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Commerce extérieur : le pari africain de l’Algérie

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    ANALYSE. Ouvertures de banques, multiplication des exportations et des lignes maritimes et aériennes, etc. : l’Algérie se tourne enfin économiquement vers l’Afrique.

    Par notre correspondant à Alger, Adlène Meddi




    près des décennies d'absence, l'Algérie semble décidée à renouer avec l'Afrique. Les initiatives économiques et commerciales reprennent depuis plusieurs mois dans le cadre de la nouvelle « diplomatie économique ». « Trop longtemps, nous avons tourné le dos à notre profondeur naturelle et stratégique, l'Afrique subsahélienne. L'intégration maghrébine est en panne et, avec l'Europe, nous n'avons pas atteint nos objectifs de coopérations commerciales et économiques », reconnaît un ancien diplomate.


    Banques et show-rooms


    « L'approche politique et sécuritaire au Sahel doit absolument se renforcer par des stratégies économiques avec cette région et au-delà, plus au sud », poursuit-il, rappelant qu'Alger avait décidé, en février dernier, d'allouer 1 milliard de dollars au financement de projets de développement en Afrique via l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, un organisme gouvernemental créé en 2020 avec une forte vocation africaine.

    L'Algérie a également inauguré, en septembre, deux banques agréées à Nouakchott et à Dakar : l'Algerian Union Bank et l'Algerian Bank of Senegal, une première. Servant à « développer les relations économiques avec ces deux pays et à accompagner les entreprises, tout en contribuant au soutien des efforts de développement », selon le responsable des banques algérien, ces établissements financiers sont doublés de show-room de produits et de services algériens proposés à l'export. Les opérateurs économiques algériens peuvent désormais demander des surfaces allant jusqu'à 5 000 mètres carrés pour exposer et commercialiser leurs produits en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.

    À noter que, depuis 2022, deux lignes maritimes commerciales ont été lancées entre l'Algérie et la Mauritanie et le Sénégal.

    Booster les exportations hors hydrocarbures


    « C'est un débouché naturel pour nos exportations, souligne-t-on au ministère du Commerce. Par exemple, nous prévoyons, au terme de cette année, d'exporter un peu plus de 35 millions de dollars vers des pays africains des produits de la pêche et de l'aquaculture. »

    Plus globalement, et d'après le ministère du Commerce, le chiffre d'affaires à l'export pour l'Afrique à atteindre, pour les toutes prochaines années, est évalué à 15 milliards de dollars, hors exportations hydrocarbures. L'ambition est d'accroître l'exportation d'engrais, de l'ammoniac, de l'urée, du ciment, de l'acier, sans oublier l'électronique, les pâtes alimentaires, les fournitures scolaires, les mobiliers de maison et de bureau… Déjà, les exportations algériennes, notamment vers le Mali, le Niger, le Cameroun, le Bénin, la Côte d'Ivoire et la Mauritanie, connaissent un bond dans le domaine, par exemple, de l'électroménager.

    D'après des experts, les échanges commerciaux entre l'Algérie et les pays africains ne représentent que 4 % seulement du volume des échanges commerciaux extérieurs de l'Algérie avec le reste du monde. La possibilité reste de développer ces échanges commerciaux pour atteindre un taux appréciable de 15 %.

    L'atout Zlecaf


    C'est dans cette perspective qu'Alger a entamé des discussions avec le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), en vue d'intégrer l'initiative de la première phase de mise en œuvre de la zone, dont l'Algérie a ratifié l'accord en 2021.

    La Zlecaf ambitionne de créer un marché continental commun, fort de son 1,3 milliard d'habitants. L'intégration économique et commerciale africaine est échelonnée par l'Union africaine sur quatre étapes : création d'une zone de libre-échange, puis une union douanière, avant de déboucher sur le marché commun, et enfin concrétiser l'union économique et monétaire.

    Pour l'économiste Abderrahmane Mebtoul, « le commerce intra-africain est faible, il ne représente que 14,4 % du total des exportations africaines. La Zlecaf pourrait stimuler le commerce intra-africain d'environ 33 % et réduire le déficit commercial du continent de 51 % ».

    Lier l'Afrique et l'Europe


    Par ailleurs, Alger abritera en 2025 la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF), organisée par la Banque africaine d'import-export (Afreximbank), en collaboration avec l'Union africaine et la Zlecaf. Cet événement bisannuel a pour ambition d'augmenter le volume du commerce intra-africain, et d'exposer les occasions et les grands atouts d'investissement offerts au continent africain.

    Ce recentrage sur l'Afrique s'accompagne notamment par le renforcement des liaisons aériennes pilotées par la compagnie nationale Air Algérie, avec l'ouverture récente et le renforcement de plusieurs dessertes de et vers Douala, Johannesburg, Dakar, Abidjan, Ouagadougou, Nouakchott, Bamako et Addis-Abeba. L'idée est également de faire d'Alger, en renforçant la flotte d'Air Algérie, ses liaisons aériennes ainsi que ces capacités cargo, un nouveau hub régional reliant l'Europe à l'Afrique.
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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