M. Ahmed Benbitour, ancien Chef du gouvernement, à qui on demandait, après la diatribe du Président lors de sa réunion du 26 juillet, avec les maires du pays, s’il est encore possible de corriger tant d’erreurs commises - et admises - au détriment de l’économie nationale avait répondu :
“Il est toujours possible de corriger des erreurs d’une politique économique, mais après 9 années d’application, l’équipe en charge des affaires s’est montrée incapable de prévoir la situation actuelle. Pour corriger cette situation, il faut d’abord disposer d’un diagnostic clair de l’état de l’économie et de ses possibilités. Dans un monde où le changement est extrêmement rapide, il est nécessaire de disposer d’une vision d’avenir. Il faut savoir que le capital scientifique mondial doublera en moins de 90 jours à partir de 2025, alors qu’aujourd’hui, il double en moins de 8 ans ! Il faudra, dès aujourd’hui, disposer d’une autre génération de dirigeants capables de relever les défis du changement”. Cette situation, qui a transformé l’économie du pays en économie de bazar ou de comptoir, est due à la nature même de cette économie qui est improductive, de distribution de la rente, et non point de production.
Il faudrait aujourd’hui, selon M. Benbitour encore, mettre en place une politique apte à transformer un capital essentiellement constitué de ressources non renouvelables, en ressources humaines génératrices de flux de revenues permanents. “ Car plus des deux-tiers de la richesse mondiale sont realisés dans le secteur des services ”, ajoute-t-il.
Quant à Mohamed Gharnaout, il pense qu’“au niveau macroéconomique, je dirai que les résultats sont bons dans le sens où nous avons une position extérieure forte et sans cesse consolidée grâce aux prix des hydrocarbures en situation ascendante ; ces derniers ont produit d’énormes excédents budgétaires, ainsi qu’une situation monétaire assez bonne. Malheureusement, la performance du secteur réel reste très faible quoique cachée par la situation de la position extérieure. Mais si on analyse secteur par secteur, on découvre qu’il n’y a pratiquement aucune gestion. Cela est dû à l’interventionnisme du sommet, loin de l’orthodoxie de gestion financière. Que feriez-vous si vous êtes ministre des Finances et qu’on vous demande de subventionner tel ou tel prix, de faire une rallonge de budget pour telle ou telle wilaya, etc. C’est toutes vos prévisions qui sont ruinées”.
Légiférer par ordonnance est devenu la norme, retirant les prérogatives législatives aux élus du peuple, selon M. Benbitour. Il en a été ainsi de la dernière décision de taxer les voitures neuves entre 50 000 et 150 000 DA/par véhicule acquis par les autochtones, et d’un taux de 1% sur le chiffre d’affaires (en pus d’un ancien taux de même niveau, ce qui porte la taxe à 2%) les concessionnaires automobiles opérant en Algérie. Ces taxes vont naturellement être payées par l’acquéreur, qui a mis des années à engranger chaque sou, alors que le taux de change DA/euro, prenait l’ascenseur au détriment de la monnaie algérienne.
Résultat, les concessionnaires ne se gênaient pas de répercuter la différence de change sur les prix de cession des véhicules. Si au moins les promesses des pouvoirs publics, de faire rendre gorge aux concessionnaires, promesses qui ont fait long feu, après de vagues rodomontades, prouvant encore une fois, que l’Etat est incapable de se faire respecter et que les concessionnaires ne sont pas prêts à écouler les mêmes voitures que dans les pays nantis. Une Renault Clio Classic, coûtant moins de 550 000 DA, en 2002, elle a doublé de prix. Et, un malheur ne venant jamais seul, les prix de l’occase a suivi en flambant à Tidjelabine déjà. Et avec ça, nos gouvernants continuent de penser candidement que les Algériens ne sont pas aptes à comprendre les mécanismes de la Bourse, expliqués de manière didactique !
M. Gharnaout continue à égrener la litanie des mauvais points, selon lui, “ on peut dire autant :
- sur la gestion de nos réserves de change, gérées passivement et dont le capital placé à taux d’intérêt négatifs ne permet même pas sa reconstitution, ni de couvrir l’inflation des pays qui les hébergent ;
- sur la poursuite des crédits aux entreprises publiques non rentables (il faut parler de faillite) qui alimente l’inflation et met en péril la situation financière des banques publiques dont les fonds propres sont régulièrement alimenté par l’Etat ”.
Sur la stratégie industrielle mise en place récemment, selon M. Gharnaout, “il faut du temps pour pouvoir dire si elle a réussi ou non. Mais on peut, déjà, en pronostiquer l’échec. Car ce qui a pu être fait en plusieurs années ne peut être défait en un an, pour ce qui reste du mandat présidentiel actuel. De plus, une stratégie industrielle en particulier et économique en général, engage le pays à long terme et donc requiert des compétences à tous les niveaux, aussi bien dans les entreprises que dans l’administration, et, avant toute chose, un sens aigu de l’abnégation et du sacrifice pour la collectivité, chose de plus en plus rare. Les gens doivent se sacrifier pour leur pays et non sacrifier leur pays pour leurs ambitions personnelles”.D’aprèsl’expertfinancier, “ aujourd’hui, l’Algérie se trouve dans une bonne situation financière : un niveau de réserves très important et un endettement très faible pour ne prendre que cet exemple. Ce qui est remis en cause, c’est la stratégie. On s’est appuyé beaucoup plus sur l’investissement direct alors qu’on était dans une période d’insécurité et on a oublié le privé algérien qui a sauvé l’économie nationale de la faillite totale en 1991 en faisant des importations sur ses propres devises pour se maintenir en activité et maintenant que l’insécurité s’est améliorée quelque peu, on lui tourne le dos pour courtiser les investissements directs étrangers ?! Notre pays a besoin, pour se développer, de tout le monde et notamment des investisseurs directs pour la technologie. Or les transferts de technologie ne peuvent s’aventurer sans garanties solides, et dépendent, entre autres, du régime de notre commerce extérieur ainsi que de son niveau ”. Mohamed Gharnaout ne semble pas d’accord avec l’affirmation que l’économie du pays ressemble au bazar : “ Si on prétend que nous avons une économie à dominante commerciale, je vous dis que notre rapport importation par rapport au PIB est la moitié de celui de la Tunisie et inférieur à celui du Maroc. Mais la tendance est à la hausse. Une simple analyse de notre balance commerciale montre aussi qu’on importe aujourd’hui des produits qu’on exportait dans les années soixante et soixante-dix ”.
Il ne peut y avoir qu’une sortie à cette situation, toujours d’après Mohamed Gharnaout, qui consisterait à encourager la PME/PMI et donc la production locale qu’il faudra en même temps encadrer. Malheureusement on ne semble s’intéresser, pour l’heure, qu’aux gros chantiers surtout des autoroutes ou des barrages et des voies ferrées ou les buildings des BTP, qui, même s’ils sont nécessaires, ne peuvent créer d’emplois permanents.
“Il est toujours possible de corriger des erreurs d’une politique économique, mais après 9 années d’application, l’équipe en charge des affaires s’est montrée incapable de prévoir la situation actuelle. Pour corriger cette situation, il faut d’abord disposer d’un diagnostic clair de l’état de l’économie et de ses possibilités. Dans un monde où le changement est extrêmement rapide, il est nécessaire de disposer d’une vision d’avenir. Il faut savoir que le capital scientifique mondial doublera en moins de 90 jours à partir de 2025, alors qu’aujourd’hui, il double en moins de 8 ans ! Il faudra, dès aujourd’hui, disposer d’une autre génération de dirigeants capables de relever les défis du changement”. Cette situation, qui a transformé l’économie du pays en économie de bazar ou de comptoir, est due à la nature même de cette économie qui est improductive, de distribution de la rente, et non point de production.
Il faudrait aujourd’hui, selon M. Benbitour encore, mettre en place une politique apte à transformer un capital essentiellement constitué de ressources non renouvelables, en ressources humaines génératrices de flux de revenues permanents. “ Car plus des deux-tiers de la richesse mondiale sont realisés dans le secteur des services ”, ajoute-t-il.
Quant à Mohamed Gharnaout, il pense qu’“au niveau macroéconomique, je dirai que les résultats sont bons dans le sens où nous avons une position extérieure forte et sans cesse consolidée grâce aux prix des hydrocarbures en situation ascendante ; ces derniers ont produit d’énormes excédents budgétaires, ainsi qu’une situation monétaire assez bonne. Malheureusement, la performance du secteur réel reste très faible quoique cachée par la situation de la position extérieure. Mais si on analyse secteur par secteur, on découvre qu’il n’y a pratiquement aucune gestion. Cela est dû à l’interventionnisme du sommet, loin de l’orthodoxie de gestion financière. Que feriez-vous si vous êtes ministre des Finances et qu’on vous demande de subventionner tel ou tel prix, de faire une rallonge de budget pour telle ou telle wilaya, etc. C’est toutes vos prévisions qui sont ruinées”.
Légiférer par ordonnance est devenu la norme, retirant les prérogatives législatives aux élus du peuple, selon M. Benbitour. Il en a été ainsi de la dernière décision de taxer les voitures neuves entre 50 000 et 150 000 DA/par véhicule acquis par les autochtones, et d’un taux de 1% sur le chiffre d’affaires (en pus d’un ancien taux de même niveau, ce qui porte la taxe à 2%) les concessionnaires automobiles opérant en Algérie. Ces taxes vont naturellement être payées par l’acquéreur, qui a mis des années à engranger chaque sou, alors que le taux de change DA/euro, prenait l’ascenseur au détriment de la monnaie algérienne.
Résultat, les concessionnaires ne se gênaient pas de répercuter la différence de change sur les prix de cession des véhicules. Si au moins les promesses des pouvoirs publics, de faire rendre gorge aux concessionnaires, promesses qui ont fait long feu, après de vagues rodomontades, prouvant encore une fois, que l’Etat est incapable de se faire respecter et que les concessionnaires ne sont pas prêts à écouler les mêmes voitures que dans les pays nantis. Une Renault Clio Classic, coûtant moins de 550 000 DA, en 2002, elle a doublé de prix. Et, un malheur ne venant jamais seul, les prix de l’occase a suivi en flambant à Tidjelabine déjà. Et avec ça, nos gouvernants continuent de penser candidement que les Algériens ne sont pas aptes à comprendre les mécanismes de la Bourse, expliqués de manière didactique !
M. Gharnaout continue à égrener la litanie des mauvais points, selon lui, “ on peut dire autant :
- sur la gestion de nos réserves de change, gérées passivement et dont le capital placé à taux d’intérêt négatifs ne permet même pas sa reconstitution, ni de couvrir l’inflation des pays qui les hébergent ;
- sur la poursuite des crédits aux entreprises publiques non rentables (il faut parler de faillite) qui alimente l’inflation et met en péril la situation financière des banques publiques dont les fonds propres sont régulièrement alimenté par l’Etat ”.
Sur la stratégie industrielle mise en place récemment, selon M. Gharnaout, “il faut du temps pour pouvoir dire si elle a réussi ou non. Mais on peut, déjà, en pronostiquer l’échec. Car ce qui a pu être fait en plusieurs années ne peut être défait en un an, pour ce qui reste du mandat présidentiel actuel. De plus, une stratégie industrielle en particulier et économique en général, engage le pays à long terme et donc requiert des compétences à tous les niveaux, aussi bien dans les entreprises que dans l’administration, et, avant toute chose, un sens aigu de l’abnégation et du sacrifice pour la collectivité, chose de plus en plus rare. Les gens doivent se sacrifier pour leur pays et non sacrifier leur pays pour leurs ambitions personnelles”.D’aprèsl’expertfinancier, “ aujourd’hui, l’Algérie se trouve dans une bonne situation financière : un niveau de réserves très important et un endettement très faible pour ne prendre que cet exemple. Ce qui est remis en cause, c’est la stratégie. On s’est appuyé beaucoup plus sur l’investissement direct alors qu’on était dans une période d’insécurité et on a oublié le privé algérien qui a sauvé l’économie nationale de la faillite totale en 1991 en faisant des importations sur ses propres devises pour se maintenir en activité et maintenant que l’insécurité s’est améliorée quelque peu, on lui tourne le dos pour courtiser les investissements directs étrangers ?! Notre pays a besoin, pour se développer, de tout le monde et notamment des investisseurs directs pour la technologie. Or les transferts de technologie ne peuvent s’aventurer sans garanties solides, et dépendent, entre autres, du régime de notre commerce extérieur ainsi que de son niveau ”. Mohamed Gharnaout ne semble pas d’accord avec l’affirmation que l’économie du pays ressemble au bazar : “ Si on prétend que nous avons une économie à dominante commerciale, je vous dis que notre rapport importation par rapport au PIB est la moitié de celui de la Tunisie et inférieur à celui du Maroc. Mais la tendance est à la hausse. Une simple analyse de notre balance commerciale montre aussi qu’on importe aujourd’hui des produits qu’on exportait dans les années soixante et soixante-dix ”.
Il ne peut y avoir qu’une sortie à cette situation, toujours d’après Mohamed Gharnaout, qui consisterait à encourager la PME/PMI et donc la production locale qu’il faudra en même temps encadrer. Malheureusement on ne semble s’intéresser, pour l’heure, qu’aux gros chantiers surtout des autoroutes ou des barrages et des voies ferrées ou les buildings des BTP, qui, même s’ils sont nécessaires, ne peuvent créer d’emplois permanents.
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