Le régime algérien, soupçonné d’aider le régime de Kadhafi en lui envoyant des mercenaires, se défend mollement. Le doute s’installe au sein de la communauté internationale, mais aussi dans le pays.
Alger.- Correspondance DNA
Depuis quelques jours, le Conseil national de transition (CNT) libyenne multiplie les accusations contre le pouvoir algérien. Il l’accuse d’avoir fourni des armes et des mercenaires au régime du Colonel Kadhafi.
Mais l’Algérie, qui se considère comme la plus grande puissance économique et militaire du Maghreb, prend la chose comme un affront. Chaque jour ou presque, les ministres algériens sont obligés de se justifier sur les accusations graves du CNT. Dernière tentative de démentir en date : le ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci a répété péniblement vendredi que l’Algérie avait «apporté les démentis les plus clairs» concernant les accusations de mercenariat et de soutien au régime de Kadhafi. Ce sont «des manœuvres dilatoires basées sur des agendas qui n’ont rien à voir avec la crise libyenne», a-t-il expliqué sans préciser de quels agendas il s’agit. L’Algérie soupçonne la France et surtout le Maroc de manipuler le CNT pour ternir son image.
Mais la mollesse de la réaction d’Alger laisse planer le doute sur l’implication du régime de Bouteflika aux côtés de Kadhafi. À Alger, les opposants commencent à croire aux accusations du CNT. Même si les preuves de ce soutien à Kadhafi manquent, le résultat est catastrophique pour la diplomatie algérienne, incapable d’affronter le CNT, qui n’est pas reconnu par la communauté internationale (excepté la France).
«Pourquoi doit-on s’expliquer devant la France?»
À l’image d’un État voyou, l’Algérie fait l’objet d’une plainte auprès de la Ligue arabe pour soutien à Kadhafi et envoi de mercenaires en Libye.
Et Paris enfonce le clou : le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a médiatisé un entretien téléphonique avec son homologue algérien Mourad Medelci, dans lequel il demandait des explications sur cette affaire.
Cette décision de Juppé est vécue à Alger comme une nouvelle humiliation de l’ancienne puissance coloniale, impliquée militairement dans le conflit libyen. «Pourquoi doit-on s’expliquer devant la France sur des accusations, sans preuves, portées par un groupuscule libyen sur de prétendues aides militaires à Kadhafi ?» s’interroge un ancien haut responsable.
En réalité, le pouvoir algérien ne peut pas élever la voix. Ni contre le CNT et encore moins contre la France ou la Ligue arabe. Fragilisé par les révoltes dans les pays arabes, le régime de Bouteflika craint pour sa survie et semble prêt à tout pour se maintenir, y compris en gardant le silence sur ces accusations de pratiquer le mercenariat en Libye.
Par ailleurs, les forces de l’ordre ont bloqué hier à coups de matraque une manifestation de plusieurs centaines d’employés de l’éducation à Alger. Et, au même moment, une tentative de manifestation organisée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) était également bloquée par la police à environ deux kilomètres de là.
Hamid Guemache.
Alger.- Correspondance DNA
Depuis quelques jours, le Conseil national de transition (CNT) libyenne multiplie les accusations contre le pouvoir algérien. Il l’accuse d’avoir fourni des armes et des mercenaires au régime du Colonel Kadhafi.
Mais l’Algérie, qui se considère comme la plus grande puissance économique et militaire du Maghreb, prend la chose comme un affront. Chaque jour ou presque, les ministres algériens sont obligés de se justifier sur les accusations graves du CNT. Dernière tentative de démentir en date : le ministre algérien des affaires étrangères Mourad Medelci a répété péniblement vendredi que l’Algérie avait «apporté les démentis les plus clairs» concernant les accusations de mercenariat et de soutien au régime de Kadhafi. Ce sont «des manœuvres dilatoires basées sur des agendas qui n’ont rien à voir avec la crise libyenne», a-t-il expliqué sans préciser de quels agendas il s’agit. L’Algérie soupçonne la France et surtout le Maroc de manipuler le CNT pour ternir son image.
Mais la mollesse de la réaction d’Alger laisse planer le doute sur l’implication du régime de Bouteflika aux côtés de Kadhafi. À Alger, les opposants commencent à croire aux accusations du CNT. Même si les preuves de ce soutien à Kadhafi manquent, le résultat est catastrophique pour la diplomatie algérienne, incapable d’affronter le CNT, qui n’est pas reconnu par la communauté internationale (excepté la France).
«Pourquoi doit-on s’expliquer devant la France?»
À l’image d’un État voyou, l’Algérie fait l’objet d’une plainte auprès de la Ligue arabe pour soutien à Kadhafi et envoi de mercenaires en Libye.
Et Paris enfonce le clou : le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a médiatisé un entretien téléphonique avec son homologue algérien Mourad Medelci, dans lequel il demandait des explications sur cette affaire.
Cette décision de Juppé est vécue à Alger comme une nouvelle humiliation de l’ancienne puissance coloniale, impliquée militairement dans le conflit libyen. «Pourquoi doit-on s’expliquer devant la France sur des accusations, sans preuves, portées par un groupuscule libyen sur de prétendues aides militaires à Kadhafi ?» s’interroge un ancien haut responsable.
En réalité, le pouvoir algérien ne peut pas élever la voix. Ni contre le CNT et encore moins contre la France ou la Ligue arabe. Fragilisé par les révoltes dans les pays arabes, le régime de Bouteflika craint pour sa survie et semble prêt à tout pour se maintenir, y compris en gardant le silence sur ces accusations de pratiquer le mercenariat en Libye.
Par ailleurs, les forces de l’ordre ont bloqué hier à coups de matraque une manifestation de plusieurs centaines d’employés de l’éducation à Alger. Et, au même moment, une tentative de manifestation organisée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) était également bloquée par la police à environ deux kilomètres de là.
Hamid Guemache.
Commentaire