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Nice pendant le 25e sommet Afrique-France

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  • Nice pendant le 25e sommet Afrique-France

    La promenade des Anglais, l’incontournable lieu de visite de Nice, paraissait moins grouillante samedi dernier, premier jour du week-end en France.

    Et pourtant, du soleil, un peu insolent, il y en avait, après six mois de temps pluvieux et brumeux, fait remarquer le propriétaire du Goldstar, l’hôtel où a séjourné une partie de la délégation algérienne qui a pris part au 25ème sommet Afrique-France, auquel a participé le président de la République Abdelaziz Bouteflika.

    En bas, sur la plage, des touristes étrangers, des pays nordiques pour la plupart, hésitaient encore à plonger dans une eau calme mais toujours froide. Des touristes chinois, circulant en groupes, se prennent en photo, tout en écoutant les explications de leur guide français dans les dédales de cette cinquième plus grande ville française, à cheval entre la mythique Cannes (au sud-ouest), la ville du grand festival de cinéma, et la principauté de Monaco (à l’est), la célèbre capitale du rallye de Formule 1. Sur la grande avenue, le cortège des délégations de cinquante-deux pays africains défilait sans interruption
    depuis le début de la journée. De petites banderoles en bleu azur annoncent, discrètes, la tenue du 25e sommet Afrique-France du 31 mai au 1er juin à Nice. D’autres souhaitent la bienvenue aux hôtes des Niçois. C’est dans les établissements hôteliers, longeant le grand boulevard Victor Hugo ou situés à proximité qu’une majorité des délégations a posé ses bagages pour participer à ce sommet qu’a accueilli la ville côtière de Nice, trois ans après celui organisé, sous l’ère de l’ancien président français Jacques Chirac, à Cannes. Au cœur de la ville, au niveau de la célèbre place Masséna et de ses «sept statues illuminées (représentant les sept continents)», œuvre artistique contemporaine de l’artiste espagnol Jaune Plensa (réalisée en 2007), la présence policière se fait un peu remarquer. Pendant trois jours, ils étaient plus de 4 000 policiers, gendarmes et militaires à être mobilisés pour assurer la sécurité des lieux. Mais ils étaient aussi présents pour empêcher une éventuelle perturbation de la part d’une quarantaine d’associations et des sans-papiers qui ont tenu un contre-sommet, non loin du palais des Congrès où se déroulait le 25e sommet Afrique-France.

    La présence de ces protestataires n’a guère affecté la vie des Niçois. Par ailleurs, les fourgons qui étaient stationnés à l’écart, à l’entrée du jardin Albert Ier, ont peu attiré l’attention des visiteurs dont les yeux étaient rivés sur le ciel. Les passants sur la place Masséna étaient en fait trop occupés à admirer les sept statues (en forme de bouddha ou de scribe). Cette œuvre d’art est réalisée en résine blanche et supportée par des mâts en bronze de douze mètres de haut. C’est surtout la nuit qu’elles deviennent plus attirantes, éclairées notamment par des lumières multicolores. L’artiste catalan a dénommé sa création «Conversation à Nice».

    Et c’est ce besoin de dialoguer qui a fait de cette ville méditerranéenne le lieu de rendez-vous des pays africains avec l’ancienne puissance coloniale qui devra désormais s’adapter aux nouveaux changements s’opérant sur le continent noir.

    Si les Niçois se sont montrés accueillants envers les visiteurs, il semble que ce n’est pas vraiment le cas en ce qui concerne le sommet. Cette réunion, à laquelle n’ont pas assisté le président tunisien, le roi du Maroc et le Guide libyen, entre autres, a créé des nombreux désagréments pour les automobilistes qui ont été surpris vendredi soir par la fermeture momentanée de certains axes routiers à l’intérieur de la ville, notamment au niveau des quartiers où devaient se dérouler les travaux du sommet.

    Le titre «Un avant-sommet surprise a semé la panique à Nice hier soir (vendredi)», du quotidien local Nice-Matin, est révélateur. Les services de sécurité avaient entrepris un exercice de simulation sans, au préalable, en avertir les automobilistes et les habitants des quartiers concernés par l’événement.

    Les commerçants du vieux Nice, l’ancien quartier de la ville, ont été les premiers à se plaindre des pertes causées bien qu’elles soient minimes puisque les embouteillages étaient de courte durée. Le jour même de l’ouverture du sommet, de nombreux magasins ont tout simplement baissé rideau. Nombreux aussi étaient ceux qui ont été surpris de voir leurs quartiers complètement barricadés par les services de sécurité qui avaient reçu l’ordre ferme de réduire la circulation piétonne aux seuls résidants ou personnes accréditées pour assister au sommet.

    Pour éviter de nouveaux désagréments, les autorités locales avaient installé des tableaux d’affichage électroniques. A certains endroits, dans le quartier d’Acropolis qui devait abriter les travaux du sommet, les trottoirs, habituellement réservés aux piétons ont été fermés par d’autres barricades de la police, comme c’était le cas à proximité du quartier général de la presse locale et étrangère.

    Si les autorités locales avaient mobilisé le tramway et revu à la baisse les prix des tickets de transport, pendant la durée de cet événement, cela ne les pas empêchés de supprimer certains arrêts. Ce qui n’a pas manqué de faire d’autres mécontents, notamment parmi les plus âgés.

    Dimanche, à la veille de l’ouverture de la rencontre, les médias ont donné aussi un maximum d’informations sur les axes qui seraient bloqués le jour de l’ouverture du sommet et les quartiers où il serait interdit de garer sa voiture. Les gens ont été toutefois désappointés. Certains d’entre eux ont tout de même pensé à utiliser leurs motos et scooters pour se déplacer plus facilement.

    Mais l’organisation de la rencontre franco-africaine à Nice a été une véritable aubaine pour la ville aussi bien sur le plan touristique qu’économique.

    Les établissements touristiques et hôteliers ont fait le plein pendant au moins quatre jours. Les boutiques de souvenirs ne sont pas restées à l’écart de cet événement qui était, avant tout, d’ordre économique pour l’Hexagone.

    Symboliquement, comme le dit Ben, un chauffeur d’une entreprise de location de véhicules qui avait été sollicitée pour le transport des délégations, Nice peut se prévaloir d’être la ville des grands événements internationaux.

    En dépit aussi des quelques désagréments qui ont entouré l’organisation du sommet Afrique-France, les Niçois n’ont pas caché leur fierté de voir leur ville, à la fois animée et paisible, devenir l’attraction, non
    seulement des touristes, mais des organisateurs des grands événements politiques et économiques.

    Certains sont aussi contents de croiser des Algériens, comme cet homme qui, à la vue de la délégation algérienne, ouvre la porte du fourgon et dit avoir du sang algérien même si sa dernière visite en Algérie remonte à il y a trente-cinq ans.

    Par Lyes Menacer, La Tribune
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