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La chute de l'espérance de vie dans les pays riches alarme les économistes

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  • La chute de l'espérance de vie dans les pays riches alarme les économistes

    L'espérance de vie dans les pays de l'OCDE reste toujours inférieure à son niveau d'avant Covid selon l'institution internationale. La pandémie mondiale a réduit à néant les progrès de plusieurs décennies en seulement quelques années. Face à ce terrible constat, les économistes recommandent aux Etats d'améliorer les conditions de travail du personnel soignant. Mais aussi de se préparer aux conséquences néfastes du péril climatique sur la santé des populations.


    Les dégâts de la crise sanitaire sur les populations et l'économie font toujours des ravages. Plus de trois années après l'arrivée du virus en Europe, la déflagration se fait toujours ressentir. La propagation du virus a certes ralenti dans la plupart des pays riches. Mais les populations les plus à risque continuent d'être exposées à cette maladie. A cela s'ajoutent les effets délétères du réchauffement climatique sur la santé. Dans ce contexte morose, l'OCDE a sonné l'alerte dans son dernier panorama sur la santé dévoilé ce mardi 7 novembre. « L'espérance de vie a diminué de 0,7 an en moyenne dans les pays de l'OCDE entre 2019 et 2021. Si les données provisoires pour 2022 laissent entrevoir une amélioration dans certains pays, l'espérance de vie reste inférieure à son niveau d'avant la pandémie dans 28 pays (sur 38) », a déclaré Mathias Corman, secrétaire général de l'OCDE lors d'un point presse au siège de l'institution à Paris.

    Après des décennies de hausses ininterrompues des gains d'espérance de vie, le Covid-19 a marqué une rupture brutale. « Cette baisse n'est pas une surprise mais elle est inquiétante », a indiqué Stefano Carpetta, directeur de l'Emploi, du travail et des Affaires sociales à l'OCDE. « On espère que ce phénomène est temporaire », a ajouté le spécialiste des questions du travail interrogé par La Tribune. Sur le plan économique, « ce recul de l'espérance de vie risque d'avoir un impact sur les dépenses de santé dans les pays où la population est vieillissante », ajoute l'économiste.

    Des inégalités criantes d'espérance de vie


    En moyenne, l'espérance de vie dans les 38 pays membres de l'organisation se situe à 80,3 ans. Mais derrière ce chiffre, il existe des disparités criantes entre les Etats. Dans le haut du tableau, figurent le Japon (84,5 ans), la Suisse (83,9 ans), ou encore la Corée du Sud (83,6 ans). A l'opposé, la Lettonie (73,1 ans), la Lituanie (74.2) ou encore la Hongrie (74,3 ans) apparaissent en queue de peloton. De son côté, la France se place en milieu de classement (82,4 ans). Quant à l'Allemagne, elle est juste au-dessus de la moyenne (80,8 ans). « Si l'espérance de vie a progressé dans la plupart des pays au cours de la dernière décennie, nombre de ces gains ont été réduits à néant pendant la pandémie », soulignent les auteurs du rapport. « Les plus pauvres sont trois fois plus susceptibles que les plus riches de reporter des soins ou d'y renoncer », a ajouté Stéphano Scarpetta.

    Pour Francesca Colombo, responsable de la division santé à l'OCDE, « la pandémie a creusé les inégalités. Ceux qui étaient désavantagés le sont devenus encore plus. Il y a eu de nombreux retards de diagnostic, de temps d'attente dans la prise en charge des patients ». Mais, il n'y a pas que cette maladie infectieuse pour expliquer le recul de l'espérance de vie. A cette crise sanitaire exceptionnelle, s'ajoutent les répercussions néfastes de la consommation vertigineuse « d'opiacées aux Etats-Unis ou au Canada ». L'OCDE cite également la consommation de tabac, d'alcool et des maladies chroniques comme le diabète. Et enfin, des moindres progrès dans le domaine « des maladies cardiaques et des AVC ».


    La santé mentale s'est améliorée mais n'a pas retrouvé son niveau d'avant pandémie


    L'onde de choc de la pandémie a provoqué un malaise chez des millions de personnes et une détérioration de la santé mentale. « Tous les pays de l'OCDE ont connu une hausse des dépressions suite à la pandémie », a informé Stefano Scarpetta. Depuis, la santé mentale s'est améliorée mais les mauvais indicateurs « restent bien supérieurs à leurs niveaux d'avant la pandémie » .

    Aux Etats-Unis par exemple, près du quart de la population continue de souffrir d'anxiété ou de dépression, contre près de 5% en 2019. En Europe, la France et l'Allemagne affichent des niveaux comparables de personnes en souffrance (plus de 15%) contre 10% avant la crise sanitaire. Dans beaucoup de pays, les spécialistes ont évoqué les répercussions de l'isolement, de l'angoisse liée à la maladie, la souffrance au travail ou à la perte de proches.

    Le dérèglement climatique pourrait empirer la situation


    La multiplication des crises climatiques risque d'avoir de graves conséquences sur l'espérance de vie des populations. « Le réchauffement climatique a déjà des effets visibles sur la santé, notamment sur les plus âgés avec des températures extrêmes », a rappelé Francesca Colombo. A cela s'ajoutent « les pics de pollution » de plus en plus nombreux dans les grandes métropoles occidentales. Mais aussi, « la résurgence de maladies tropicales dans les pays développés », ajoute-t-elle.

    En face, les Etats vont devoir investir dans les politiques de santé pour permettre de prendre en charge les patients alors que les économies sont actuellement « sous pression financière ». Lors du point presse, Stefano Scarpetta a pointé « les pénuries de personnels de santé ». Il manquerait « 18 millions de travailleurs dans le secteur médical » à l'échelle du globe pour répondre aux besoins. Autant dire que la marche paraît immense.

    Grégoire Normand
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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