73,87% de son cannabis transite par l’Algérie
Le Maroc veut minimiser sa responsabilité
dans la propagation du fléau
La Tribune Online
Lundi 4 Décembre 2006
Par Mekioussa Chekir
«On avance que le Maroc produit 60% du cannabis mondial alors que sa production représente seulement 12% de celle des Etats-Unis !» C’est en ces termes que le représentant du royaume chérifien, le premier producteur au monde de cette drogue dure, a tenté hier de minimiser l’importance de la quantité produite par son pays. Ce fut à l’occasion de la «conférence internationale sur le rôle de la recherche scientifique dans l’élaboration de politiques en matière de drogues», organisée par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, sous l’égide du ministère de la Justice, et ce, en collaboration avec le Groupe Pompidou de coopération en matière de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants. Au moment, en effet, où l’Algérie ploie sous les dangers de la toxicomanie ciblant sa jeunesse, qui constitue la majorité de sa population, le conseiller du gouvernement marocain pour les questions de drogues, Jallal Toufiq, a tenté de défendre l’image de marque de son pays devant un parterre composé d’Algériens mis également de nombreux experts étrangers, tentant même de détourner l’attention de l’assistance sur l’objet de la rencontre en soutenant que la drogue la plus néfaste est, en réalité, le tabac. Bien que le gouvernement marocain ait entrepris des efforts certains ces dernières années en vue de juguler la culture du cannabis, comme le souligneront des Algériens, l’Algérie continue à être le principal récepteur, à partir de sa frontière ouest, de cette néfaste production. 73,87% des quantités ont transité par l’Algérie, dont 26,13% sont destinées à la consommation locale, l’ouest du pays étant le plus touché (48%). C’est par les villes d’El Bayadh, Naama, El Oued et Ouargla, notamment, que passe cette marchandise prohibée. Ces chiffres avancés par le directeur de la coopération internationale à l’Office, Aïssa Kasmi, ne reflètent pas l’entière réalité de la consommation de la drogue en Algérie tant les statistiques complètes à ce sujet font défaut. En effet, on ne connaît l’ampleur de la toxicomanie qu’à travers les services de police et de santé qui sont directement confrontés aux «malades», car il s’agit bien d’un problème de santé publique exigeant une prise en charge thérapeutique mais également culturelle et sociale, ont relevé les différents intervenants. Les saisies des services de la gendarmerie nationale renseignent sur les quantités de drogue en circulation. Ainsi, 2,541 tonnes de cannabis ont été saisies pendant le 1er trimestre 2006, alors que les saisies opérées durant toute l’année 2005 étaient de l’ordre de 9,644 tonnes. L’intervenant a également relevé la connexion entre les filières algériennes aux réseaux internationaux de la criminalité organisée.
M. C
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Les frontières fermées profitent bien aux trafiquants de drogue
Le Maroc veut minimiser sa responsabilité
dans la propagation du fléau
La Tribune Online
Lundi 4 Décembre 2006
Par Mekioussa Chekir
«On avance que le Maroc produit 60% du cannabis mondial alors que sa production représente seulement 12% de celle des Etats-Unis !» C’est en ces termes que le représentant du royaume chérifien, le premier producteur au monde de cette drogue dure, a tenté hier de minimiser l’importance de la quantité produite par son pays. Ce fut à l’occasion de la «conférence internationale sur le rôle de la recherche scientifique dans l’élaboration de politiques en matière de drogues», organisée par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, sous l’égide du ministère de la Justice, et ce, en collaboration avec le Groupe Pompidou de coopération en matière de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants. Au moment, en effet, où l’Algérie ploie sous les dangers de la toxicomanie ciblant sa jeunesse, qui constitue la majorité de sa population, le conseiller du gouvernement marocain pour les questions de drogues, Jallal Toufiq, a tenté de défendre l’image de marque de son pays devant un parterre composé d’Algériens mis également de nombreux experts étrangers, tentant même de détourner l’attention de l’assistance sur l’objet de la rencontre en soutenant que la drogue la plus néfaste est, en réalité, le tabac. Bien que le gouvernement marocain ait entrepris des efforts certains ces dernières années en vue de juguler la culture du cannabis, comme le souligneront des Algériens, l’Algérie continue à être le principal récepteur, à partir de sa frontière ouest, de cette néfaste production. 73,87% des quantités ont transité par l’Algérie, dont 26,13% sont destinées à la consommation locale, l’ouest du pays étant le plus touché (48%). C’est par les villes d’El Bayadh, Naama, El Oued et Ouargla, notamment, que passe cette marchandise prohibée. Ces chiffres avancés par le directeur de la coopération internationale à l’Office, Aïssa Kasmi, ne reflètent pas l’entière réalité de la consommation de la drogue en Algérie tant les statistiques complètes à ce sujet font défaut. En effet, on ne connaît l’ampleur de la toxicomanie qu’à travers les services de police et de santé qui sont directement confrontés aux «malades», car il s’agit bien d’un problème de santé publique exigeant une prise en charge thérapeutique mais également culturelle et sociale, ont relevé les différents intervenants. Les saisies des services de la gendarmerie nationale renseignent sur les quantités de drogue en circulation. Ainsi, 2,541 tonnes de cannabis ont été saisies pendant le 1er trimestre 2006, alors que les saisies opérées durant toute l’année 2005 étaient de l’ordre de 9,644 tonnes. L’intervenant a également relevé la connexion entre les filières algériennes aux réseaux internationaux de la criminalité organisée.
M. C
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Les frontières fermées profitent bien aux trafiquants de drogue
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