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Le passé chargé des rebelles libyens (Le Monde)

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  • Le passé chargé des rebelles libyens (Le Monde)

    Lorsque Moussa Koussa, le ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, a décidé de brûler les ponts avec le régime, il n’a pas rejoint la rébellion mais la capitale britannique, là où sa carrière sur la scène internationale a commencé quelque 30 ans plus tôt comme ambassadeur. image.

    En 1980, il a été expulsé de Londres sur ordre du gouvernement parce que Moussa Koussa ne cachait pas ses intentions de régler leur compte à deux opposants au régime du colonel. Compte-t-il rejoindre aujourd’hui cette même résistance ?

    Quoi qu’il fasse, cet homme n’aura pas la sympathie de Sofia. Ici, l’affaire des infirmières bulgares - dans laquelle il a été l’un des principaux interlocuteurs de l’Occident - a laissé des souvenirs douloureux. Et aux yeux des Bulgares, cela commence à bien faire aussi. Moussa Koussa est au moins le quatrième acteur de poids de cette affaire à avoir retourné sa veste depuis le début de la révolte libyenne. Le leader du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil, ancien ministre de la justice du colonel, a été le premier. “Pour nous il reste le président de la cour d’appel de Tripoli qui a confirmé la peine de mort des infirmières”, rappelle Guéorgui Milkov du quotidien 24 Tchassa, journaliste arabisant qui a suivi depuis 1999 la saga des infirmières jusqu’à leur libération en 2007. “C’est un fidèle parmi les fidèles qui, en récompense de son intransigeance dans ce procès, a été nommé ministre en 2007″, poursuit-il.

    Et puis, il y a Idris Laga. Cet homme, qui se présente aujourd’hui comme le coordinateur militaire du CNT, est surtout connu en Bulgarie comme le président de l’Association des parents d’enfants infectés - très active pendant toute l’affaire des infirmières.

    Officiellement indépendante, cette organisation a été crée par le régime pour faire monter les enchères en instrumentalisant la douleur des victimes”, estime l’universitaire Vladimir Tchoukov, l’un des meilleurs spécialistes du monde arabe en Bulgarie. Et le portrait qu’il dresse d’Idris Laga n’est pas flatteur non plus : “Il s’agit d’un homme avide et sans scrupules, animé par une haine profonde de l’Occident”, estime-t-il. Ce chercheur, qui a le mérite d’avoir épluché toute la presse libyenne de l’époque - y compris celle qui se réclamait de l’opposition - dit aujourd’hui qu’il tient à ce que “la France sache qui elle soutient en Libye”.

    Le 11 mars, à Bruxelles, c’est le Premier ministre bulgare, Boïko Borissov himself, qui a mis les pieds dans le plat. Il a violemment réagi à la décision - défendue par la France - de considérer le CNT comme un interlocuteur politique digne de foi. “Dans ce conseil il y a des gens qui ont torturé nos infirmières”, s’est-il insurgé après une sérieuse prise de bec à ce sujet avec Nicolas Sarkozy. Sans donner de noms, il a certainement visé encore un transfuge de poids, le ministre de l’Intérieur du régime de Tripoli, Abdel Fattah Younis. Accueilli par une foule en délire à Benghazi fin février, le général Younis est devenu la coqueluche des Occidentaux - le Quai d’Orsay relate sur son site une conversation téléphonique entre lui et Alain Jupé le 5 mars - qui espèrent que son ralliement va permettre aux insurgés de reprendre du poil de la bête sur le terrain militaire.

    A Sofia, la presse l’avait surnommé le “tortionnaire en chef” à cause des mauvais traitements dont se sont plaintes les infirmières - viols, électrochocs et morsures de chiens notamment - attribués à ses hommes et destinés à leur faire avouer des crimes qu’elles affirment n’avoir jamais commis.

    “Plus qu’aucun autre pays, la Bulgarie devrait soutenir l’intervention militaire en Libye. Et aussi se souvenir qu’il s’agit d’un bel exemple de solidarité européenne” : depuis Bruxelles, s’élève aussi une autre voix bulgare, celle de la député européenne Nadejda Mikhaïlova-Neïnski, représentante de la droite libérale et ministre des Affaires étrangères de son pays au moment où éclate l’affaire des infirmières. Pour elle, le changement de camp des principaux acteurs libyens de cette affaire n’est pas vraiment la question. “De toute façon, ils ont agi sur ordre de Kadhafi. Or, aujourd’hui la priorité, c’est de chasser, tous ensemble, Kadhafi”.

    Et après ? Après, selon Vladimir Tchoukov, l’Europe devrait surtout miser sur les représentants de la diaspora libyenne, les seuls à son avis à ne pas être compromis avec l’ancien régime. Et c’est ce que Paris et Londres font déjà, d’une certaine façon.

    Mais il ne faut pas oublier que l’opposition libyenne à l’étranger n’a jamais condamné le régime au moment de l’affaire de nos infirmières”, ajoute Guéorgui Milkov. “Ses représentants l’ont soit passé sous silence soit salué les actions de Kadhafi”. Un passé - encore un -, qui ne passe pas : sur ce point les Bulgares aussi en savent quelque chose*.

    * Ce post est une version actualisée d’un “indiscret” publié dans l’Express.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Lorsque Moussa Koussa, le ministre des Affaires étrangères de Kadhafi, a décidé de brûler les ponts avec le régime, il n’a pas rejoint la rébellion mais la capitale britannique, là où sa carrière sur la scène internationale a commencé quelque 30 ans plus tôt comme ambassadeur. image.

    Les rats quittent le bateau lorsqu'il commence à prendre eau.
    Avant lui ses amis ministres de l'interieur et de la justice l'ont fait juste aprés que Benghazi soit tombé aux mains des insurgés.

    Nous allons les voir (si khaddafi tombe) aux commandes de la Lybie, avec la bénédiction des occidentaux, et tant pis pour ceux qui sont morts pour le changement .

    Ils ont attendu que le peuple serve de "louche" pour tirer le bouillon de la marmite, arroser le couscous .
    Une fois refroidi, ces charognards viennent manger tranquillement .

    Cela me rappelle , la fin de la guerre d'Algérie: ceux qui étaient Au maroc, en Tunisie, en Egypte, en Syrie et en Irak, bien au chaud, bien nourris, sont rentrés le 19 mars 62, grands moudjahidines et ont pris le pouvoir .
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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    • #3
      J'espère que la mort de centaines de jeunes rebelles, comme Mohamed
      Nabbous(qui dès les premières heures de révolte à Benghazi n'a pas hé-
      sité à faire des vidéos conférences avec les médias étrangers leur expli-
      quant la situation et, envoyant des vidéos montrant ce qui se passait
      sur le terrain), a été exécuté d'une balle dans la tête; le cas de Kaïs, ce
      jeune caricaturiste, qui a osé faire des caricatures de Kadhafi sur les
      murs dans les principales artères de la ville, lui aussi a été exécuté de
      la même façon, et beaucoup d'autres dont on ne connait pas leur his-
      toire, mais qui ont cru à une Libye libre et n'ont pas hésité à affronter
      les pro-Kadhafi. Je crains que toutes ces morts n'aient été vaines si,
      comme beaucoup le pensent, la Libye va se retrouver avec des "rebelles
      de dernière minute" au pouvoir. Quel gachis!!!
      Moussa Koussa,l'ex ministre de la justice, et tant d'autres, quelle con-
      fiance peut-on leur prêter? Aucune, vu leur leur lourd passif, chacun au
      poste qu'il occupait.
      Que pensent vraiment les jeunes qui sont rentrés en Libye pour faire
      partie de ceux auront participé à libérer leur pays du joug Kadhafi, lais-
      sant études, emplois, famille à l'étranger? Il serait fort étonnant qu'ils
      acceptent une telle issue. Que se passera-t-il alors???

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