Nous, immigrants, désirons grandement contribuer au développement du Québec, à sa croissance démographique, sa prospérité économique et sa diversité socioculturelle.
Nous ne sommes pas venus ici les mains vides. Nous ne sommes pas venus ici pour quémander notre pain quotidien. Non ! Nous sommes arrivés ici munis pour la plupart d’entre nous de diplômes et d’une ou plusieurs langues, en plus du français, et avions hâte de partager nos connaissances, notre savoir-faire, notre expérience, de mettre tous ces bagages «intellectuels» à la disposition de cette société qui nous a accueillis. Autant nous apportions avec nous ces actifs qui n’ont rien coûté à notre société d’accueil, autant nous étions prêts à nous investir corps et âme dans cette nouvelle culture. Pour preuve de cette volonté, nous étions prêts à apprendre, à nous remettre en question et à changer nos habitudes de vie pour adopter celles de notre pays d’accueil. N’est-ce pas là la meilleure preuve de notre désir d’intégration ?
Pourtant, pour en arriver là, nous avons eu à surmonter beaucoup de difficultés et d’écueils, à commencer par la séparation d’avec nos familles, nos amis, nos réseaux professionnels. Bref, il a fallu tourner une page de notre vie, espérant en ouvrir une autre plus sereine, pleine d’espoir tant pour nous que pour nos enfants.
Le Canada pour nous était ce havre de paix où nous espérions nous épanouir, panser nos blessures et au sein duquel nous pensions être le point d’arrimage entre notre pays d’origine et celui qui nous a accueillis.
Nous voulions, rêveurs que nous étions, établir des ponts entre les cultures, assurer l’avenir de nos enfants, et nous réaliser en tant qu’hommes et femmes de bonne volonté pour peu qu’on nous en donne la chance. Nous pensions sincèrement que c’était possible par le travail, l’abnégation, le don de soi mais également par une main tendue pour nous aider à faire le premier pas et nous donner la chance de faire nos preuves et de dire au monde que «nous sommes capables», comme n’importe quelle autre personne qui vit dans ce pays.
Nous avons bel et bien satisfait aux critères d’immigration (diplômes, expérience de travail, santé et judiciaire) et les gouvernements fédéral et provinciaux ont bel et bien signé l’entente qui nous lie à eux pour notre installation au Canada.
Nous sommes maintenant canadiens, québécois et de nationalités étrangères aussi; un vrai trois en un ! Un acquis et un droit irréversibles; que cela n’en déplaise à certains. Dans une société dite démocratique, donc basée sur la transparence et l’égalité des chances, seule la compétence (ensemble de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être) permettra de distinguer les individus, sur le plan du travail, donc sur la sphère socioéconomique. Malheureusement, nombre d’immigrants maghrébins n’ont pas eu la chance de démontrer leur compétence sur le terrain, puisqu’on ne leur offre pratiquement pas d’emplois. Une telle situation n’est pas sans avoir de conséquences sur eux qui, après avoir consommé leurs maigres économies, se retournent vers l’aide sociale distribuée parcimonieusement. L’urgence, pour raisons de nature financière, les oblige souvent à accepter le premier emploi qui s’offre à eux bien sans égard aux conditions et à la reconnaissance de leurs diplômes; il s’agit souvent d’emplois difficiles, comportant des tâches avec lesquelles ils sont peu ou pas du tout familiers.
La question est donc de savoir sur quelle base, sur quels critères, sur quelle qualité seront-ils évalués.
Saurions-nous les raisons pour lesquelles le Québec nous a ouvert grandes ses portes ? Sont-elles d’ordre économique, démographique... Il se trouve malheureusement qu’on est ici, juste pour servir de poules couveuses « aux oeufs d’or », rien que pour assurer le renouvellement des générations (tout le reste ne nous concerne pas.)
La population québécoise francophone, 6,9 millions d’habitants, est doublement menacée:
1. les taux de natalité n’ont jamais été aussi bas et la cohorte d’âges la plus importante, la génération du baby-boom vieillit;
2. elle vit sur un continent nord-américain peuplé par plus de 250 millions d’anglophones.
L’enjeu est donc clair.
Dans cette province que nous chérissons fort et connaissons bien, la plus grande au Canada et la deuxième plus peuplée, vivent plus de 650.000 immigrants (africains, asiatiques et latinos), dont environ 65.000 (10%) assistés sociaux aptes au travail. Là où le bât blesse c’est que ces mêmes immigrants n’occupent que 2,5% des postes de la fonction publique.
Sur le plan politique, les immigrants font la traversée du désert; leur représentation est quasiment nulle.
De quelle intégration parlez-vous alors ?
Nous entendions parfois de beaux discours faisant allusion à la notion d’égalité des chances, sans égard à la race ou à l’origine ethnique (article 10 et 8.1 de la charte des droits et libertés de la personne). Des « décideurs » ou chefs de partis qui prétendent que les immigrants et les minorités visibles sont une réalité incontournable de la société canadienne; mais est-ce vraiment le cas sur le terrain, ou tout simplement des tentatives de ralliement de votes à la juste cause ? Pourtant, dans la pratique, la réalité socioéconomique de cette catégorie de citoyens n’a jamais suscité un intérêt particulier et encore moins un débat sérieux autour de cette question.
Cette situation a placé ces immigrants dans des conditions de précarité et de risque confortables; ce qui a aggravé le niveau de pauvreté chez eux.
Les immigrants ayant réussi se compte malheureusement sur les doigts des deux mains.
Nous sommes bien placés pour savoir que de nombreux immigrants issus notamment du Maghreb maîtrisent suffisamment le français et disposent de diplômes et de savoirs appréciables pour occuper sans complexe des postes clefs et jouer ainsi leurs rôles d’acteurs économiques au sein de cette société d’accueil; là est réellement l’enjeu stratégique à considérer (un manque à gagner énorme).
Par manque d’intérêt à leur égard, ces immigrants, sans horizon réel, s’empêtrent dans une vie à très court terme, et donc perçue par beaucoup d’entre eux comme instable et sans sécurité.
Certains, découragés et traumatisés, ont préféré quitter le Québec pour une autre province.
Nous ne sommes pas venus ici les mains vides. Nous ne sommes pas venus ici pour quémander notre pain quotidien. Non ! Nous sommes arrivés ici munis pour la plupart d’entre nous de diplômes et d’une ou plusieurs langues, en plus du français, et avions hâte de partager nos connaissances, notre savoir-faire, notre expérience, de mettre tous ces bagages «intellectuels» à la disposition de cette société qui nous a accueillis. Autant nous apportions avec nous ces actifs qui n’ont rien coûté à notre société d’accueil, autant nous étions prêts à nous investir corps et âme dans cette nouvelle culture. Pour preuve de cette volonté, nous étions prêts à apprendre, à nous remettre en question et à changer nos habitudes de vie pour adopter celles de notre pays d’accueil. N’est-ce pas là la meilleure preuve de notre désir d’intégration ?
Pourtant, pour en arriver là, nous avons eu à surmonter beaucoup de difficultés et d’écueils, à commencer par la séparation d’avec nos familles, nos amis, nos réseaux professionnels. Bref, il a fallu tourner une page de notre vie, espérant en ouvrir une autre plus sereine, pleine d’espoir tant pour nous que pour nos enfants.
Le Canada pour nous était ce havre de paix où nous espérions nous épanouir, panser nos blessures et au sein duquel nous pensions être le point d’arrimage entre notre pays d’origine et celui qui nous a accueillis.
Nous voulions, rêveurs que nous étions, établir des ponts entre les cultures, assurer l’avenir de nos enfants, et nous réaliser en tant qu’hommes et femmes de bonne volonté pour peu qu’on nous en donne la chance. Nous pensions sincèrement que c’était possible par le travail, l’abnégation, le don de soi mais également par une main tendue pour nous aider à faire le premier pas et nous donner la chance de faire nos preuves et de dire au monde que «nous sommes capables», comme n’importe quelle autre personne qui vit dans ce pays.
Nous avons bel et bien satisfait aux critères d’immigration (diplômes, expérience de travail, santé et judiciaire) et les gouvernements fédéral et provinciaux ont bel et bien signé l’entente qui nous lie à eux pour notre installation au Canada.
Nous sommes maintenant canadiens, québécois et de nationalités étrangères aussi; un vrai trois en un ! Un acquis et un droit irréversibles; que cela n’en déplaise à certains. Dans une société dite démocratique, donc basée sur la transparence et l’égalité des chances, seule la compétence (ensemble de savoirs, de savoir-faire et de savoir-être) permettra de distinguer les individus, sur le plan du travail, donc sur la sphère socioéconomique. Malheureusement, nombre d’immigrants maghrébins n’ont pas eu la chance de démontrer leur compétence sur le terrain, puisqu’on ne leur offre pratiquement pas d’emplois. Une telle situation n’est pas sans avoir de conséquences sur eux qui, après avoir consommé leurs maigres économies, se retournent vers l’aide sociale distribuée parcimonieusement. L’urgence, pour raisons de nature financière, les oblige souvent à accepter le premier emploi qui s’offre à eux bien sans égard aux conditions et à la reconnaissance de leurs diplômes; il s’agit souvent d’emplois difficiles, comportant des tâches avec lesquelles ils sont peu ou pas du tout familiers.
La question est donc de savoir sur quelle base, sur quels critères, sur quelle qualité seront-ils évalués.
Saurions-nous les raisons pour lesquelles le Québec nous a ouvert grandes ses portes ? Sont-elles d’ordre économique, démographique... Il se trouve malheureusement qu’on est ici, juste pour servir de poules couveuses « aux oeufs d’or », rien que pour assurer le renouvellement des générations (tout le reste ne nous concerne pas.)
La population québécoise francophone, 6,9 millions d’habitants, est doublement menacée:
1. les taux de natalité n’ont jamais été aussi bas et la cohorte d’âges la plus importante, la génération du baby-boom vieillit;
2. elle vit sur un continent nord-américain peuplé par plus de 250 millions d’anglophones.
L’enjeu est donc clair.
Dans cette province que nous chérissons fort et connaissons bien, la plus grande au Canada et la deuxième plus peuplée, vivent plus de 650.000 immigrants (africains, asiatiques et latinos), dont environ 65.000 (10%) assistés sociaux aptes au travail. Là où le bât blesse c’est que ces mêmes immigrants n’occupent que 2,5% des postes de la fonction publique.
Sur le plan politique, les immigrants font la traversée du désert; leur représentation est quasiment nulle.
De quelle intégration parlez-vous alors ?
Nous entendions parfois de beaux discours faisant allusion à la notion d’égalité des chances, sans égard à la race ou à l’origine ethnique (article 10 et 8.1 de la charte des droits et libertés de la personne). Des « décideurs » ou chefs de partis qui prétendent que les immigrants et les minorités visibles sont une réalité incontournable de la société canadienne; mais est-ce vraiment le cas sur le terrain, ou tout simplement des tentatives de ralliement de votes à la juste cause ? Pourtant, dans la pratique, la réalité socioéconomique de cette catégorie de citoyens n’a jamais suscité un intérêt particulier et encore moins un débat sérieux autour de cette question.
Cette situation a placé ces immigrants dans des conditions de précarité et de risque confortables; ce qui a aggravé le niveau de pauvreté chez eux.
Les immigrants ayant réussi se compte malheureusement sur les doigts des deux mains.
Nous sommes bien placés pour savoir que de nombreux immigrants issus notamment du Maghreb maîtrisent suffisamment le français et disposent de diplômes et de savoirs appréciables pour occuper sans complexe des postes clefs et jouer ainsi leurs rôles d’acteurs économiques au sein de cette société d’accueil; là est réellement l’enjeu stratégique à considérer (un manque à gagner énorme).
Par manque d’intérêt à leur égard, ces immigrants, sans horizon réel, s’empêtrent dans une vie à très court terme, et donc perçue par beaucoup d’entre eux comme instable et sans sécurité.
Certains, découragés et traumatisés, ont préféré quitter le Québec pour une autre province.
Commentaire