Y a-t-il des pays arabes ou africains qui ont transféré leurs responsabilités de défense et de relations internationales aux puissances occidentales, dont particulièrement les Etats- Unis et peut- être la France ? Dans les pays arabes, il y en a qui ont initié un processus assez timide de démocratisation des systèmes politiques qui valident quelque peu la préservation de la souveraineté nationale, car les dirigeants sont issus des urnes, donc du choix populaire, quand bien même leur légitimité serait discutable… Pour nombre d'observateurs, généralement, les pouvoirs successifs ne doivent pas aux populations leur accès au pouvoir. Par contre, ils le doivent à la légitimité extérieure et non pas intérieure. Il y a également des confusions dans le concept de démocratie. Celle-ci devrait- elle se résumer aux élections et à la garantie de l'alternance ? La démocratie repose sur trois piliers, à savoir des élections, un Parlement et une Constitution. Cependant, il ne suffit pas de les mettre en place pour dire que la démocratie est réelle et non pas fictive. Dans les pays arabes, il est tenu compte des idéologies qui accèdent au pouvoir. Mais, qui devrait- être habilité à trancher sur le caractère démocratique de toute idéologie. Un comité d'éthique ? Un conseil de oulémas un conseil hors Conseil constitutionnel qui sera chargé de vérifier la conformité des lois à la Constitution ? Les distances sont tellement grandes entre les idéologies en concurrence dans les pays arabes qu'il est conjuré le fait que celles- ci continuent à se menacer mutuellement au lieu de se surmonter. En conséquence, leur concurrence électorale implique presque une militarisation des discours et une assimilation des concurrents à des ennemis. Ce qui apparaît comme procédant de l'impossibilité ou de l'extrême difficulté à une réconciliation est exploité aussi bien sur le plan national que sur le plan international pour en faire une source permanente d'instabilité, d'insécurité, de confusion et donc d'incertitude. Pratiquement, tous les pays dits arabes sont concernés. Les conditions de leur mise en situation de permanente déstabilisation sont réelles et tiennent au fait que l'accès au pouvoir ne repose pas sur la base de la citoyenneté mais de l'appartenance à une communauté ethnique, confessionnelle ou régionale (régionaliste ?), donc plus enclin aux divisions… C'était le cas en Irak, au Soudan, en Syrie et partout ailleurs. Le Soudan a perdu le Sud et est sur le chemin de perdre le Darfour. La partition au Soudan est un vieux projet, celui de la puissance occupante qui gérait le Nord et le Sud comme s' il s'agissait de deux pays différents. De toute façon, Israël et ses parrains y veillent. Tout pays arabe vivra le plan de sa partition. C'est toujours bien la cohésion nationale laquelle constitue la cible prioritaire. Il n'y a pas que l'Irak et le Soudan à avoir perdu leur cohésion nationale. Bien des pays arabes sont potentiellement " déchirables " pour les mêmes raisons. Il n'y a pas que les pays africains qui connaissent les réveils communautaires, car même les pays arabes auront à conjurer le phénomène communautariste qui mène vers les scissions. Un enchaînement aussi bien en Afrique que dans le monde arabe, dont l'unité peut être menacée aussi bien autour des frontières internationalement reconnues qu'au sein même des Etats. Le processus d'effondrement de l'Etat unitaire irakien avait commencé son amorçage quand le pouvoir de Saddam avait décidé que la communauté à laquelle il appartenait gouvernerait le pays en réprimant les autres communautés. Ce processus devait se confirmer quand les communautés kurde et chiite n'étaient pas entrées en résistance armée contre les " envahisseurs " militaires anglo-américains. C'était le boomerang pour la gestion répressive des autres communautés. La " guerre froide " intra- communautaire a déjà commencé en Irak depuis que les Cshiites et les Kurdes ont accepté une solution politique américaine et d'aller vers des élections sous occupation étrangère et sans la participation de la communauté des Arabes sunnites. Un autre exemple, le Soudan. La gestion britannique de ce pays avait été pratiquée comme si le Sud de confession " chrétienne " et le Nord de confession musulmane étaient deux entités distinctes
Maghreb dz
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