
Le déploiement à grande échelle de Terminaux de paiement électroniques (TPE) auprès des commerçants et autres agents économiques constitue l’un des défis majeurs que les acteurs de la place bancaire et les autorités en charge du secteur, dont notamment la tutelle des Finances, sont appelés à relever au cours de 2025 afin de concrétiser les objectifs de développement des moyens de paiement modernes et réduire ainsi graduellement l’usage du cash.
Selon les données disponibles du Groupement d’intérêt économique monétique (GIE Monétique), organisme en charge de la supervision du système monétique interbancaire en Algérie, la taille du parc de TPE actuellement en exploitation auprès des commerçants et autres agents économiques au niveau national atteint à peine près de 62 000 appareils. Un nombre encore trop réduit par rapport à la taille de la sphère commerciale domestique, d’où l’urgence d’y remédier pour parvenir à susciter effectivement la dynamique voulue en termes de développement et de généralisation du recours aux modes de paiement électronique.
Aussi, tout en misant sur le nouveau système de paiement par téléphone mobile, DZ Mob Pay, mis en place récemment, la stratégie prônée par les pouvoirs publics en vue d’accélérer le déploiement de la monétique dès l’année en cours s’appuie également sur l’encouragement et le soutien à l’activité de montage de Terminaux de paiement électronique (TPE), afin de garantir leur accessibilité pour les commerçants et autres agents économiques.
Entrée en vigueur en janvier dernier, la nouvelle loi de finances qui n’annule pas expressément l’obligation faite aux commerçants de se doter de TPE, instaure en revanche d’importantes mesures d’incitations fiscales et douanières pour réduire les coûts de montage de ces appareils et faciliter ainsi leur déploiement au sein de la sphère commerciale. Des mesures prévoyant des exonérations de droits de douane et de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les kits destinés au montage de TPE qui ont ainsi pris effet dès le 1er janvier écoulé et qui resteront en place jusqu’ au 31 décembre 2027.
Un nouveau régime fiscal et douanier destiné à soutenir le montage de TPE et qui s’applique également aux pièces et composants constituant le kit de ces appareils lorsqu’ils sont importés séparément, leur dédouanement étant toutefois «subordonné à la présentation d’une fiche fixant la liste exhaustive des pièces et composants» les constituant, délivrée par les services du ministère de l’Industrie, selon le texte de la Loi de finances (LF 2025).
L’objectif ciblé, tel qu’expliqué dans l’exposé des motifs soutenant l’introduction de ces mesures à travers le même texte, «est de favoriser le montage des terminaux de paiement électronique, en réduisant les coûts associés afin de soutenir la modernisation des infrastructures de paiement». Plus spécifiquement, est-il précisé, il s’agit de «diminuer le coût de ces équipements pour les utilisateurs finaux, tout en maintenant un niveau de protection adéquat pour l’industrie locale».
Aussi, l’extension du parc de TPE étant au cœur même de la démarche visant à accélérer le déploiement des moyens de paiement modernes et favoriser l’inclusion financière, ces nouvelles dispositions devraient permettre d’atténuer les contraintes liées aux coûts élevés d’importation des collections destinées aux industries de montage de ces appareils afin de les rendre plus accessibles. Un défi essentiel auquel la tutelle des Finances et l’ensemble des acteurs du secteur sont tenus de faire face dès cette année dans le cadre de l’accélération de la mise en œuvre et de la concrétisation des objectifs de la réforme financière et bancaire initiées par les hautes autorités du pays.
R.A.