Khadija Riyadi : Sur les droits de l’homme au Maroc, « l’image diffusée à l’extérieur est très éloignée de la réalité »
Publié le 09.12.2013 à 15h00 | Par Julie Chaudier
Khadija Riyadi, ancienne président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et toujours membre active de l’association, recevra demain, mardi 10 décembre, à Washington, le prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme avec 5 autres nominés. Sur le point de prendre l’avion, elle a eu le temps de répondre, ce matin, aux questions de ********.
******** : Avez vous été surprise d’apprendre que vous alliez recevoir, demain, mardi 10 décembre, à Washington, le prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme ?
Khadija Riyadi : J’avais proposé au bureau exécutif de proposer l’AMDH en tant qu’association au prix de l’ONU, mais il a préféré que je me présente moi-même. Je n’ai jamais milité pour avoir un prix, mais bien sûr, je suis très heureuse et très honoré d’avoir été choisie. Je ne prétends pas être à la hauteur de tous les grands personnages qui ont reçu ce prix, comme Nelson Mandela.
Quelle signification donnez-vous à ce prix ?
Je perçois ce prix comme un message qui m’invite à continuer à lutter pour les droits de l’homme au Maroc. J’espère qu’à travers ce prix, l’ONU a également l’intention de concentrer les regards sur les droits de l’homme au Maroc car l’image diffusée à l’extérieur sur le sujet est très éloignée de la réalité.
Selon vous, quelle est le premier chantier du Maroc en matière de droits de l’homme ?
Le point le plus important, aujourd’hui, c’est l’impunité qui règne au Maroc. C’est elle qui autorise les violations graves des droits de l’homme commises par l’Etat car ses responsables ne sont jamais poursuivis pour leurs crimes. La justice marocaine n’est pas indépendante, elle est instrumentalisée par le pouvoir et permet de blanchir ceux qui se rendent coupables de violations des droits de l’homme. Les détournements de fonds publics, le pillage des ressources naturelles du Maroc par des entreprises ou des individus, sont des crimes mais ne sont jamais punis et cela encourage d’autres à agir de même.
Le site Goud.ma vous a interrogé sur d'éventuelles félicitations du roi
. Avez-vous été contacté entre temps par le Palais royal ?
Je n’ai reçu aucune félicitation du Palais royal, et je ne les attends pas. Ce serait totalement contradictoire car ce sont ces mêmes institutions qui sont responsables de la situation que je dénonce. Le Maroc est un Etat de non droit où les droits des citoyens ne sont pas respectés.
ya biladi
Publié le 09.12.2013 à 15h00 | Par Julie Chaudier
Khadija Riyadi, ancienne président de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) et toujours membre active de l’association, recevra demain, mardi 10 décembre, à Washington, le prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme avec 5 autres nominés. Sur le point de prendre l’avion, elle a eu le temps de répondre, ce matin, aux questions de ********.
******** : Avez vous été surprise d’apprendre que vous alliez recevoir, demain, mardi 10 décembre, à Washington, le prix 2013 des Nations Unies pour la cause des droits de l’homme ?
Khadija Riyadi : J’avais proposé au bureau exécutif de proposer l’AMDH en tant qu’association au prix de l’ONU, mais il a préféré que je me présente moi-même. Je n’ai jamais milité pour avoir un prix, mais bien sûr, je suis très heureuse et très honoré d’avoir été choisie. Je ne prétends pas être à la hauteur de tous les grands personnages qui ont reçu ce prix, comme Nelson Mandela.
Quelle signification donnez-vous à ce prix ?
Je perçois ce prix comme un message qui m’invite à continuer à lutter pour les droits de l’homme au Maroc. J’espère qu’à travers ce prix, l’ONU a également l’intention de concentrer les regards sur les droits de l’homme au Maroc car l’image diffusée à l’extérieur sur le sujet est très éloignée de la réalité.
Selon vous, quelle est le premier chantier du Maroc en matière de droits de l’homme ?
Le point le plus important, aujourd’hui, c’est l’impunité qui règne au Maroc. C’est elle qui autorise les violations graves des droits de l’homme commises par l’Etat car ses responsables ne sont jamais poursuivis pour leurs crimes. La justice marocaine n’est pas indépendante, elle est instrumentalisée par le pouvoir et permet de blanchir ceux qui se rendent coupables de violations des droits de l’homme. Les détournements de fonds publics, le pillage des ressources naturelles du Maroc par des entreprises ou des individus, sont des crimes mais ne sont jamais punis et cela encourage d’autres à agir de même.
Le site Goud.ma vous a interrogé sur d'éventuelles félicitations du roi
. Avez-vous été contacté entre temps par le Palais royal ?
Je n’ai reçu aucune félicitation du Palais royal, et je ne les attends pas. Ce serait totalement contradictoire car ce sont ces mêmes institutions qui sont responsables de la situation que je dénonce. Le Maroc est un Etat de non droit où les droits des citoyens ne sont pas respectés.
ya biladi
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