La déconnexion avec l’Algérie plombe les affaires.
L’UMA, un marché de 80 millions de consommateurs.
Des échanges commerciaux libres, des investissements qui traversent les frontières, une liberté de circulation des capitaux et des compétences. Des règles qui ont régi l’espace économique maghrébin durant des siècles. Mais il a fallu que les généraux d’Alger s’entêtent sur leur position politique pour interrompre ces circuits économiques naturels et priver 80 millions de Maghrébins de leur zone économique de prédilection.
Aujourd’hui on ne fait que se lamenter sur ce sort et recenser les pertes engendrées par le non-Maghreb. Il suffit de dire que la non-union prive les pays membres de l’UMA, (rassemblement pour le moment inutile), de 3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. Le commerce maghrébin aurait crû d’un seul coup de 4,5% si une zone de libre-échange avait été instaurée entre ses 5 pays. Mais connaissant les liens profonds, notamment entre commerçants marocains et algériens, cette croissance pourrait rapidement devenir à deux chiffres si les frontières venaient à être réouvertes. Pour le moment, les Maghrébins doivent se contenter des résultats médiocres qu’ils réalisent.
Un PIB de 400 milliards de dollars pour une population de 80 millions d’habitants. Ce qui veut dire une moyenne par habitant de 5.000 dollars. Rien à voir avec les performances des pays qui réussissent à s’intégrer dans des ensembles économiques régionaux. Pourtant les possibilités d’améliorer ces chiffres sont pour le moins énormes. Il suffit de citer des exemples de projets avortés par la non-union pour s’en rendre compte. Premier exemple, la collaboration industrielle entre l’OCP et le géant pétrochimique algérien Sonatrach.
Dans l’une de ses sorties médiatiques, Mostafa Terrab PDG de l’OCP a clairement indiqué que si les deux géants s’alliaient pour un partenariat industriel, cela pourrait donner naissance aux engrais les plus compétitifs au monde. Il suffit de mettre en place un complexe d’industrie chimique intégré et de trouver le moyen de l’alimenter en produits pétroliers algériens pour arriver à cet objectif.
Mais chacun de ces projets demeure cantonné dans les frontières du pays qui le développe. Aucun des cinq gouvernements n’a réfléchi à une vocation régionale de ces circuits autoroutiers. D’ailleurs, l’expression corridor maghrébin a été citée dans un document de la Banque européenne de développement. Imaginons que ce beau corridor devienne une réalité. Les retombées d’une telle ouverture sur les transports, la logistique et le tourisme sont si énormes qu’elles deviendraient difficiles à quantifier.
Troisième exemple, les liaisons énergétiques draconiennes que l’Algérie est en train de mettre en place directement de ses territoires vers l’Espagne et l’Italie, l’obligeront à construire des pipelines maritimes sur des dizaines de kilomètres dans la Méditerranée. N’était-il pas plus judicieux de capitaliser sur les expériences passées et renforcer les réseaux de pipelines qui passent déjà par le Maroc et la Tunisie et de faire profiter ses deux pays de ces réseaux, même au prix du marché ? Décidément, le pouvoir algérien préfère payer plus que discuter avec ses voisins.
Si l’on continue de compter, on recensera certainement toute une montagne de projets avortés à cause de la non-union. Ne serait-ce pas plus sage de réfléchir à une solution économique à ce différend politique qui n’a que trop duré ? Et là, l’exemple des relations Maroc -Libye est très significatif. Les investissements libyens au Maroc ont connu une hausse remarquable. Le rachat de Mobil Oil Maroc par Oilibya, la licence accordée à Tamoil Sakia pour distribuer des hydrocarbures dans les provinces du sud, l’hôtel Kenzi Tower (l’une des deux tours du Twin Center à Casablanca) vendu à des Libyens. Il apparaît clairement que le Maroc a gagné un allié politique de taille en permettant à ses entreprises d’investir chez lui.
Peut-on imaginer une configuration similaire avec l’Algérie ? D’ailleurs, on ne cesse de donner des concessions aux Européens, pourquoi ne pas faire de même avec nos voisins de l’Est ? Cela se traduirait, à titre d’exemple, par donner à Sonatrach la possibilité de réaliser un port pétrolier de grande envergure sur les rives de l’Atlantique.
Cela permettra à l’Algérie de réaliser son objectif d’accéder à ce littoral et se traduira par des investissements colossaux et des créations d’emplois au Maroc. Des groupes algériens, tels que Cevital, pourraient également avoir accès au marché marocain. La contre- partie de ces concessions serait l’arrêt du soutien algérien au Polisario et l’ouverture des frontières avec le Maroc. Ne serait-ce pas un deal win-win pour les deux pays ?
.lesoir-echos
L’UMA, un marché de 80 millions de consommateurs.
Des échanges commerciaux libres, des investissements qui traversent les frontières, une liberté de circulation des capitaux et des compétences. Des règles qui ont régi l’espace économique maghrébin durant des siècles. Mais il a fallu que les généraux d’Alger s’entêtent sur leur position politique pour interrompre ces circuits économiques naturels et priver 80 millions de Maghrébins de leur zone économique de prédilection.
Aujourd’hui on ne fait que se lamenter sur ce sort et recenser les pertes engendrées par le non-Maghreb. Il suffit de dire que la non-union prive les pays membres de l’UMA, (rassemblement pour le moment inutile), de 3 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. Le commerce maghrébin aurait crû d’un seul coup de 4,5% si une zone de libre-échange avait été instaurée entre ses 5 pays. Mais connaissant les liens profonds, notamment entre commerçants marocains et algériens, cette croissance pourrait rapidement devenir à deux chiffres si les frontières venaient à être réouvertes. Pour le moment, les Maghrébins doivent se contenter des résultats médiocres qu’ils réalisent.
Un PIB de 400 milliards de dollars pour une population de 80 millions d’habitants. Ce qui veut dire une moyenne par habitant de 5.000 dollars. Rien à voir avec les performances des pays qui réussissent à s’intégrer dans des ensembles économiques régionaux. Pourtant les possibilités d’améliorer ces chiffres sont pour le moins énormes. Il suffit de citer des exemples de projets avortés par la non-union pour s’en rendre compte. Premier exemple, la collaboration industrielle entre l’OCP et le géant pétrochimique algérien Sonatrach.
Dans l’une de ses sorties médiatiques, Mostafa Terrab PDG de l’OCP a clairement indiqué que si les deux géants s’alliaient pour un partenariat industriel, cela pourrait donner naissance aux engrais les plus compétitifs au monde. Il suffit de mettre en place un complexe d’industrie chimique intégré et de trouver le moyen de l’alimenter en produits pétroliers algériens pour arriver à cet objectif.
Des groupes algériens, tels que Cevital, pourraient également avoir accès au marché marocain.
Un tel projet pourrait déboucher sur des accords permettant d’alimenter le Maroc en pétrole et l’Algérie en engrais à des conditions préférentielles. Mais cette opportunité de collaboration n’est qu’une utopie irréalisable pour le moment. Deuxième exemple, celui du corridor autoroutier marocain qui démarre à Agadir et ne peut s’arrêter qu’à Tripoli ou Benghazi en Libye. Il intègre l’ensemble du réseau autoroutier marocain, l’autoroute est-ouest algérienne et des projets similaires en Tunisie et en Libye. Mais chacun de ces projets demeure cantonné dans les frontières du pays qui le développe. Aucun des cinq gouvernements n’a réfléchi à une vocation régionale de ces circuits autoroutiers. D’ailleurs, l’expression corridor maghrébin a été citée dans un document de la Banque européenne de développement. Imaginons que ce beau corridor devienne une réalité. Les retombées d’une telle ouverture sur les transports, la logistique et le tourisme sont si énormes qu’elles deviendraient difficiles à quantifier.
Troisième exemple, les liaisons énergétiques draconiennes que l’Algérie est en train de mettre en place directement de ses territoires vers l’Espagne et l’Italie, l’obligeront à construire des pipelines maritimes sur des dizaines de kilomètres dans la Méditerranée. N’était-il pas plus judicieux de capitaliser sur les expériences passées et renforcer les réseaux de pipelines qui passent déjà par le Maroc et la Tunisie et de faire profiter ses deux pays de ces réseaux, même au prix du marché ? Décidément, le pouvoir algérien préfère payer plus que discuter avec ses voisins.
Si l’on continue de compter, on recensera certainement toute une montagne de projets avortés à cause de la non-union. Ne serait-ce pas plus sage de réfléchir à une solution économique à ce différend politique qui n’a que trop duré ? Et là, l’exemple des relations Maroc -Libye est très significatif. Les investissements libyens au Maroc ont connu une hausse remarquable. Le rachat de Mobil Oil Maroc par Oilibya, la licence accordée à Tamoil Sakia pour distribuer des hydrocarbures dans les provinces du sud, l’hôtel Kenzi Tower (l’une des deux tours du Twin Center à Casablanca) vendu à des Libyens. Il apparaît clairement que le Maroc a gagné un allié politique de taille en permettant à ses entreprises d’investir chez lui.
Peut-on imaginer une configuration similaire avec l’Algérie ? D’ailleurs, on ne cesse de donner des concessions aux Européens, pourquoi ne pas faire de même avec nos voisins de l’Est ? Cela se traduirait, à titre d’exemple, par donner à Sonatrach la possibilité de réaliser un port pétrolier de grande envergure sur les rives de l’Atlantique.
Cela permettra à l’Algérie de réaliser son objectif d’accéder à ce littoral et se traduira par des investissements colossaux et des créations d’emplois au Maroc. Des groupes algériens, tels que Cevital, pourraient également avoir accès au marché marocain. La contre- partie de ces concessions serait l’arrêt du soutien algérien au Polisario et l’ouverture des frontières avec le Maroc. Ne serait-ce pas un deal win-win pour les deux pays ?
.lesoir-echos
Commentaire