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Manifestation à l'appel de l'opposition à Téhéran

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    Manifestation à l'appel de l'opposition à Téhéran

    publié le 14/02/2011 à 12:44, mis à jour le 14/02/2011 à 15:00

    Des centaines d'Iraniens se sont dirigés en cortège lundi vers la place Azadi (Liberté), à Téhéran, en dépit d'une interdiction de la manifestation de soutien aux récents soulèvements en Egypte et en Tunisie.

    Mais des accès à cette grande place étaient bloqués par la police et les forces de sécurité, ont rapporté des témoins.

    La manifestation constituait un test pour l'opposition réformiste, qui n'était plus descendue dans les rues depuis un rassemblement marqué par la mort de huit personnes, en décembre 2009.

    Les dirigeants de l'opposition Mirhossein Moussavi et Mehdi Karroubi ont profité de l'appui apporté par les autorités iraniennes aux révoltes tunisienne et égyptienne pour appeler à un grand rassemblement de soutien, mais les autorités ne l'ont pas autorisé.

    L'opposition a néanmoins réitéré son appel à manifester, s'attirant une mise en garde des autorités contre toute "crise de sécurité" en cas de relance des manifestations antigouvernementales qui s'étaient multipliées à l'issue de l'élection présidentielle controversée de juin 2009.

    Des centaines de manifestants ont descendu la rue Azadi, un large boulevard débouchant sur la place du même nom, centre traditionnel de ralliement des manifestations.

    "Des centaines de personnes se dirigent vers les rues Azadi et Enghelab. Des centaines de policiers anti-émeute se trouvent aussi dans le quartier, mais il n'y a pas d'affrontements", a rapporté un témoin.

    Des centaines de personnes se sont aussi rassemblées dans le centre de la ville d'Ispahan, selon des témoins.

    A Téhéran, les forces de sécurité étaient déployées en grand nombre. "Il y a des dizaines de policiers et de membres des forces de sécurité avenue Vali-ye Asr (...) Ils ont bloqué les entrées des stations de métro du quartier", a dit un témoin joint par téléphone en parlant d'une artère qui traverse la capitale du nord au sud.

    Un autre témoin a rapporté que des voitures de police dont l'intérieur était dissimulé par des rideaux noirs étaient garées près de la prison Evin.

    Kaleme, le site internet de Moussavi, rapporte que les forces de sécurité ont établi un barrage routier interdisant l'accès à la résidence du dirigeant de l'opposition, dans le sud de Téhéran, et que les téléphones fixe et portable de Moussavi sont coupés.

    "Il semble que ces nouvelles restrictions visent à empêcher Moussavi et son épouse (Zahra Rahnavard) de participer au rassemblement", écrit Kaleme. Des policiers en civil ont empêché Zahra Rahnavard de quitter son domicile, dit un autre site internet d'opposition.

    L'ayatollah Ali Khamenei, "guide suprême" de la révolution iranienne, a qualifié les soulèvements en Egypte et en Tunisie de "réveil islamique" similaire à la révolution de 1979 en Iran qui a renversé le chah.

    Mais l'opposition y a vu davantage de similitudes avec les manifestations qu'elle a organisées après l'élection de juin 2009, selon elle entachée de fraudes en faveur du président Mahmoud Ahmadinejad.

    Les Gardiens de la révolution ont sévèrement réprimé les manifestations de 2009. Deux personnes ont été pendues et des dizaines de partisans de l'opposition ont été emprisonnés. Lors de la dernière grande manifestation, en décembre 2009, huit personnes ont été tuées.

    Le président turc Abdullah Gül, en visite à Téhéran, a invité les dirigeants des pays du Moyen-Orient à écouter les revendications de leurs peuples, sans toutefois faire allusion directement à l'Iran.

    "Nous voyons que parfois, quand les dirigeants ne prêtent pas attention aux exigences de leurs nations, ce sont les peuples qui prennent l'initiative pour obtenir satisfaction", a-t-il dit.

    Les autorités affirment que les dirigeants de l'opposition participent d'un complot occidental visant à renverser le régime islamique. L'opposition est "guidée par des ennemis de l'Iran à l'étranger", a déclaré ainsi Heidar Moslehi, ministre du Renseignement cité par le journal Kayhan.
    Par Reuters
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