L'institution veut connecter aux réseaux électriques plus de 300 millions de personnes dans la prochaine décennie. Elle va s'engager dans un « partenariat » avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
L'énergie nucléaire connaît un net regain d'intérêt dans le monde entier, notamment du fait des besoins énergétiques énormes dans le numérique, avec le développement de l'intelligence artificielle (IA).
Par Les Echos Publié le 12 juin 2025 à 06:56Mis à jour le 12 juin 2025 à 07:39
L'atome revient en force. La Banque mondiale va soutenir des projets de production d'énergie à partir du nucléaire « pour la première fois depuis des décennies », a annoncé mercredi le président de l'institution, Ajay Banga, dans un courrier au personnel consulté par l'AFP.
Cela passera par un soutien « aux efforts de prolongement des réacteurs existants dans les pays qui en ont déjà, à l'amélioration des réseaux et infrastructures. Nous allons également travailler à l'accélération du potentiel des petits réacteurs modulaires (PRM) qui offriront une option viable à plus de pays à long terme », a expliqué dans son mail le président de la banque.
Pour y parvenir, la Banque mondiale va s'engager dans un « partenariat » avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) afin de « renforcer notre capacité à conseiller sur les garanties de non-prolifération, la sécurité et le cadre de régulation », a détaillé Ajay Banga. Sans toutefois préciser les montants qui pourraient être alloués à ces projets.
Fin avril, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, s'était félicité sur X d'un « dialogue constructif avec la Banque mondiale » sur le sujet, soulignant néanmoins que « le financement est essentiel » et que son organisation était « prête à soutenir » la Banque en cas d'évolution de son approche sur le sujet.
Forte augmentation de la demande en électricité
L'institution basée à Washington s'est donné pour objectif de connecter aux réseaux électriques plus de 300 millions de personnes dans la prochaine décennie, y voyant une nécessité pour lutter contre la pauvreté, sa mission première.
Mais, comme l'a souligné Ajay Banga, « la demande en électricité va plus que doubler dans les pays en développement d'ici à 2035 ». Ce qui nécessitera de porter le financement dans les réseaux électriques de 280 milliards de dollars par an actuellement à 630 milliards de dollars par an dans une décennie.
Mise de côté après la catastrophe de Fukushima (Japon) en 2011, l'énergie nucléaire connaît un regain d'intérêt dans le monde entier, notamment du fait des besoins énergétiques énormes dans le numérique, avec le développement de l'intelligence artificielle (IA).
Aux Etats-Unis, plusieurs géants numériques envisagent ainsi la fabrication de PRM pour alimenter leurs centres de données, dont la consommation explose avec les usages de l'IA.
Plusieurs pays - France, Royaume-Uni, Indonésie notamment -, ont aussi annoncé ces derniers mois la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Ils y voient une solution décarbonée pour faire face à leurs besoins électriques grandissants.
L'énergie nucléaire connaît un net regain d'intérêt dans le monde entier, notamment du fait des besoins énergétiques énormes dans le numérique, avec le développement de l'intelligence artificielle (IA).
Par Les Echos Publié le 12 juin 2025 à 06:56Mis à jour le 12 juin 2025 à 07:39
L'atome revient en force. La Banque mondiale va soutenir des projets de production d'énergie à partir du nucléaire « pour la première fois depuis des décennies », a annoncé mercredi le président de l'institution, Ajay Banga, dans un courrier au personnel consulté par l'AFP.
Cela passera par un soutien « aux efforts de prolongement des réacteurs existants dans les pays qui en ont déjà, à l'amélioration des réseaux et infrastructures. Nous allons également travailler à l'accélération du potentiel des petits réacteurs modulaires (PRM) qui offriront une option viable à plus de pays à long terme », a expliqué dans son mail le président de la banque.
Pour y parvenir, la Banque mondiale va s'engager dans un « partenariat » avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) afin de « renforcer notre capacité à conseiller sur les garanties de non-prolifération, la sécurité et le cadre de régulation », a détaillé Ajay Banga. Sans toutefois préciser les montants qui pourraient être alloués à ces projets.
Fin avril, le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, s'était félicité sur X d'un « dialogue constructif avec la Banque mondiale » sur le sujet, soulignant néanmoins que « le financement est essentiel » et que son organisation était « prête à soutenir » la Banque en cas d'évolution de son approche sur le sujet.
Forte augmentation de la demande en électricité
L'institution basée à Washington s'est donné pour objectif de connecter aux réseaux électriques plus de 300 millions de personnes dans la prochaine décennie, y voyant une nécessité pour lutter contre la pauvreté, sa mission première.
Mais, comme l'a souligné Ajay Banga, « la demande en électricité va plus que doubler dans les pays en développement d'ici à 2035 ». Ce qui nécessitera de porter le financement dans les réseaux électriques de 280 milliards de dollars par an actuellement à 630 milliards de dollars par an dans une décennie.
Mise de côté après la catastrophe de Fukushima (Japon) en 2011, l'énergie nucléaire connaît un regain d'intérêt dans le monde entier, notamment du fait des besoins énergétiques énormes dans le numérique, avec le développement de l'intelligence artificielle (IA).
Aux Etats-Unis, plusieurs géants numériques envisagent ainsi la fabrication de PRM pour alimenter leurs centres de données, dont la consommation explose avec les usages de l'IA.
Plusieurs pays - France, Royaume-Uni, Indonésie notamment -, ont aussi annoncé ces derniers mois la construction de nouveaux réacteurs nucléaires. Ils y voient une solution décarbonée pour faire face à leurs besoins électriques grandissants.