L'émission «Les investigateurs» portait sur le drame des familles séparées depuis 20 ans. A Oujda, l'incompréhension règne parmi les habitants, alors que la frontière aérienne reste ouverte entre les deux pays.
Alors que la fermeture de la frontière remonte à presque 20 ans, le drame des familles séparées continue des faires souffrir des centaines d'hommes et des femmes. A Oujda, les équipes de l'émission«Les investigateurs» (diffusée mardi 3 décembre), sur Médi1TV, les ont filmé et leur donnent la parole.
«Pourquoi les pays européens qui n'ont pas les mêmes liens linguistiques et ancestraux peuvent traverser librement l'espace Schengen alors que les Marocains unis par les liens cultuels et culturels avec l'Algérie sont interdits de circulation», s'interroge un commerçant en colère.
Cette situation kafkaïenne aboutit à des histoires très douloureuses : il est impossible pour de nombreux Marocains de se rendre au chevet des malades ou aux enterrements de leurs proches parents installés de l'autre côté de la frontière.
L'exemple d'un médecin qui appelle son ami d'enfance pour demander des nouvelles est particulièrement éloquent. Le seul moyen de communiquer est le téléphone, ou de saluer ses proches à travers la ligne de démarcation.
Des Marocains interrogés soulignent l'absurdité de l'obligation qui leur est imposé de devoir prendre l'avion Casablanca-Alger et vice versa pour aller voir leur famille distante de quelques kilomètres. L'incompréhension règne car si les frontières terrestres sont fermées, les lignes aériennes entre les deux pays sont toujours opérationnelles.
Le reportage se fait particulièrement émouvant lorsqu'on voit une famille désargentée incapable de payer un billet d'avion à 7.000 DH. Seule solution, traverser la frontière clandestinement pour visiter ses proches. L'exercice est périlleux et illégal ; les soldats algériens n'hésitent pas à tirer à balles réelles sur les clandestins marocains, selon les témoignages recueillis sur place par les enquêteur des l'émission.
La chercheuse Fatiha Daoudi affirme que c'est une aberration de l'histoire commune des deux pays et qu'il serait grand temps d'organiser des recensements des familles frontalières pour donner des autorisations de passage interfamiliales.
L'impression qui prédomine est que l'Algérie veut punir le Maroc d'avoir osé fermer temporairement ses frontières face à la menace terroriste de 1994. Malgré l'expulsion de 350.000 marocains en 1975 en mesure de rétorsion contre l'organisation de la marche verte, Rabat réclame toujours à corps et à cri l'ouverture de cette frontière dans un but humanitaire mais également économique. Les spoliations des biens marocains en Algérie qui avaient caractérisées ces expulsions de masse sont pourtant dans toutes les mémoires.
Ce reportage a le mérite de poser les bonnes questions, de montrer la souffrance au quotidien du fait de cette situation, même s'il manque le témoignage de ceux qui sont de l'autre côté de la frontière. Espérons simplement que l'Algérie daigne rouvrir au plus vite le poste frontalier de Zouj bral.
Par Samir El Ouardighi
Alors que la fermeture de la frontière remonte à presque 20 ans, le drame des familles séparées continue des faires souffrir des centaines d'hommes et des femmes. A Oujda, les équipes de l'émission«Les investigateurs» (diffusée mardi 3 décembre), sur Médi1TV, les ont filmé et leur donnent la parole.
«Pourquoi les pays européens qui n'ont pas les mêmes liens linguistiques et ancestraux peuvent traverser librement l'espace Schengen alors que les Marocains unis par les liens cultuels et culturels avec l'Algérie sont interdits de circulation», s'interroge un commerçant en colère.
Cette situation kafkaïenne aboutit à des histoires très douloureuses : il est impossible pour de nombreux Marocains de se rendre au chevet des malades ou aux enterrements de leurs proches parents installés de l'autre côté de la frontière.
L'exemple d'un médecin qui appelle son ami d'enfance pour demander des nouvelles est particulièrement éloquent. Le seul moyen de communiquer est le téléphone, ou de saluer ses proches à travers la ligne de démarcation.
Des Marocains interrogés soulignent l'absurdité de l'obligation qui leur est imposé de devoir prendre l'avion Casablanca-Alger et vice versa pour aller voir leur famille distante de quelques kilomètres. L'incompréhension règne car si les frontières terrestres sont fermées, les lignes aériennes entre les deux pays sont toujours opérationnelles.
Le reportage se fait particulièrement émouvant lorsqu'on voit une famille désargentée incapable de payer un billet d'avion à 7.000 DH. Seule solution, traverser la frontière clandestinement pour visiter ses proches. L'exercice est périlleux et illégal ; les soldats algériens n'hésitent pas à tirer à balles réelles sur les clandestins marocains, selon les témoignages recueillis sur place par les enquêteur des l'émission.
La chercheuse Fatiha Daoudi affirme que c'est une aberration de l'histoire commune des deux pays et qu'il serait grand temps d'organiser des recensements des familles frontalières pour donner des autorisations de passage interfamiliales.
L'impression qui prédomine est que l'Algérie veut punir le Maroc d'avoir osé fermer temporairement ses frontières face à la menace terroriste de 1994. Malgré l'expulsion de 350.000 marocains en 1975 en mesure de rétorsion contre l'organisation de la marche verte, Rabat réclame toujours à corps et à cri l'ouverture de cette frontière dans un but humanitaire mais également économique. Les spoliations des biens marocains en Algérie qui avaient caractérisées ces expulsions de masse sont pourtant dans toutes les mémoires.
Ce reportage a le mérite de poser les bonnes questions, de montrer la souffrance au quotidien du fait de cette situation, même s'il manque le témoignage de ceux qui sont de l'autre côté de la frontière. Espérons simplement que l'Algérie daigne rouvrir au plus vite le poste frontalier de Zouj bral.
Par Samir El Ouardighi
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