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Libérations d’islamistes en série au Maghreb

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  • Libérations d’islamistes en série au Maghreb

    En moins d’une semaine, la Tunisie et la Libye ont élargi respectivement 80 et 84 islamistes et l’Algérie vient d’annoncer la libération prochaine de 2 000 d’entre eux.

    Coïncidences ou mouvements de fond, ces mesures montrent comment les différents pouvoirs en place dans ces pays tentent de composer avec les mouvements islamistes.

    A l’occasion de l’anniversaire de la proclamation du « pouvoir du peuple », les autorités libyennes ont libéré jeudi la totalité des 84 islamistes qu’elles détiennent depuis la fin des années 90. En juin 1998, 152 personnes, dont des étudiants et des universitaires, avaient été arrêtées, accusées de soutien ou d’appartenance au mouvement Al-Jamaa al-Islamiya al-Libiya, un groupe islamiste libyen. Les orientations de ce dernier, créé en 1979, sont comparables à celles des Frères musulmans égyptiens qui prônent l’instauration d’un Etat islamique. Or, en Libye, la loi 71 de 1972 interdit la formation de partis politiques. Tenus au secret pendant deux ans, sans accès à leurs familles ou à leurs avocats, les islamistes ont été jugés en 2002 par le tribunal populaire (la Cour du peuple, abolie en janvier 2005). Deux leaders du mouvement, les professeurs Abdullah Ahmed Izzedin et Salem Abu Hanek, ont été condamnés à mort, soixante-treize à la prison à vie, onze autres à 10 ans de prison et soixante-six ont été acquittés.

    Lors d’une visite dans le pays de Human Rights Watch en mai 2005, les autorités libyennes avaient déclaré avoir emprisonné ces hommes de façon « préventive », reconnaissant qu’ils n’avaient jamais appelé à la violence mais les accusant d’être un « terreau pour le terrorisme ». Le courant islamiste, qui existe en Libye depuis les années 70, s’est confronté violemment à plusieurs reprises avec le pouvoir, notamment dans l’Est du pays. La libération des islamistes, ainsi que d’une cinquantaine d’autres prisonniers politiques, est perçue comme une tentative de Muammar Kadhafi de pacifier ses relations avec les islamistes libyens. Le Guide, confronté en février à une opposition de la jeunesse à Benghazi, la deuxième ville du pays (Nord-Est), souhaite aussi calmer la situation dans cette région. Or, cinquante-cinq islamistes élargis venaient de la ville de Benghazi, qu’ils ont rejointe après leur libération.

    Grâce présidentielle en Tunisie

    La Libye n’est pas le seul pays à amnistier ses islamistes. En Tunisie, une grâce présidentielle a touché, samedi dernier, 1 298 détenus. Près de 80 islamistes, membres du parti interdit Ennahda (Renaissance), ont été libérés. Parmi eux, figurent plusieurs dirigeants, dont Khaled Khaldi, Ahmed Laâmari et le journaliste Hamadi Jebali, ancien responsable du journal du parti, Al Fajr (L’Aurore). Il avait été condamné en 1992 par le tribunal militaire de Tunis à 16 ans de prison ferme pour « appartenance à une organisation illégale » et « tentative de changer la nature de l’Etat par la force ». Près d’un millier de dirigeants et militants islamistes, accusés d’appartenance à Ennahda et de « tentative de prise de pouvoir par la violence », avaient été condamnées à la même époque à de lourdes peines de prison.

    « C’est un pas positif qui, j’espère, sera suivi par d’autres, afin d’asseoir un climat de détente et d’ouverture qui ne peut être que bénéfique pour le pays », a déclaré Hamadi Jebali dimanche. Avant cette libération, différentes ONG locales et internationales estimaient à 400 le nombre d’islamistes emprisonnés, que les autorités tunisiennes ne considèrent pas comme des prisonniers politiques ou d’opinion. Aucune précision sur la raison de cette grâce n’a été donnée et d’autres condamnés, comme les six jeunes « internautes de Zarzis », en ont aussi profité. Après la répression, elle aussi « préventive », qui a accompagné la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI, 16-18 novembre 2005, Tunis), ces libérations sont un signe d’apaisement de la part du pouvoir, à un mois de la célébration du 50e anniversaire de l’Indépendance du pays. En Tunisie, les grâces présidentielles sont généralement accordées lors de fêtes religieuses ou de la Fête nationale et bénéficient aux seuls prisonniers de droits communs. Le président Ben Ali avait déjà libéré des dizaines de prisonniers appartenant au mouvement islamiste en 2004 et 2005.

    Amnistie pour les islamistes algériens

    Enfin, en Algérie, dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, approuvée par les électeurs algériens lors du référendum du 29 septembre 2005, un représentant du ministère de la Justice a déclaré mercredi sur les ondes qu’il y aurait prochainement « plus de 2 000 libérations » de combattants islamistes. Un chiffre sans précédent depuis 1999 où le président Abdelaziz Bouteflika avait proposé l’amnistie à quelque 5 000 islamistes non impliqués dans des crimes de sang. Si la nouvelle a été bien accueillie, jeudi, par les proches des détenus, elle a été vivement critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme.

    En effet, les prisonniers visés par cette prochaine libération ont tous été condamnés pour leur participation aux violences de la guerre civile des années 90 qui ont fait quelque 200 000 morts, pour la plupart des civils. « Nous avons été mis de côté. Maintenant, la reconnaissance n’est accordée qu’à ceux qui ont tué des gens au cours de la dernière décennie », regrette l’Association de protection des familles des victimes du terrorisme. En Algérie, des milliers de combattants islamistes ont déjà déposé les armes depuis l’amnistie partielle proposée en janvier 2000.

    Par RFI

  • #2
    Bizarre, hier ils étaient emprisonnés par les pays dictatures et libérés pas les pays démocrates, aujourd’hui, c’est l’inverse ils se font libérer par les dictatures et emprisonner par les démocrates. Le monde a changé.

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