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Combien de combattants compte l'État islamique ?

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  • Combien de combattants compte l'État islamique ?

    La CIA vient de revoir à la hausse son estimation du nombre de djihadistes qui combattent aurpès de l'organisation terroriste en Syrie et en Irak.

    À en croire la CIA, ils seraient entre 20.000 et 31.500. L'agence de renseignement a livré jeudi une nouvelle estimation du nombre de combattants de l'État islamique (EI). Ce chiffre est nettement revu à la hausse. Auparavant, la CIA estimait qu'ils étaient au moins 10.000. Le renseignement américain attribue cette hausse à «un recrutement plus vigoureux depuis le mois de juin, après des victoires sur le terrain et la proclamation du califat, une activité plus intense dans les combats et de nouvelles sources de renseignement».

    • Un contingent difficile à chiffrer

    Mais les estimations diffèrent selon les sources. Mi-août, l'observatoire syrien des droits de l'homme avançait, pour sa part, le chiffre de 50.000 combattants pour le seul territoire syrien, où l'État islamique combat le régime de Bachar el-Assad depuis 2013. «Tout le problème est que l'EI n'a rien d'un État, explique Yves Boyer, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique. Pour disposer de sources fiables, on ne peut s'appuyer sur la reconnaissance aérienne.» Il convient ensuite de définir ce qu'on entend par combattants. «Il ne s'agit pas seulement d'un homme portant une kalachnikov, donc ces évaluations sont à pondérer, relativise le chercheur. On sait néanmoins que Daech (l'acronyme arabe de l'EI, NDLR) peut compter sur des unités d'élites. Et certains djihadistes passés par la Syrie ou la Tchétchénie sont aguerris au combat». En témoignent les 800 combattants qui ont mis en déroute les 3000 soldats irakiens présents début juin à Mossoul.

    • Un nombre croissant de combattants»

    Toutefois, la tendance est bien là. Après les victoires enregistrées en Irak au moins de juin et l'annexion de nouveaux territoires, l'État islamique a accueilli en son sein de nouvelles recrues. «Avant la prise de Mossoul, l'EI comptait environ 20.000 hommes, en Syrie et en Irak, estimait le chercheur Romain Caillet dans La Croix en juillet dernier. Étant donné qu'il a libéré de nombreux prisonniers et qu'il a bénéficié de ralliements, il a sans doute environ 25.000 hommes à l'heure actuelle.» Et l'organisation mène aussi des campagnes de recrutement auprès des populations pour convertir de jeunes Irakiens au djihad. «Rien qu'en juillet, l'EI a recruté 6000 nouveaux combattants dans les villes conquises en Irak», chiffrait l'ex-membre de la DGSE, Alain Rodier, cité par 20 minutes . Mais, avant d'être opérationnels, ces derniers devront passer par des centres d'entrainement.

    • L'apport des islamistes étrangers

    Très active sur les réseaux sociaux, l'organisation islamiste recrute bien au-delà de ses frontières: en Chine, en Tchétchénie, au Maghreb et en Occident. Seulement, là encore, les estimations diffèrent. Selon les services de renseignements américains, les djihadistes étrangers seraient quelque 15.000 en Syrie. Près de 2000 d'entre eux viendraient des pays occidentaux. S'appuyant sur les données collectées pour la fin mai par le centre de recherche stratégique new-yorkais, The Soufan Group, l'hebdomadaire britannique The Economist avançait un chiffre sensiblement équivalent: environ 12.000 combattants provenant de 81 pays. La majeure partie vient des pays arabes: essentiellement de Tunisie, de Jordanie et d'Arabie Saoudite. L'EI compterait aussi quelque 3000 occidentaux, dont pas moins de 700 Français.*

    • Mais le nombre joue en la défaveur de l'État islamique

    Les estimations doivent aussi être pondérées au vue de des forces qui luttent sur le terrain contre l'État islamique. Les 30.000 combattants islamistes sont mobilisés sur plusieurs fronts. D'une part, en Syrie, ils font face à l'armée Syrienne forte en théorie de 178.000 hommes, dont plus de la moitié sont des fantassins. D'autre part, en Irak, où l'armée est composée de plus de 250.000 soldats. Toutefois, ce rapport de force n'a pas empêché l'État islamique de prendre début juin la ville de Mossoul, profitant de la désorganisation de l'armée et de la complicité d'anciens militaires irakiens. Conscient de ces lacunes, les États-Unis ont dépêché près de 1600 conseillers pour épauler les forces armées irakiennes. Restent les Kurdes qui se trouvent en première contre l'EI. Les 35.000 peshmergas, littéralement «ceux qui vont au-delà de la mort», jouissent d'une bonne formation, d'un bon équipement et du soutien des Occidentaux. Ils sont appuyés par de nouvelles milices chiites, soutenue par l'Iran, dont certaines rivalisent en cruauté face à l'État islamique.

    le figaro
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