Un attentat à la bombe perpétré cette semaine contre la mosquée historique de Sahaba à Derna provoque la colère des habitants de la ville, qui considèrent ces tombeaux comme une partie du patrimoine culturel de la Libye.
Les habitants se sont rassemblés pour manifester leur colère après la destruction de tombeaux anciens contenant les dépouilles de compagnons du Prophète tués en 688 après J.C. (an 69 de l'Hégire).
Cette explosion, survenue aux premières heures de la matinée lundi 9 juillet, a totalement détruit l'un des tombeaux, celui de Zuhayr Ibn Qais al-Balawi, un célèbre commandant des conquêtes islamiques en Afrique du Nord, qui avait mené la campagne militaire qui avait conduit à la défaite du roi berbère Kusaila près de Kairouan.
Bien que cet attentat n'ait fait aucune victime, la destruction d'un monument tant vénéré a suscité une immense tristesse chez les habitants de la ville. Nombre d'entre eux ont imputé cet attentat aux extrémistes religieux, qui refusaient de prier dans cette mosquée du fait de la présence de ces tombes.
"Ce qui s'est passé à Derna n'a rien à voir avec l'Islam. Les auteurs de cet acte sont totalement étrangers à l'Islam", a déclaré le militant local Tarik al-Houni. "Les gens sont furieux de ce qui s'est passé."
Les habitants des rues avoisinantes ont également été choqués par cette explosion inattendue aux premières lueurs de l'aube.
Durant la révolution contre le régime de Mouammar Kadhafi, les habitants de Derna utilisaient la grande cour située devant la mosquée comme un lieu de rassemblement, une "place de la libération".
Cette fois, ils s'y sont retrouvés pour condamner cette attaque contre leur patrimoine.
"Les habitants ont organisé une marche de la colère pour condamner cet acte barbare", a expliqué Adil Boujeldin, journaliste à Derna.
Le lendemain de l'attentat, un groupe de jeunes de la ville s'est porté volontaire pour nettoyer le site et reconstruire les tombeaux endommagés.
"Notre société libyenne n'encourage le terrorisme sous aucune forme, notamment les attentats contre des mosquées et contre les tombeaux des compagnons du Prophète !", a expliqué le journaliste libyen Souad Nasr à Magharebia.
Cet attentat a été particulièrement troublant dans la mesure où il intervient très peu de temps après la vague de destruction déclenchée par des islamistes d'Ansar al-Din, ce mouvement allié à al-Qaida, contre des mosquées et des tombeaux anciens à Tombouctou.
L'explosion a également ravivé dans les esprits le souvenir de la destruction par les Talibans des statues du Bouddha à Bamiyan, en Afghanistan.
Mais l'attentat à la bombe contre la mosquée de Derna est différent. Ces auteurs restent encore inconnus, et cet incident est entouré d'une certaine ambiguité, explique Hassen Eswaihel Estaita, représentant local élu le 7 juillet au nouveau Congrès national général.
"Il nous est absolument impossible de dire qui est responsable de cette opération, qui n'a encore été revendiquée par personne", a-t-il expliqué à Magharebia.
"Certains accusent les anciens fidèles du régime de Kadhafi de tenter d'inciter à la haine et de pousser les Libyens à se déchirer. D'autres pointent les extrémistes, qui considèrent ces tombeaux comme des symboles d'idolâtrie. Mais dans tous les cas, ce sont certainement des gens qui ont un intérêt dans ce genre d'action", a-t-il poursuivi.
Ce député de Derna a souhaité la mise en place de canaux de dialogue et de débat, et le choix de la liberté sur la violence.
Ce n'est pas la première fois que de tels sites sont détruits au nom de la religion en Libye.
Depuis le renversement du régime de Kadhafi, les salafistes ont détruit un certain nombre de tombeaux soufis dans le pays, notamment celui de Sidi Abdul-Salam Al-Asmar Al-Fituri à Zliten.
Il y a plusieurs mois, le président du CNT Mustafa Abdul Jalil avait demandé au Grand moufti, Sheikh Sadiq Al-Ghariani, de se prononcer sur le point de savoir s'il fallait ou non démolir les tombeaux soufis. En mai, Al-Ghariani avait prêché à la mosquée Al-Noor de Derna, fréquentée par les Musulmans les plus rigoristes.
Le Grand moufti avait également prié à la mosquée de Sahaba pour "montrer aux salafistes qu'il n'y avait aucune hérésie à agir ainsi", a rapporté le Libya Herald. Cet effort de la part d'Al-Ghariani visant à encourager l'unité semblait avoir porté ses fruits à Derna.
Source: Magharebia
Les habitants se sont rassemblés pour manifester leur colère après la destruction de tombeaux anciens contenant les dépouilles de compagnons du Prophète tués en 688 après J.C. (an 69 de l'Hégire).
Cette explosion, survenue aux premières heures de la matinée lundi 9 juillet, a totalement détruit l'un des tombeaux, celui de Zuhayr Ibn Qais al-Balawi, un célèbre commandant des conquêtes islamiques en Afrique du Nord, qui avait mené la campagne militaire qui avait conduit à la défaite du roi berbère Kusaila près de Kairouan.
Bien que cet attentat n'ait fait aucune victime, la destruction d'un monument tant vénéré a suscité une immense tristesse chez les habitants de la ville. Nombre d'entre eux ont imputé cet attentat aux extrémistes religieux, qui refusaient de prier dans cette mosquée du fait de la présence de ces tombes.
"Ce qui s'est passé à Derna n'a rien à voir avec l'Islam. Les auteurs de cet acte sont totalement étrangers à l'Islam", a déclaré le militant local Tarik al-Houni. "Les gens sont furieux de ce qui s'est passé."
Les habitants des rues avoisinantes ont également été choqués par cette explosion inattendue aux premières lueurs de l'aube.
Durant la révolution contre le régime de Mouammar Kadhafi, les habitants de Derna utilisaient la grande cour située devant la mosquée comme un lieu de rassemblement, une "place de la libération".
Cette fois, ils s'y sont retrouvés pour condamner cette attaque contre leur patrimoine.
"Les habitants ont organisé une marche de la colère pour condamner cet acte barbare", a expliqué Adil Boujeldin, journaliste à Derna.
Le lendemain de l'attentat, un groupe de jeunes de la ville s'est porté volontaire pour nettoyer le site et reconstruire les tombeaux endommagés.
"Notre société libyenne n'encourage le terrorisme sous aucune forme, notamment les attentats contre des mosquées et contre les tombeaux des compagnons du Prophète !", a expliqué le journaliste libyen Souad Nasr à Magharebia.
Cet attentat a été particulièrement troublant dans la mesure où il intervient très peu de temps après la vague de destruction déclenchée par des islamistes d'Ansar al-Din, ce mouvement allié à al-Qaida, contre des mosquées et des tombeaux anciens à Tombouctou.
L'explosion a également ravivé dans les esprits le souvenir de la destruction par les Talibans des statues du Bouddha à Bamiyan, en Afghanistan.
Mais l'attentat à la bombe contre la mosquée de Derna est différent. Ces auteurs restent encore inconnus, et cet incident est entouré d'une certaine ambiguité, explique Hassen Eswaihel Estaita, représentant local élu le 7 juillet au nouveau Congrès national général.
"Il nous est absolument impossible de dire qui est responsable de cette opération, qui n'a encore été revendiquée par personne", a-t-il expliqué à Magharebia.
"Certains accusent les anciens fidèles du régime de Kadhafi de tenter d'inciter à la haine et de pousser les Libyens à se déchirer. D'autres pointent les extrémistes, qui considèrent ces tombeaux comme des symboles d'idolâtrie. Mais dans tous les cas, ce sont certainement des gens qui ont un intérêt dans ce genre d'action", a-t-il poursuivi.
Ce député de Derna a souhaité la mise en place de canaux de dialogue et de débat, et le choix de la liberté sur la violence.
Ce n'est pas la première fois que de tels sites sont détruits au nom de la religion en Libye.
Depuis le renversement du régime de Kadhafi, les salafistes ont détruit un certain nombre de tombeaux soufis dans le pays, notamment celui de Sidi Abdul-Salam Al-Asmar Al-Fituri à Zliten.
Il y a plusieurs mois, le président du CNT Mustafa Abdul Jalil avait demandé au Grand moufti, Sheikh Sadiq Al-Ghariani, de se prononcer sur le point de savoir s'il fallait ou non démolir les tombeaux soufis. En mai, Al-Ghariani avait prêché à la mosquée Al-Noor de Derna, fréquentée par les Musulmans les plus rigoristes.
Le Grand moufti avait également prié à la mosquée de Sahaba pour "montrer aux salafistes qu'il n'y avait aucune hérésie à agir ainsi", a rapporté le Libya Herald. Cet effort de la part d'Al-Ghariani visant à encourager l'unité semblait avoir porté ses fruits à Derna.
Source: Magharebia
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