Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le Sud-Soudan s'embrase

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le Sud-Soudan s'embrase

    Le calme semble revenir à Juba en dépit de quelques tirs sporadiques, «mais il était encore trop tôt pour parler de retour à la normale», a rapporté hier l’AFP. Les autorités ont annoncé avoir ordonné la réouverture de l'aéroport international et Air Uganda et la compagnie privée kényane Fly540 ont annoncé avoir repris leurs vols, d'autres comme Kenya Airways disant attendre des garanties de sécurité, selon la même source. Entre 400 et 500 cadavres ont été amenés dans les hôpitaux de Juba, a affirmé au Conseil de sécurité le secrétaire général adjoint au maintien de la Paix de l'ONU, Hervé Ladsous, ajoutant que 800 personnes avaient en outre été blessées durant les combats. Le gouvernement sud-soudanais a, de son côté, simplement évoqué 73 soldats tués.
    Selon Radio France international, le gouvernement sud-soudanais a annoncé le mardi 17 décembre que dix figures politiques, pour la plupart d'anciens ministres du gouvernement limogé en juillet, ont été arrêtées «en rapport avec le coup d'État déjoué». Dès le début des affrontements à l’arme lourde, le Président sud-soudanais, Salva Kiir, avait annoncé qu’il avait échappé à une tentative de putsch et avait pointé du doigt son ancien allié politique et vice-président Riek Machar en fuite depuis juillet, date à laquelle il avait été destitué ainsi que l’ensemble du gouvernement et s’était retiré du Conseil national de libération, la plus haute instance du SPLM (Mouvement populaire de libération du Soudan).
    «Il n’y a pas eu de putsch»
    S’exprimant hier depuis le déclenchement des hostilités, Riek Machar a nié l'existence d'une tentative de coup d'État dont l'accusent les autorités et évoqué un malentendu : «Il n'y a pas eu de coup d'État. Ce qui s'est passé à Juba est un malentendu entre membres de la garde présidentielle, au sein de leur unité.
    Ce n'était pas une tentative de coup d'État. Je n'ai aucun lien ou connaissance d'une quelconque tentative de coup d'État», a affirmé M. Machar, qui s'exprimait depuis un endroit inconnu et cité par l’AFP. «Ce que nous voulions était transformer démocratiquement le SPLM. Mais Salva Kiir a voulu utiliser la prétendue tentative de coup d'État pour se débarrasser de nous pour contrôler le gouvernement et le SPLM», a expliqué Riek Machar au «Sudan Tribune».
    Cette rivalité politique prendrait racine dans les différentes appartenances ethniques des poids lourds des acteurs politiques. En 1991, Riek Machar avait tenté, en vain, de renverser la direction historique de la SPLA (L'Armée populaire de libération du Soudan), dont Salva Kiir était l'un des hauts responsables.
    La rébellion s'était alors fracturée sur des bases ethniques et M. Machar avait fait défection, ralliant même un temps ses troupes à Khartoum contre la SPLA, qu'il avait finalement réintégrée au début des années 2000. Salva Kiir, de chef militaire, il est devenu dirigeant politique à la mort, en 2005, du chef historique de la rébellion, John Garang. Il lui succède en tant que président de la région autonome du Sud-Soudan, avant de devenir le premier Chef de l'État du Soudan du Sud indépendant, le 9 juillet 2011.
    À la tête du plus jeune État du monde, il hérite d'une tâche colossale : bâtir un pays ravagé par 22 ans de guerre civile, extrêmement pauvre et dépourvu de la moindre infrastructure malgré de considérables réserves pétrolières. De l’ethnie Nuer, Riek Machar est très controversé au Soudan du Sud où ses retournements d'alliances lui valent la méfiance. Quand éclate la deuxième guerre civile soudanaise, il rejoint, suivi par de nombreux Nuer, la rébellion de la SPLA jusque-là essentiellement constituée de Dinka. Il est accusé d'avoir ordonné le massacre par ses troupes de milliers de Dinka.
    Les mises en garde de l’ONU

    L'ONU a mis en garde contre les risques d'affrontements ethniques, alors que des violences ont été signalées hors de la capitale, notamment à Pibor où les tensions entre communautés sont très fortes.
    Le Comité international de la Croix-Rouge a de son côté averti que les hôpitaux de Juba avaient du mal à faire face à la situation, en raison du nombre important de patients et de la gravité des blessures.
    - le matin
Chargement...
X