Les pays arabes accueillent 12 millions d’employés étrangers alors qu’ils présentent 17 millions de sans emploi. C’est ce qui ressort du rapport de l’Organisation arabe du travail qui recommande, entre autres exhortations, l’injection de 70 milliards de dollars pour la création de 4 millions emplois. Et de miser sur l’éducation.
Les pays arabes accueillent 12 millions d’employés étrangers, alors que le taux de chômage a atteint, dans ces pays, plus de 17 millions d’individus sans emplois.
Il s’agit d’un chiffre «alarmant», selon Amr Moussa, qui ressort du premier rapport sur le chômage publié par l’Organisation arabe du travail (OAT). Ce taux a atteint, selon le rapport, 14% (en 2005), et il est considéré comme l'un des taux les plus élevés au monde, malgré la croissance économique considérable, réalisée par les économies arabes au cours des dernières années. Si l’on tient compte des commentaires des spécialistes et des chiffres annoncés, l’on peut avancer que les 17 millions de sans emplois révélés par l’OAT seraient des individus sans qualifications ou, du moins, sans spécialisations requises par le marché arabe du travail. Mais le commentaire ne révèle aucune réserve s’agissant de la variation du marché de l’emploi d’un pays à l’autre, et reste centré sur une étude générale. En tout cas, les rédacteurs du rapport expliquent la situation par une détérioration du secteur de l’éducation. En effet, le rapport justifie cette situation «désastreuse» par, premièrement, le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et, deuxièmement, par un manque de qualification de la main-d’œuvre arabe, conséquence de la détérioration du niveau de l’éducation. Le commentaire stipule que «la demande de main-d’œuvre arabe est inférieure à celle d’autres pays comme ceux d’Asie, à cause du faible niveau d’éducation dans le monde arabe». Les experts recommandent aux gouvernements arabes et au secteur privé de donner la priorité à l’éducation et à la formation de leurs citoyens, comme l’explique Monseir Wassef, président du Centre national pour les ressources humaines en Jordanie qui souligne que «la hausse des dépenses sur l’enseignement et la recherche scientifique représente un vrai défi pour les pays arabes». D’ailleurs, le rapport annonce que la part des dépenses sur l’éducation dans le PIB varie entre 1,3 % (Emirats arabes unis) et 9,3 % (Yémen), par exemple, et que les dépenses sur les recherches dans les pays arabes ne représentent que 0,2 % seulement du PIB contre un taux mondial de 1,7 %. Ceci pour démontrer que les pays arabes ne misent pas assez sur les secteurs de formation et de l’éducation, ce qui les incite à recourir à une main d’œuvre étrangère.
La part de l’éducation
Mais ce qu’il faut souligner, c’est que cette donnée est plutôt valable pour les pays du Golfe et les Emirats arabes en particulier. Il s’agit de pays où les richesses sont importantes, mais présentent un déficit en main d’œuvre. Pour les pays du Maghreb, comme l’Algérie, il s’agit néanmoins de pays étiquetés pour être exportateurs de main d’œuvre, qualifiée notamment, à la faveur de la fièvre de la fuite des cadres, ainsi que l’émigration (dans ces deux formes) encouragée, quelque part, par la disponibilité d’emplois sur l’autre rive de la Méditerranée, consacrée aux diplômés. Cette disponibilité d’emploi serait appelée offre d’emploi dont parle le rapport en question. Et c’est justement une question de l’offre, pour des pays comme l’Algérie, et de compétence et de main d’œuvre, pour des pays comme le Qatar, que se veut traiter le rapport de l’OAT.
Il s’agit donc, en somme, des capacités d’un pays à produire des postes d’emplois. Pour d’autres, il s’agit de production de main d’œuvre qualifiée. Dans ce cadre, le rapport parle du recul de la capacité du secteur public à créer de nouveaux emplois, ce qui a engendré une augmentation considérable du taux de chômage dans la région. Alors qu’il y a une dizaine d’années, le secteur public était le principal employeur dans la majorité des pays arabes, actuellement, il absorbe en moyenne le tiers de la main-d’œuvre arabe. En outre, le rapport note que les gouvernements arabes ont participé à la création de plus de 3 millions nouveaux emplois par an pour les jeunes. Pour remédier à la situation, et réduire les millions de sans-emploi, le rapport recommande l’injection de plus de 70 milliards de dollars, «pour apaiser ce fardeau et créer 4 millions d’emplois dans la région».
La Ligue arabe s’alarme
Le président de l’Organisation arabe du travail, Ahmad Al-Laqqani, insiste sur l’importance de la coopération arabe en unifiant les critères et normes d’emplois et invite le secteur privé à maximiser son rôle dans ce domaine. Pour sa part, Amr moussa, SG de la Ligue arabe, a déclaré que «les chiffres du chômage dans les pays arabes sont inquiétants et risquent de menacer l’avenir de la région. C’est un défi de taille auquel les gouvernements arabes devraient accorder bien plus d’importance».
Il faut noter que la sonnette d’alarme a été tirée pertinemment comme le taux du chômage dans la région qui augmente annuellement de 3%. «Le chômage des jeunes dépasse en moyenne les 25 % dans certains pays arabes pour s’élever à 54 % dans d’autres», souligne le rapport. De ce fait, l’on a appelé à la nécessité de convaincre les parties prenantes à l’investissement, à la planification économique, au commerce ainsi qu’à la coopération internationale afin de donner la priorité à l’emploi et lutter contre le chômage.
Le Financier
Les pays arabes accueillent 12 millions d’employés étrangers, alors que le taux de chômage a atteint, dans ces pays, plus de 17 millions d’individus sans emplois.
Il s’agit d’un chiffre «alarmant», selon Amr Moussa, qui ressort du premier rapport sur le chômage publié par l’Organisation arabe du travail (OAT). Ce taux a atteint, selon le rapport, 14% (en 2005), et il est considéré comme l'un des taux les plus élevés au monde, malgré la croissance économique considérable, réalisée par les économies arabes au cours des dernières années. Si l’on tient compte des commentaires des spécialistes et des chiffres annoncés, l’on peut avancer que les 17 millions de sans emplois révélés par l’OAT seraient des individus sans qualifications ou, du moins, sans spécialisations requises par le marché arabe du travail. Mais le commentaire ne révèle aucune réserve s’agissant de la variation du marché de l’emploi d’un pays à l’autre, et reste centré sur une étude générale. En tout cas, les rédacteurs du rapport expliquent la situation par une détérioration du secteur de l’éducation. En effet, le rapport justifie cette situation «désastreuse» par, premièrement, le déséquilibre entre l’offre et la demande sur le marché de l’emploi et, deuxièmement, par un manque de qualification de la main-d’œuvre arabe, conséquence de la détérioration du niveau de l’éducation. Le commentaire stipule que «la demande de main-d’œuvre arabe est inférieure à celle d’autres pays comme ceux d’Asie, à cause du faible niveau d’éducation dans le monde arabe». Les experts recommandent aux gouvernements arabes et au secteur privé de donner la priorité à l’éducation et à la formation de leurs citoyens, comme l’explique Monseir Wassef, président du Centre national pour les ressources humaines en Jordanie qui souligne que «la hausse des dépenses sur l’enseignement et la recherche scientifique représente un vrai défi pour les pays arabes». D’ailleurs, le rapport annonce que la part des dépenses sur l’éducation dans le PIB varie entre 1,3 % (Emirats arabes unis) et 9,3 % (Yémen), par exemple, et que les dépenses sur les recherches dans les pays arabes ne représentent que 0,2 % seulement du PIB contre un taux mondial de 1,7 %. Ceci pour démontrer que les pays arabes ne misent pas assez sur les secteurs de formation et de l’éducation, ce qui les incite à recourir à une main d’œuvre étrangère.
La part de l’éducation
Mais ce qu’il faut souligner, c’est que cette donnée est plutôt valable pour les pays du Golfe et les Emirats arabes en particulier. Il s’agit de pays où les richesses sont importantes, mais présentent un déficit en main d’œuvre. Pour les pays du Maghreb, comme l’Algérie, il s’agit néanmoins de pays étiquetés pour être exportateurs de main d’œuvre, qualifiée notamment, à la faveur de la fièvre de la fuite des cadres, ainsi que l’émigration (dans ces deux formes) encouragée, quelque part, par la disponibilité d’emplois sur l’autre rive de la Méditerranée, consacrée aux diplômés. Cette disponibilité d’emploi serait appelée offre d’emploi dont parle le rapport en question. Et c’est justement une question de l’offre, pour des pays comme l’Algérie, et de compétence et de main d’œuvre, pour des pays comme le Qatar, que se veut traiter le rapport de l’OAT.
Il s’agit donc, en somme, des capacités d’un pays à produire des postes d’emplois. Pour d’autres, il s’agit de production de main d’œuvre qualifiée. Dans ce cadre, le rapport parle du recul de la capacité du secteur public à créer de nouveaux emplois, ce qui a engendré une augmentation considérable du taux de chômage dans la région. Alors qu’il y a une dizaine d’années, le secteur public était le principal employeur dans la majorité des pays arabes, actuellement, il absorbe en moyenne le tiers de la main-d’œuvre arabe. En outre, le rapport note que les gouvernements arabes ont participé à la création de plus de 3 millions nouveaux emplois par an pour les jeunes. Pour remédier à la situation, et réduire les millions de sans-emploi, le rapport recommande l’injection de plus de 70 milliards de dollars, «pour apaiser ce fardeau et créer 4 millions d’emplois dans la région».
La Ligue arabe s’alarme
Le président de l’Organisation arabe du travail, Ahmad Al-Laqqani, insiste sur l’importance de la coopération arabe en unifiant les critères et normes d’emplois et invite le secteur privé à maximiser son rôle dans ce domaine. Pour sa part, Amr moussa, SG de la Ligue arabe, a déclaré que «les chiffres du chômage dans les pays arabes sont inquiétants et risquent de menacer l’avenir de la région. C’est un défi de taille auquel les gouvernements arabes devraient accorder bien plus d’importance».
Il faut noter que la sonnette d’alarme a été tirée pertinemment comme le taux du chômage dans la région qui augmente annuellement de 3%. «Le chômage des jeunes dépasse en moyenne les 25 % dans certains pays arabes pour s’élever à 54 % dans d’autres», souligne le rapport. De ce fait, l’on a appelé à la nécessité de convaincre les parties prenantes à l’investissement, à la planification économique, au commerce ainsi qu’à la coopération internationale afin de donner la priorité à l’emploi et lutter contre le chômage.
Le Financier