La décision du procureur général égyptien samedi d’arrêter le célèbre animateur de télévision satirique, accusé d'insulte au président islamiste Mohamed Morsi, dernier épisode en date d'une série d'offensives contre les médias critiques, a été immédiatement appliquée par le parquet. Ce dernier a entendu hier Bassem Youssef, qui fait l'objet de plaintes pour insultes à l'Islam et au président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi.
Bassem Youssef, dont l'émission satirique «Al Bernameg» (L'émission), inspirée du «Daily Show» américain de John Stewart, tourne en dérision les figures politiques du pays et n'épargne ni le Président ni les Frères musulmans, a continué à se moquer des autorités lors de son arrivée au parquet. Ce cardiologue, reconverti en humoriste, s'est frayé un chemin à travers la foule de partisans venus le soutenir et de journalistes, avec sur la tête un chapeau démesuré, imitation d'un couvre-chef que M. Morsi a porté lors d'une visite au Pakistan, mi-mars. Il a également continué à publier des commentaires ironiques sur son compte Twitter durant son interrogatoire.
«Les officiers (de police) et les magistrats du parquet veulent se faire prendre en photo avec moi. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai été convoqué? », a-t-il ainsi écrit. Accusé d'offense à l'Islam, pour s'être «moqué du rituel de la prière», et d'insulte envers Mohamed Morsi, pour avoir «raillé son image à l'étranger», selon des sources judiciaires, l'humoriste a rejoint les rangs des journalistes visés par des plaintes pour insulte au Président. L’auteur d'une des plaintes a demandé que des mesures légales soient prises contre lui afin de dissuader d'autres personnes de suivre son exemple, selon une des sources. Avec l'humour qui lui est propre, M. Youssef a confirmé ce mandat d'arrêt contre lui.
«Le mandat d'arrêt contre moi est vrai. J'irai demain au bureau du procureur général, à moins qu'il ne m'envoie une voiture de police aujourd'hui, ce qui me permettra d'économiser de l'argent en transport», a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
Selon la loi égyptienne, les plaintes sont déposées auprès du procureur général, qui décide ensuite s'il existe des preuves suffisantes pour porter l'affaire devant la justice. Et les suspects peuvent être détenus lors de cette période d'enquête.
«Depuis l'élection de Mohamed Morsi, le nombre de plaintes à l'encontre des journalistes a littéralement explosé. Les enquêtes et procès visent clairement à restreindre la liberté de l'information», note l'organisation Reporters sans frontières. Selon l'avocat Gamal Eid, il y a eu quatre fois plus de plaintes pour «insulte au Président» lors des 200 premiers jours de M. Morsi au pouvoir que pendant les 30 ans de règne de M. Moubarak. La semaine dernière, un mandat d'arrêt a été délivré contre le blogueur pro-démocratie, Alaa Abdel Fattah, pour incitation à la violence, alors que des procureurs ont indiqué qu'ils allaient enquêter sur trois présentateurs d'émissions politiques - Lamis Al-Hadidi, Amr Adib et Youssef Al Husseini - pour incitation au chaos.
Alors que le respect de la liberté d'expression était une revendication clé du soulèvement populaire de 2011, M. Morsi s'était engagé, lors de sa campagne électorale, à garantir la liberté des médias. Mais l'opposition dénonce une dérive autoritaire de M. Morsi, également accusé d'être incapable de faire face à la grave crise économique et sociale.
Écrit par M. B. / Agences
REPORTERS.DZ
Bassem Youssef, dont l'émission satirique «Al Bernameg» (L'émission), inspirée du «Daily Show» américain de John Stewart, tourne en dérision les figures politiques du pays et n'épargne ni le Président ni les Frères musulmans, a continué à se moquer des autorités lors de son arrivée au parquet. Ce cardiologue, reconverti en humoriste, s'est frayé un chemin à travers la foule de partisans venus le soutenir et de journalistes, avec sur la tête un chapeau démesuré, imitation d'un couvre-chef que M. Morsi a porté lors d'une visite au Pakistan, mi-mars. Il a également continué à publier des commentaires ironiques sur son compte Twitter durant son interrogatoire.
«Les officiers (de police) et les magistrats du parquet veulent se faire prendre en photo avec moi. Peut-être est-ce la raison pour laquelle j'ai été convoqué? », a-t-il ainsi écrit. Accusé d'offense à l'Islam, pour s'être «moqué du rituel de la prière», et d'insulte envers Mohamed Morsi, pour avoir «raillé son image à l'étranger», selon des sources judiciaires, l'humoriste a rejoint les rangs des journalistes visés par des plaintes pour insulte au Président. L’auteur d'une des plaintes a demandé que des mesures légales soient prises contre lui afin de dissuader d'autres personnes de suivre son exemple, selon une des sources. Avec l'humour qui lui est propre, M. Youssef a confirmé ce mandat d'arrêt contre lui.
«Le mandat d'arrêt contre moi est vrai. J'irai demain au bureau du procureur général, à moins qu'il ne m'envoie une voiture de police aujourd'hui, ce qui me permettra d'économiser de l'argent en transport», a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
Selon la loi égyptienne, les plaintes sont déposées auprès du procureur général, qui décide ensuite s'il existe des preuves suffisantes pour porter l'affaire devant la justice. Et les suspects peuvent être détenus lors de cette période d'enquête.
«Depuis l'élection de Mohamed Morsi, le nombre de plaintes à l'encontre des journalistes a littéralement explosé. Les enquêtes et procès visent clairement à restreindre la liberté de l'information», note l'organisation Reporters sans frontières. Selon l'avocat Gamal Eid, il y a eu quatre fois plus de plaintes pour «insulte au Président» lors des 200 premiers jours de M. Morsi au pouvoir que pendant les 30 ans de règne de M. Moubarak. La semaine dernière, un mandat d'arrêt a été délivré contre le blogueur pro-démocratie, Alaa Abdel Fattah, pour incitation à la violence, alors que des procureurs ont indiqué qu'ils allaient enquêter sur trois présentateurs d'émissions politiques - Lamis Al-Hadidi, Amr Adib et Youssef Al Husseini - pour incitation au chaos.
Alors que le respect de la liberté d'expression était une revendication clé du soulèvement populaire de 2011, M. Morsi s'était engagé, lors de sa campagne électorale, à garantir la liberté des médias. Mais l'opposition dénonce une dérive autoritaire de M. Morsi, également accusé d'être incapable de faire face à la grave crise économique et sociale.
Écrit par M. B. / Agences
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