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L'afrique qui coule

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  • #16
    Si on ajoute à cela les propos de Pascal SEVRAN sur les africains... la boucle est bouclée.
    “If you think education is expensive, try ignorance”
    Derek Bok

    Commentaire


    • #17
      Si la colonisation était 100% de la cause de cette situation, il y aurait une certaine proportionnalité entre la durée et l'intensité de la colonisation et l'état actuel des pays. Ce n'est pas le cas.

      Si on ne regarde que l'Afrique du Maghreb, on voit une égalité (en gros) de situation entre le Maroc, simple protectorat, et l'Algérie, conquise à la schlague et colonie de peuplement sur 130 ans.

      De même l'Afrique du Sud a été largement colonisée et conquise à la mitrailleuse sans parler d'un apartheid de 50 ans, avec embargo à la clé. Or elle est actuellement le pôle économique du continent.

      La Guinée, colonie française de 1891 à 1958, s'en sort pas mal alors que la Sierra Leone à côté, colonie anglaise fondée en 1787 pour y accueillir d’anciens esclaves venus des États-Unis et des Antilles, indépendante en 1961, a vécu récemment une guerre civile absolument dégueulasse (enfants soldats, mutilation) .

      La Côte d'ivoire a été un pays qui marchait bien ça ne marche plus trop bien pour d'autres raisons que la colonisation. Les causes sont à chercher ailleurs que dans la "présence de l'occident". lire ici

      Une simple observation montre qu'il n'y a pas de lien simple et direct entre situation et type de colonisation. Quant à ceux qui attribuent la situation actuelle à la traite des noirs, c'est une affirmation sans fondement. Autant attribuer tous les problèmes russes actuels aux 20 millions de morts qu'elle a subi en 39-45. Sans compter que les zones du centre et sud africain n'étaient pas concernés par la traite.

      Il est inutile de mettre sur le même plan Afrique du Nord et Afrique en général, qui ne suit pas les mêmes tendances.

      Quelques généralités sur L'Afrique subsaharienne. Le cas par cas serait préférable mais bon.

      Manque d'équipement et de transport :

      Elle manque de grands équipements de base : trains antédiluviens et réseau ferrés en mauvais état, bonnes routes très rares, réseau d'électricité souvent innommable, etc. Sans bon transports, un pays ne marche pas, c'est une loi physique, absolument incontournable.


      Trop faible rentabilité agricole vivrière :

      L'Afrique est très rurale, le problème est que l'organisation villageoise (à grands traits) est peu rentable : le rapport de l'effort fourni sur le résultat obtenu est trop important. Loin de moi l'idée de dire qu'il faut y introduire une agriculture industrielle, mais il y a des modes de production peu rentables. Résultat épuisement des hommes et des femmes au travail pour un résultat insuffisant.


      Faible disponibilité énergétique domestique

      Un topo sur l'énergie http://www.enda.sn/energie/plaq-fr.htm.


      Risque lié à la monoculture

      Les pays à stricte monoculture, café, chocolat, banane, etc. sont soumis aux aléas des prix du marché, que celui-ci baisse et le pays s'enfonce dans une crise d'abord économique puis ensuite politique. C'est ce qui est arrivé à la Côte d'Ivoire. Ca arriverait à n'importe qui tirant sa richesse d'une monoculture. Là la diversification est indispensable.


      Exode rural et urbanisme désorganisé

      L'exode rural africain est trop bordélique. Les villes champignon sont trop souvent gérées de manière désastreuse. Egout, eau courante, électricité, transport, pas d'urbanisme … Là aussi ça entraîne une déperdition d'énergie humaine démesurée.


      Conséquence de la démographie

      La rapide chute de la mortalité générale sur la Terre, grâce à la médecine occidentale qui a donc ainsi créé des vies ce qu'on ne dit pas assez souvent, a engendré une explosion du nombre d'humains. L'Afrique s'est donc retrouvée rapidement peuplée d'une quantité de jeunes sans vraiment pouvoir les intégrer, beaucoup sont sans travail, ni même avenir.


      Nation versus ethnie

      Le passage ethnie > nation se fait difficilement. L'Afrique subsaharienne est ethnique et non nationale et les africains se pensent ethniquement. Or ce qui politiquement existe aujourd'hui sont des nations. Une ethnie au pouvoir qui passe la main à une autre tranquillement à la suite d'un vote national par exemple n'est pas chose courante. Pour dire simplement, une ethnie au pouvoir a tout, les autres ont peu ou même rien.

      C'est une crise de transition qu'on ne peut reprocher aux intéressés, les nations européennes se sont crées sur des siècles, les africains devront rapidement trouver des aggiornamentos.

      Lire ici

      En Afrique, des nations se forgent et rien n'impose que les rivalités traditionnelles entre certaines ethnies les empêchent aujourd'hui de s'allier pour la poursuite d'objectifs communs. Cheikh Anta Diop disait à propos de sa propre ethnie: On devient Wolof tous les jours.
      Peu de solidarité "à grande échelle". Clientélisme

      L'Afrique subsaharienne est très fière de sa solidarité qu'elle oppose souvent à la "froideur occidentale" mais elle est limitée, au village le plus souvent. Mais cela n'a rien à voir avec au % de revenus mis en commun au niveau national en occident dans les impôts et toutes les caisses d'assurance.

      Cette mise en commun au niveau national ne se fait pas assez ou pas du tout en Afrique subsaharienne.

      lire ici

      Faire fonctionner l’assurance en Afrique

      Le sujet de cette conférence annuelle a été « Making Insurance work in Africa », où les gouvernements sont moins aptes à fournir une protection sociale effective. Selon les données de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), seulement 20% de la population mondiale a accès à une protection sociale adaptée, telle que la santé et la pension, tandis que plus de la moitié de la population mondiale ne dispose d’aucune couverture. « Parce que dans plusieurs pays, notamment en Afrique, la protection sociale est inadaptée, » explique Graig Churchill de l’Organisation Internationale du Travail à Genève, « la micro-assurance peut combler ces lacunes ». Compte tenu des ressources limitées dans les pays d’Afrique, « une approche complémentaire est nécessaire afin d’exploiter les initiatives gouvernementales afin de favoriser et d’accroître l’implication du secteur privé. »
      En conséquence un individu n'a comme parapluie face aux aléas de la vie que sa petite communauté. Tout ça ne permet ni la liberté individuelle, ni de grand transfert de richesse (le % des revenus de redistribution sont important en Europe), ni sécurité, ni de sortir du clientélisme qui attribue des ressources par relation.
      Dernière modification par Alain, 12 décembre 2006, 13h04.

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      • #18
        Merci alain pour cette participation fort enrichissante !
        “If you think education is expensive, try ignorance”
        Derek Bok

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