Taoufiq Bouachrine, lors de la fermeture arbitraire de son journal, en 2009. (TNIOUNI)

Harcèlement des journalistes. Vers le modèle tunisien
6 mois fermes !! C’est la peine à laquelle a été condamné Taoufiq Bouachrine, directeur du quotidien Akhbar Al Youm Al Maghribiya, suite à une plainte pour “escroquerie” déposée par l’ancien propriétaire de sa résidence de Rabat. Ce dernier avait déposé plainte contre Bouachrine pour le même motif, en 2007, mais le journaliste avait été innocenté en première instance comme en appel. Deux ans plus tard, le dossier avait été curieusement réouvert, puis mis en sommeil… avant d’être réactivé peu de temps après la fermeture d’Akhbar Al Youm pour “atteinte à un membre de la famille royale”. Malgré de multiples témoignages en
faveur du journaliste, et un coup de théâtre en pleine audience (“un témoin à charge s’était rétracté face au juge, déclarant avoir subi des pressions policières”, raconte Bouachrine), le journaliste a écopé de prison ferme, dans ce qui a tout l’air d’un règlement de comptes politique “à la tunisienne”, visant à salir sa réputation. Bouachrine reste en liberté jusqu’au jugement d’appel. D’ici là, il a décidé d’arrêter d’écrire en protestation contre “la dangereuse dégradation de la situation de la presse au Maroc” (voir aussi “l’affaire Amar”, page 10).

Telquel