« L’Algérie envoie des signaux contradictoires vers les entreprises étrangères», a déclaré l’ancien ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, lors d’une conférence donnée à l’université d’été du FLN. L’ancien argentier du pays a fait une analyse très critique de la situation économique, en présence de plusieurs ministres du gouvernement et du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem.
Dans son intervention, M. Benachenhou a déclaré que la croissance est faible du fait d’un développement inégal des ressources. «L’Algérie a besoin d’une croissance plus forte pour des raisons économiques, démographiques, sociales et sécuritaire», a-t-il ajouté, précisant que 40% du PIB passent par le budget, provoquant une pénurie des ressources. «Aucune usine n’a été construite en dehors d’Alger», a-t-il encore précisé, indiquant que les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’enseignement souffrent d’un manque d’équilibre dans le développement régional.
Ainsi, concernant l’agriculture, il précise, en présence du ministre du secteur, Saïd Barkat, que la politique budgétaire n’est pas suffisante pour le développement rural. Il ajoutera encore que les agriculteurs ont vieilli, indiquant que 1% seulement des agriculteurs sont universitaires, 23% ont le niveau secondaire et que 72% sont sans instruction. Mais l’ex-ministre mettra surtout l’accent sur le foncier agricole, indiquant que 71% des exploitations n’ont pas de titre de propriété.
Autre volet évoqué par l’ex-ministre des Finances, ce sont les réformes bancaires et surtout le règlement de la dette extérieure. A ce propos, il citera le cas d’un pays auquel l’Algérie a remboursé la dette de 1.570 millions d’euros entre 1991 et 2004. «Il faut régler la politique de la dette extérieure», a-t-il souligné.
Concernant la privatisation des entreprises, il a précisé qu’entre 1991 et 2004, 36 milliards de dollars du budget de l’Etat ont été dépensés pour faire survivre des entreprises publiques. Il reproche également au gouvernement le manque de visions claires au sujet des investisseurs étrangers. «Alors, ils viennent ou pas ?», a-t-il dit ironiquement, indiquant que même si l’Algérie a les moyens financiers de son entreprise, «elle manque sensiblement de savoir-faire et de compétences».
Pour sa part, Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, deuxième expert en économie à intervenir dans cette université d’été du FLN, est venu pour compléter l’analyse économique. Ainsi, le ministre chargé des privatisations a mis l’accent sur la nécessité de la privatisation et de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Il a déclaré notamment que le développement centralisé des années 70 et 80 est fini et que la vision américaine s’est imposée dans le monde, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies et des innovations. Parlant de la mondialisation, il a précisé qu’elle est devenue une «glocalisation» (*), puisque chaque entreprise mondiale a créé des filiales dans tous les pays de la planète. «500.000 entreprises ont été glocalisées», a-t-il affirmé. «C’est au tour de l’Algérie d’adhérer à l’OMC, après le Maroc, la Tunisie et l’Egypte», a-t-il précisé, avant d’ajouter que l’Algérie est dans un groupe d’action constitué du Brésil, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
Toujours en ce qui concerne la privatisation, le ministre a indiqué que l’Algérie n’est pas encore arrivée à l’étape de la privatisation des entreprises de services d’utilité publique (l’électricité, l’eau ou le gaz) comme en France. Enfin, évoquant la charte de la réconciliation nationale, M. Temmar a indiqué que les réformes économiques et financières nécessitent une stabilité politique et sécuritaire.
(*) «Glocalisation», Néologisme De Notre Ami Qui Veut Dire Globalisation Au Niveau Local.
Salim Bey
Source: QO 30-08-2005
Dans son intervention, M. Benachenhou a déclaré que la croissance est faible du fait d’un développement inégal des ressources. «L’Algérie a besoin d’une croissance plus forte pour des raisons économiques, démographiques, sociales et sécuritaire», a-t-il ajouté, précisant que 40% du PIB passent par le budget, provoquant une pénurie des ressources. «Aucune usine n’a été construite en dehors d’Alger», a-t-il encore précisé, indiquant que les secteurs de l’agriculture, de la santé et de l’enseignement souffrent d’un manque d’équilibre dans le développement régional.
Ainsi, concernant l’agriculture, il précise, en présence du ministre du secteur, Saïd Barkat, que la politique budgétaire n’est pas suffisante pour le développement rural. Il ajoutera encore que les agriculteurs ont vieilli, indiquant que 1% seulement des agriculteurs sont universitaires, 23% ont le niveau secondaire et que 72% sont sans instruction. Mais l’ex-ministre mettra surtout l’accent sur le foncier agricole, indiquant que 71% des exploitations n’ont pas de titre de propriété.
Autre volet évoqué par l’ex-ministre des Finances, ce sont les réformes bancaires et surtout le règlement de la dette extérieure. A ce propos, il citera le cas d’un pays auquel l’Algérie a remboursé la dette de 1.570 millions d’euros entre 1991 et 2004. «Il faut régler la politique de la dette extérieure», a-t-il souligné.
Concernant la privatisation des entreprises, il a précisé qu’entre 1991 et 2004, 36 milliards de dollars du budget de l’Etat ont été dépensés pour faire survivre des entreprises publiques. Il reproche également au gouvernement le manque de visions claires au sujet des investisseurs étrangers. «Alors, ils viennent ou pas ?», a-t-il dit ironiquement, indiquant que même si l’Algérie a les moyens financiers de son entreprise, «elle manque sensiblement de savoir-faire et de compétences».
Pour sa part, Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Coordination des réformes, deuxième expert en économie à intervenir dans cette université d’été du FLN, est venu pour compléter l’analyse économique. Ainsi, le ministre chargé des privatisations a mis l’accent sur la nécessité de la privatisation et de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Il a déclaré notamment que le développement centralisé des années 70 et 80 est fini et que la vision américaine s’est imposée dans le monde, particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies et des innovations. Parlant de la mondialisation, il a précisé qu’elle est devenue une «glocalisation» (*), puisque chaque entreprise mondiale a créé des filiales dans tous les pays de la planète. «500.000 entreprises ont été glocalisées», a-t-il affirmé. «C’est au tour de l’Algérie d’adhérer à l’OMC, après le Maroc, la Tunisie et l’Egypte», a-t-il précisé, avant d’ajouter que l’Algérie est dans un groupe d’action constitué du Brésil, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud.
Toujours en ce qui concerne la privatisation, le ministre a indiqué que l’Algérie n’est pas encore arrivée à l’étape de la privatisation des entreprises de services d’utilité publique (l’électricité, l’eau ou le gaz) comme en France. Enfin, évoquant la charte de la réconciliation nationale, M. Temmar a indiqué que les réformes économiques et financières nécessitent une stabilité politique et sécuritaire.
(*) «Glocalisation», Néologisme De Notre Ami Qui Veut Dire Globalisation Au Niveau Local.
Salim Bey
Source: QO 30-08-2005
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