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Des pirates dans les eaux de l’UE?
Les autorités maritimes européennes ont perdu la trace d’un cargo maltais parti de Finlande et qui devait arriver en Algérie le 4 août dernier. L’Arctic Sea aurait pu être victime d’une violente attaque de pirates. Elle serait la première du genre depuis des siècles.
Au vu des nombreux assauts de pirates en Somalie, on pensait la pratique à mille lieues du Vieux continent. Il n’en est peut-être rien. Interpol a en effet été déclenché une recherche pour retrouver un cargo nommé Arctic Sea, rapporte le quotidien britannique Times. Battant pavillon maltais, le bateau de marchandises avait à son bord quinze membres d’équipage russes. Il transportait une cargaison de bois de construction, d’une valeur totale de 1,6 million d’euros. Parti de Pietarsaari en Finlande le 23 juillet, il devait arriver le 4 août au port de Bejaia, en Algérie.
Mais le dernier contact noué avec les membres de l’équipage remonte au 28 juillet. Ce jour-là, d’après Mark Clarks, porte-parole de l’Agence maritime et des gardes-côtes (MCA), "il n’y avait rien de suspect à signaler". Toutefois, concède-t-il, "un agresseur aurait très bien pu les faire parler sous la contrainte, en pointant un pistolet sur sa tempe".
Un avis que la société finlandaise de navigation semble partager. Dès le 24 juillet, elle a averti les autorités suédoises (dans les mers de laquelle le bateau naviguait alors) que dix hommes armés avaient pu aborder le navire, en se faisant passer pour une brigade anti-drogue. Ils auraient quitté l’Arctic Sea douze heures plus tard, endommageant au passage le système de communication. Les autorités maltaises affirment que les membres de l’équipage auraient été "agressés, ligotés, bâillonnés, auraient eu "les yeux bandés". Certains auraient été "sérieusement blessés".
Moscou à la rescousse
Le cargo a été localisé pour la dernière fois le 30 juillet par un avion de patrouille côtière portugaise. Des navires russes sont partis à sa recherche. "Sur les ordres du président Dmitri Medvedev, tous les bâtiments de la marine de guerre russe en Atlantique ont été envoyés participer aux recherches", a ainsi annoncé mercredi le chef de la marine russe, l'amiral Vladimir Visotski. Selon l’agence de presse Itar-Tass, cinq bâtiments russes participeraient aux opérations, dont des sous-marins et une corvette.
En tout état de cause, l’absence de communication avec l’équipage laisse libre court à toutes les hypothèses. Le Bureau maritime international (BMI) de Londres n’exclut pas un possible détournement. L’organisme a ainsi confié qu’il "pourrait avoir été dérouté, détourné par des pirates (…) ou alors être utilisé comme un vaisseau fantôme, avec une identité maquillée". Dans ce cas de figure, une demande de rançon pourrait être adressée. Une méthode très usitée par les pirates somaliens.
Autre piste, celle du trafic d’armes et de drogues à destination de l’Afrique. A ce titre, le Times rappelle que, la mafia russe entretiendrait un trafic juteux avec le continent. En tous cas, si les faits de piraterie étaient avérés, il s’agirait de la première attaque du genre dans les eaux européennes depuis des siècles. Un caractère inédit qui posera de nouveau de nombreuses questions sur la sécurité en mer.
Samira Hamiche - leJDD.fr
Mercredi 12 Août 2009
Les autorités maritimes européennes ont perdu la trace d’un cargo maltais parti de Finlande et qui devait arriver en Algérie le 4 août dernier. L’Arctic Sea aurait pu être victime d’une violente attaque de pirates. Elle serait la première du genre depuis des siècles.
Au vu des nombreux assauts de pirates en Somalie, on pensait la pratique à mille lieues du Vieux continent. Il n’en est peut-être rien. Interpol a en effet été déclenché une recherche pour retrouver un cargo nommé Arctic Sea, rapporte le quotidien britannique Times. Battant pavillon maltais, le bateau de marchandises avait à son bord quinze membres d’équipage russes. Il transportait une cargaison de bois de construction, d’une valeur totale de 1,6 million d’euros. Parti de Pietarsaari en Finlande le 23 juillet, il devait arriver le 4 août au port de Bejaia, en Algérie.
Mais le dernier contact noué avec les membres de l’équipage remonte au 28 juillet. Ce jour-là, d’après Mark Clarks, porte-parole de l’Agence maritime et des gardes-côtes (MCA), "il n’y avait rien de suspect à signaler". Toutefois, concède-t-il, "un agresseur aurait très bien pu les faire parler sous la contrainte, en pointant un pistolet sur sa tempe".
Un avis que la société finlandaise de navigation semble partager. Dès le 24 juillet, elle a averti les autorités suédoises (dans les mers de laquelle le bateau naviguait alors) que dix hommes armés avaient pu aborder le navire, en se faisant passer pour une brigade anti-drogue. Ils auraient quitté l’Arctic Sea douze heures plus tard, endommageant au passage le système de communication. Les autorités maltaises affirment que les membres de l’équipage auraient été "agressés, ligotés, bâillonnés, auraient eu "les yeux bandés". Certains auraient été "sérieusement blessés".
Moscou à la rescousse
Le cargo a été localisé pour la dernière fois le 30 juillet par un avion de patrouille côtière portugaise. Des navires russes sont partis à sa recherche. "Sur les ordres du président Dmitri Medvedev, tous les bâtiments de la marine de guerre russe en Atlantique ont été envoyés participer aux recherches", a ainsi annoncé mercredi le chef de la marine russe, l'amiral Vladimir Visotski. Selon l’agence de presse Itar-Tass, cinq bâtiments russes participeraient aux opérations, dont des sous-marins et une corvette.
En tout état de cause, l’absence de communication avec l’équipage laisse libre court à toutes les hypothèses. Le Bureau maritime international (BMI) de Londres n’exclut pas un possible détournement. L’organisme a ainsi confié qu’il "pourrait avoir été dérouté, détourné par des pirates (…) ou alors être utilisé comme un vaisseau fantôme, avec une identité maquillée". Dans ce cas de figure, une demande de rançon pourrait être adressée. Une méthode très usitée par les pirates somaliens.
Autre piste, celle du trafic d’armes et de drogues à destination de l’Afrique. A ce titre, le Times rappelle que, la mafia russe entretiendrait un trafic juteux avec le continent. En tous cas, si les faits de piraterie étaient avérés, il s’agirait de la première attaque du genre dans les eaux européennes depuis des siècles. Un caractère inédit qui posera de nouveau de nombreuses questions sur la sécurité en mer.
Samira Hamiche - leJDD.fr
Mercredi 12 Août 2009