La maîtrise de l’énergie a toujours été la priorité des élites dans le monde de l’industrie. Après le gaz, le pétrole, le charbon, l’énergie à hydrogène est la nouvelle alternative. Au Maroc, ce marché est plus que stratégique. On vous explique.
Depuis le 17e siècle, avec la création de la machine à vapeur, l’énergie a toujours joué un rôle clé dans l’histoire de l’économie mondiale. L’historien français Braudel, dans son livre La dynamique du capitalisme, a démontré comment, grâce à l’énergie, l’industrie a été transformée, et même la mobilité des marchandises, notamment avec le commerce au loin. Aujourd’hui, dans ce siècle des économies-monde, des grands marchés internationaux et de la mondialisation heureuse, « l’énergie est indispensable à l’instauration d’une croissance économique durable et à l’amélioration du bien-être des populations », constatait l’Agence internationale de l’énergie atomique
Avec l’hydrogène, l’élite mondiale y voit une nouvelle alternative énergétique, et surtout les externalités économiques que cette filière présente en termes de coût. Avec une demande mondiale en forte croissance, ce marché devrait peser près de 2 500 milliards de dollars d’ici 2050. Et le Maroc, fort de sa position géographique stratégique, de son potentiel inégalé en énergies renouvelables et de ses partenariats internationaux, a fait de ce secteur, ces dernières années, une véritable priorité stratégique. Il faut d’ailleurs rappeler que ce projet national a été, durant de nombreux mois, au cœur de l’attention médiatique. Tout le monde en parle. L’or vert, l’avenir énergétique… mais quels sont les véritables enjeux de ce marché ? Challenge a investigué sur ce chantier pour comprendre ce qui se joue dans l’offre Maroc.
Se positionner dans ce remodelage de la carte énergétique
La maîtrise de l’énergie a toujours été le nerf de la guerre industrielle. Du charbon au pétrole, du gaz au nucléaire, chaque mutation énergétique a redéfini les équilibres du monde industriel. Aujourd’hui, c’est l’hydrogène vert qui s’impose comme l’alternative du futur. Plus propre, il est perçu comme un levier clé de décarbonation pour les industries lourdes, les transports et l’agriculture.
« Le Maroc dispose de deux avantages comparatifs puissants : un gisement renouvelable exceptionnel et une proximité avec l’Europe. Mais il ne suffit pas d’avoir du potentiel. Il faut une stratégie d’exécution. C’est ce qu’incarne l’Offre Maroc », nous confie Hicham Bouzekri, CEO African Technical Advisor.
Dans ce grand marché, la filière marocaine de l’hydrogène, avec des coûts de production compétitifs (grâce à ses conditions climatiques), pourrait devenir un fournisseur crédible d’hydrogène à l’échelle régionale, notamment pour l’Europe. Par exemple, le grand projet du Corridor Hydrogène d’Europe compte le Maroc, vu son positionnement stratégique
En 2024, c’est la Chine qui domine largement le classement avec plus de 42 milliards de dollars engagés. Le pays est suivi par le Japon, avec près de 9,9 milliards USD, et l’Inde avec des géants industriels comme Adani. Dans ce paysage en recomposition, le Maroc, cette année, a fait une percée remarquée avec 32,5 milliards USD d’investissements validés dans le cadre de l’« Offre Maroc », se positionnant devant des pays comme la France, l’Australie ou les États-Unis en termes d’intensité d’engagement.
Par ailleurs, la stratégie marocaine dépasse le simple rôle de fournisseur. Il s’agit aussi de créer un écosystème industriel. Et dans ce chantier, la production de l’ammoniac est un défi de grand acabit.
« L’ammoniac, c’est la vraie bataille. 70 % de la production mondiale est destinée aux engrais. En internalisant la production à base d’hydrogène vert, le Maroc sécurise l’OCP, réduit ses coûts et capte une prime verte sur les marchés », nous confie une source.
Et d’ajouter : « Un million d’hectares identifiés, six projets stratégiques sélectionnés, 210 000 ha déjà pré-réservés. Si tous ces projets se concrétisent, le Maroc pourrait produire jusqu’à 4 à 5 Mt d’ammoniac vert par an. Cela représenterait 5 % de nos exportations totales en valeur. »
Alors, dans cette course, l’enjeu est double : en internalisant la production d’ammoniac grâce à l’hydrogène vert, le Maroc pourrait réduire ses coûts, sécuriser ses approvisionnements et surtout avoir une réelle compétitivité sur le marché international des engrais.
Étape test : Metacon se bouge au Maroc
La société suédoise Metacon, spécialisée dans la production d’hydrogène, d’électricité et de chaleur, pourrait apporter une première contribution technique au développement de l’hydrogène vert au Maroc.
Le 14 mai dernier, la société a officialisé l’obtention d’un marché pour l’installation d’une unité pilote d’électrolyse. Concrètement, il s’agit d’une installation destinée à produire de l’hydrogène vert à petite échelle à partir d’eau et d’électricité. Elle permettra d’évaluer la technologie en conditions réelles, de valider son efficacité, et de préparer un passage sécurisé vers une production industrielle.
Challenge
Depuis le 17e siècle, avec la création de la machine à vapeur, l’énergie a toujours joué un rôle clé dans l’histoire de l’économie mondiale. L’historien français Braudel, dans son livre La dynamique du capitalisme, a démontré comment, grâce à l’énergie, l’industrie a été transformée, et même la mobilité des marchandises, notamment avec le commerce au loin. Aujourd’hui, dans ce siècle des économies-monde, des grands marchés internationaux et de la mondialisation heureuse, « l’énergie est indispensable à l’instauration d’une croissance économique durable et à l’amélioration du bien-être des populations », constatait l’Agence internationale de l’énergie atomique
Avec l’hydrogène, l’élite mondiale y voit une nouvelle alternative énergétique, et surtout les externalités économiques que cette filière présente en termes de coût. Avec une demande mondiale en forte croissance, ce marché devrait peser près de 2 500 milliards de dollars d’ici 2050. Et le Maroc, fort de sa position géographique stratégique, de son potentiel inégalé en énergies renouvelables et de ses partenariats internationaux, a fait de ce secteur, ces dernières années, une véritable priorité stratégique. Il faut d’ailleurs rappeler que ce projet national a été, durant de nombreux mois, au cœur de l’attention médiatique. Tout le monde en parle. L’or vert, l’avenir énergétique… mais quels sont les véritables enjeux de ce marché ? Challenge a investigué sur ce chantier pour comprendre ce qui se joue dans l’offre Maroc.
Se positionner dans ce remodelage de la carte énergétique
La maîtrise de l’énergie a toujours été le nerf de la guerre industrielle. Du charbon au pétrole, du gaz au nucléaire, chaque mutation énergétique a redéfini les équilibres du monde industriel. Aujourd’hui, c’est l’hydrogène vert qui s’impose comme l’alternative du futur. Plus propre, il est perçu comme un levier clé de décarbonation pour les industries lourdes, les transports et l’agriculture.
« Le Maroc dispose de deux avantages comparatifs puissants : un gisement renouvelable exceptionnel et une proximité avec l’Europe. Mais il ne suffit pas d’avoir du potentiel. Il faut une stratégie d’exécution. C’est ce qu’incarne l’Offre Maroc », nous confie Hicham Bouzekri, CEO African Technical Advisor.
Dans ce grand marché, la filière marocaine de l’hydrogène, avec des coûts de production compétitifs (grâce à ses conditions climatiques), pourrait devenir un fournisseur crédible d’hydrogène à l’échelle régionale, notamment pour l’Europe. Par exemple, le grand projet du Corridor Hydrogène d’Europe compte le Maroc, vu son positionnement stratégique
En 2024, c’est la Chine qui domine largement le classement avec plus de 42 milliards de dollars engagés. Le pays est suivi par le Japon, avec près de 9,9 milliards USD, et l’Inde avec des géants industriels comme Adani. Dans ce paysage en recomposition, le Maroc, cette année, a fait une percée remarquée avec 32,5 milliards USD d’investissements validés dans le cadre de l’« Offre Maroc », se positionnant devant des pays comme la France, l’Australie ou les États-Unis en termes d’intensité d’engagement.
Par ailleurs, la stratégie marocaine dépasse le simple rôle de fournisseur. Il s’agit aussi de créer un écosystème industriel. Et dans ce chantier, la production de l’ammoniac est un défi de grand acabit.
« L’ammoniac, c’est la vraie bataille. 70 % de la production mondiale est destinée aux engrais. En internalisant la production à base d’hydrogène vert, le Maroc sécurise l’OCP, réduit ses coûts et capte une prime verte sur les marchés », nous confie une source.
Et d’ajouter : « Un million d’hectares identifiés, six projets stratégiques sélectionnés, 210 000 ha déjà pré-réservés. Si tous ces projets se concrétisent, le Maroc pourrait produire jusqu’à 4 à 5 Mt d’ammoniac vert par an. Cela représenterait 5 % de nos exportations totales en valeur. »
Alors, dans cette course, l’enjeu est double : en internalisant la production d’ammoniac grâce à l’hydrogène vert, le Maroc pourrait réduire ses coûts, sécuriser ses approvisionnements et surtout avoir une réelle compétitivité sur le marché international des engrais.
Étape test : Metacon se bouge au Maroc
La société suédoise Metacon, spécialisée dans la production d’hydrogène, d’électricité et de chaleur, pourrait apporter une première contribution technique au développement de l’hydrogène vert au Maroc.
Le 14 mai dernier, la société a officialisé l’obtention d’un marché pour l’installation d’une unité pilote d’électrolyse. Concrètement, il s’agit d’une installation destinée à produire de l’hydrogène vert à petite échelle à partir d’eau et d’électricité. Elle permettra d’évaluer la technologie en conditions réelles, de valider son efficacité, et de préparer un passage sécurisé vers une production industrielle.
Challenge