Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le Conseil des droits de l'homme réclame 99 mesures à Israël

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le Conseil des droits de l'homme réclame 99 mesures à Israël

    GENEVE - Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu (CDH) a exhorté Israël mardi à prendre une centaine de mesures allant de la levée de son blocus de Gaza à la libération de prisonniers arabes.

    Le CDH, qui regroupe 47 États, a adopté une liste de 99 recommandations par consensus après deux jours de discussions consacrées à Israël sous l'angle des droits de l'homme. Dans le cadre d'un examen périodique, la situation sur ce plan des États membres de l'Onu fait l'objet d'un bilan tous les quatre ans.

    "Israël reste déterminé à renforcer les domaines dans lesquels nous réussissons et à progresser dans ceux qui requièrent des progrès", a réagi l'ambassadeur d'Israël auprès de l'Onu à Genève, Aharon Leshno Yaar.
    Il a fait état d'un dialogue "positif et productif" et a remercié les délégations qui avaient pris en considération les "nombreuses complexités de notre région".

    L'état juif doit indiquer en mars prochain au Conseil comment il entend donner suite aux recommandations.

    Jeudi dernier, au cours d'un débat animé, ses voisins l'avaient accusé d'atteintes systématiques aux droits de l'homme aux dépens des Palestiniens dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas ainsi qu'en Cisjordanie.

    Les délégués de Syrie, d'Egypte et d'Iran ont formulé des reproches au sujet du mur de sécurité israélien, des arrestations de jeunes Palestiniens et des colonies juives qu'ils qualifient d'illégales.

    Des responsables israéliens ont déclaré quant à eux que la bande de Gaza était "devenue un foyer de préparatifs terroristes et une rampe de lancement pour de multiples tirs de missiles". Israël a renforcé son blocus de Gaza en riposte à plus de 200 tirs de roquettes et d'obus de mortier en provenance de l'enclave au cours du mois écoulé, selon sa délégation.

    Les États-Unis, principal allié d'Israël, ne sont pas intervenus à la tribune du CDH, où leur délégation a un statut d'observateur. L'administration Bush a suspendu sa participation aux travaux du Conseil en juin dernier en raison de son "bilan plutôt lamentable".

    Parmi les nouvelles recommandations qui lui sont faites, il est demandé à Israël d'adresser des invitations tous les enquêteurs de l'Onu. Selon Leshno Yaar, l'État juif a autorisé huit enquêteurs de l'organisation à se rendre sur son territoire ces trois dernières années.

    Stephanie Nebehay, version française Philippe Bas-Rabérin

  • #2
    Le rapporteur spécial sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Richard Falk, a appelé lundi les Nations Unies à agir face à la crise qui se poursuit à Gaza, évoquant une possible saisie de la Cour pénale internationale (CPI).
    « Quelle qu'en soit la difficulté politique, il est temps d'agir », a déclaré Richard Falk dans un communiqué.

    « Au minimum, un effort urgent devrait être mis en oeuvre par les Nations Unies pour appliquer la norme de la 'responsabilité de protéger' une population civile soumise à une punition collective équivalent à un crime contre l'humanité », a dit le rapporteur spécial.

    Ce dernier a aussi estimé que la CPI devrait enquêter sur cette situation afin de déterminer si les dirigeants civils et militaires israéliens responsables du siège de Gaza ne devraient pas être inculpés et poursuivis pour violation du droit pénal international.

    Richard Falk a fait remarquer que la situation avait empiré ces derniers jours du fait d'une rupture de la trêve entre le Hamas et Israël.

    « Le tir de roquettes contre des villes israéliennes par le Hamas ou par d'autres est une violation du droit international, en dépit des provocations, mais ce comportement du côté palestinien ne rend pas légal l'imposition d'une punition collective qui menace la vie et la santé de la population de Gaza », a estimé l'expert.

    Depuis la prise du pouvoir par la force à Gaza par le Hamas en juin 2007, qui a conduit à l'éviction des représentants de l'Autorité palestinienne qui seule reconnaît le droit d'Israël à exister, les autorités israéliennes ont maintenu un blocus sur le Territoire occupé de Gaza.

    Ces derniers mois, la quantité de stocks humanitaires et de carburant autorisée vers Gaza a été de plus en plus réduite, causant une situation qualifiée de « la pire de toute son existence » par l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

    Mardi, les Nations Unies ont réussi à faire entrer 10 camions du Programme alimentaire mondial (PAM) transportant de la farine et trois camions de viande en conserve de l'UNRWA ainsi que trois autre transportant de l'huile pour la cuisson, a dit la porte-parole du Secrétaire général, Michèle Montas. « Mais ce n'est pas encore suffisant », a souligné l'agence pour les réfugiés palestiniens.

    Commentaire


    • #3
      Soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme

      Et les droits du peuple palestinien ?

      Il y a soixante ans, le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale de l’Onu adoptait à Paris la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), texte fondateur qui a inspiré le droit international d’après-guerre, mais dont l’idéal proclamé reste lointain et contesté. Aujourd’hui, que reste-t-il de ce texte fondateur de l’humanisme moderne ? Pas grand-chose lorsqu’on voit un Etat terroriste, Israël en l’occurrence, asphyxier tout un peuple réduit à un état de mendicité «à grande échelle» dans cette grande prison à ciel ouvert qu’est Gaza !

      C’est ainsi que soixante ans après son adoption, la DUDH est confrontée à des défis nouveaux, ne faisant toutefois pas l’unanimité dans le concert des nations. Si certains voient la lutte antiterroriste, la montée de pays comme la Chine, l’affirmation du fait religieux ou la répression de la «cyberdissidence» comme de nouveaux enjeux à relever, d’autres, par contre, reviennent sur l’essentiel, à savoir le droit à la vie, celui de l’autodétermination, ou encore la lutte contre le colonialisme, les pandémies, la misère et l’analphabétisme comme valeurs essentielles des droits humains.

      La crise économique et les bouleversements climatiques, qui aggravent la pauvreté, les migrations massives et les risques de conflits mettent aussi à l’épreuve les acquis précaires de la déclaration, soulignent des spécialistes.

      Inspirée par la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789, et de la Déclaration d’indépendance américaine de 1776, la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) a pour première origine le traumatisme engendré par la Seconde Guerre mondiale et le génocide des juifs par les nazis.

      «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits», proclame le premier article de la déclaration qui, en trente points, énumère des droits humains, civils, économiques, sociaux et culturels, «inaliénables» et «indivisibles».

      Le texte fut adopté par les 58 Etats, alors membres de l’Assemblée générale de l’Onu, à l’exception de l’URSS, des pays d’Europe orientale, de l’Arabie saoudite et de l’Afrique du Sud qui s’abstinrent. Car la déclaration, le fruit de débats complexes, a été élaborée dans un climat de début de guerre froide. L’URSS et ses satellites insistaient notamment sur les «droits réels», économiques et sociaux, contre les «droits bourgeois» civils et culturels défendus par les démocraties occidentales.

      Ces dernières, de leur côté, résistaient à l’idée de traduire la déclaration en instrument juridique contraignant, craignant qu’il ne fut utilisé contre elles par les pays colonisés. De fait, ce n’est qu’en 1966 que furent adoptés par l’Onu deux pactes contraignants qui constituent, avec la DUDH, la Charte des droits de l’homme de l’Onu.

      Sans valeur contraignante, la DUDH a inspiré tous les traités internationaux de l’après-guerre, et est généralement reconnue comme le fondement du droit international relatif aux droits de l’homme. Les conventions internationales de 1979 contre la discrimination envers les femmes, de 1984 contre la torture, de 1990 sur les droits de l’enfant, la création de la Cour pénale internationale (CPI) en 1998 découlent directement de la DUDH.

      En outre, les droits de l’homme restent une «idéologie», selon le terme de l’ancien ministre français de la Justice, Robert Badinter, idéologie contestée par des Etats qui dénoncent une vision purement occidentale et qui remettent en cause son universalisme. «Il y a un courant souverainiste, chacun est maître chez soi, représenté notamment par la Chine, le Venezuela, Cuba ou la Birmanie, et un courant islamiste, qui estime que les droits de l’homme sont le produit d’une pensée religieuse révélée», estimait Robert Badinter lors d’une récente conférence à Paris.
      Pour ce militant farouche de l’universalisme des droits de l’homme, le monde est entré «en régression» dans ce domaine depuis les attentats du 11-Septembre et la politique «désastreuse» menée par les Etats-Unis puis par les démocraties européennes sous couvert de lutte contre le terrorisme. «Nous avons renié ce que nous prétendons défendre, et nous en supporterons longtemps les conséquences», prévoit-il.

      Mais ce que l’ancien ministre français de la Justice a oublié de mentionner, c’est cette propension à l’amalgame entre droit des peuples à résister contre l’occupation et le terrorisme comme fléau mortel qui vise l’être humain sans distinction de sexe, de race ou de religion.

      L’exemple palestinien est désormais un cas d’école. Israël et ses alliés ont stigmatisé la lutte du peuple palestinien pour l’instauration de son Etat comme étant un phénomène terroriste, à telle enseigne que l’ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a déclaré, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 : «A chacun son Ben Laden, le mien s’appelle Yasser Arafat» !

      Le silence de l’Administration Bush, durant son double mandat, sur le génocide perpétré par Tel Aviv à l’encontre des Palestiniens est en soi la négation même du premier principe de la DUDH. De même que la doctrine Bush de la guerre préventive est une autre négation des droits de l’homme, notamment le droit à vivre en sécurité dans son pays et d’être dirigé par son gouvernement.

      Mais cela, peu de gens le contestent car, comme toujours, l’histoire est écrite par les vainqueurs.

      Le Jeune Indépendant

      Commentaire

      Chargement...
      X