"Attentats : Foued Mohamed-Aggad, troisième kamikaze du Bataclan identifié Les enquêteurs ont mis un nom et un visage sur le troisième terroriste qui a semé la mort dans la salle de spectacle. Originaire de Strasbourg, Foued Mohamed-Aggad faisait partie d'un groupe de jeunes partis en Syrie fin 2013.
Son frère aîné, Karim, 25 ans, est actuellement détenu après son passage en Syrie entre les mois de décembre 2013 et mars 2014. Lui a choisi de revenir en France pour y mourir en «martyr». Selon nos informations, Foued Mohamed-Aggad, 23 ans est le troisième kamikaze, - jusqu'alors non identifié - , ayant pris d'assaut le Bataclan au soir du 13 novembre avec ses deux complices, Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï.
Son identité a été établie, en fin de semaine dernière, après un long et minutieux travail de police technique.
Les deux frères Mohamed-Aggad, issus d'une fratrie de quatre enfants et originaires d'une petite commune du Bas-Rhin, proche de Strasbourg, avaient rejoint la zone de combat syrienne à la fin de l'année 2013, en compagnie de huit autres amis, venus du quartier sensible de la Meinau. A l'époque, ce groupe de jeunes apparaît insouciant, bras dessus, bras dessous, sur des photos prises au moment de leur départ. Mais deux d'entre eux, - les frères Yassine et Mourad B. -, vont très vite trouver la mort en Syrie, tandis que sept autres regagnent leur quartier aux mois de février et mars 2014, avant d'être interpellés en mai de la même année.
Seul à être resté en Syrie, Foued Mohamed-Aggad donnait «régulièrement» de ses nouvelles à sa famille, selon les déclarations de sa propre mère, née à Oujda au Maroc. «J'ai des nouvelles tous les jours de lui, confiait-elle à son fils aîné, Karim, incarcéré. Il ne raconte rien de ce qu'il fait de ses journées. Il est avec sa femme en Syrie».
«Il ne peut toujours pas sortir du pays, ajoute sa mère. Mais je ne pose plus de question». A propos d'une somme d'argent envoyé à son fils, la mère, - séparée du père de ses enfants depuis 2007 -, explique que c'est «pour payer quelqu'un qui lui permettra de se barrer de ce pays». «Il ne faut pas qu'il reste là-bas, poursuit-elle. Peu importe qu'il aille en tôle en France. Il ne peut pas rester dans ce pays en guerre». Son fils cadet a finalement décidé de revenir en France pour prendre part aux attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur le territoire."
"Le père du troisième kamikaze du Bataclan : «Si j'avais su, je l'aurais tué avant»
Il est sous le choc, «dans les vapes», depuis qu'il a appris ce mercredi matin «par les médias» que son fils cadet, Foued, avait été identifié comme le troisième terroriste ayant pris part à l'attaque du Bataclan à Paris au soir du 13 novembre.
Certes, Saïd Mohamed-Abbag savait son fils radicalisé, et prêt à tout. «Il nous avait menti, faisant croire qu'il partait en vacances, pour se rendre en fait en Syrie il y a deux ans, se souvient Saïd. Depuis 2013, je n'en dormais plus.» Dans ses pires cauchemars, Saïd Mohamed-Abbag pensait que Foued «mourrait en Syrie ou en Irak, pas qu'il reviendrait pour faire ça...»
La dernière fois qu'il a eu de ses nouvelles, c'était «il y a quatre ou cinq mois, via Skype. Comme d'habitude, il ne disait rien de son quotidien, d'où il était ou de ce qu'il faisait. Il répondait juste ça va, ça va, parlait souvent du djihad...» Au fil du temps, les liens père-fils s'étaient estompés, pour quasiment disparaître. «Que voulez-vous faire ? Ce n'était plus lui, c'était une autre personne avec qui je parlais. Quelqu'un à qui on avait lavé le cerveau. ça ne servait plus à rien de communiquer...»
«Franchement, on n'a rien vu venir»
Pourtant, rien dans son enfance ne laissait penser que le jeune Foued pourrait un jour connaître un tel destin. «C'était un enfant calme, se souvient son père. Il est né ici, a grandi en France, a été scolarisé en France.» En 2013, comme son frère Karim, parti en même temps en Syrie, et aujourd'hui incarcéré à Strasbourg depuis son retour au printemps 2014, Foued avait commencé à se laisser pousser la barbe. «Il s'était mis aussi à faire sa prière, évoque son père, mais de là à imaginer ce qui se passerait ensuite... Franchement, on a rien compris à tout ça, rien vu venir.»
Comme d'autres familles de ce groupe de dix jeunes strasbourgeois partis en Syrie, Saïd Mohamed-Abbag n'a pu que constater les dégats, impuissant. «Il vivait avec sa maman, je ne l'avais pas sous mon toit. Je ne pouvais rien faire.» Au fil du temps, alors que Foued était le seul du groupe à être resté sur place, son père s'était résolu à l'inéluctable. «Chaque fois, je m'attendais à ce que l'on m'annonce sa mort, dans un bombardement, ou pour une autre raison. J'aurais préféré qu'il meurt là-bas, plutôt qu'ici.» Sa voix tremble, Saïd réprime un sanglot. «Quel être humain peut faire ce qu'il a fait ?, s'interroge-t-il à haute voix. Si j'avais su qu'il commettrait un jour une chose comme ça, je l'aurais tué avant.»"
Source: Le Parisien
Son frère aîné, Karim, 25 ans, est actuellement détenu après son passage en Syrie entre les mois de décembre 2013 et mars 2014. Lui a choisi de revenir en France pour y mourir en «martyr». Selon nos informations, Foued Mohamed-Aggad, 23 ans est le troisième kamikaze, - jusqu'alors non identifié - , ayant pris d'assaut le Bataclan au soir du 13 novembre avec ses deux complices, Samy Amimour et Ismaël Omar Mostefaï.
Son identité a été établie, en fin de semaine dernière, après un long et minutieux travail de police technique.
Les deux frères Mohamed-Aggad, issus d'une fratrie de quatre enfants et originaires d'une petite commune du Bas-Rhin, proche de Strasbourg, avaient rejoint la zone de combat syrienne à la fin de l'année 2013, en compagnie de huit autres amis, venus du quartier sensible de la Meinau. A l'époque, ce groupe de jeunes apparaît insouciant, bras dessus, bras dessous, sur des photos prises au moment de leur départ. Mais deux d'entre eux, - les frères Yassine et Mourad B. -, vont très vite trouver la mort en Syrie, tandis que sept autres regagnent leur quartier aux mois de février et mars 2014, avant d'être interpellés en mai de la même année.
Seul à être resté en Syrie, Foued Mohamed-Aggad donnait «régulièrement» de ses nouvelles à sa famille, selon les déclarations de sa propre mère, née à Oujda au Maroc. «J'ai des nouvelles tous les jours de lui, confiait-elle à son fils aîné, Karim, incarcéré. Il ne raconte rien de ce qu'il fait de ses journées. Il est avec sa femme en Syrie».
«Il ne peut toujours pas sortir du pays, ajoute sa mère. Mais je ne pose plus de question». A propos d'une somme d'argent envoyé à son fils, la mère, - séparée du père de ses enfants depuis 2007 -, explique que c'est «pour payer quelqu'un qui lui permettra de se barrer de ce pays». «Il ne faut pas qu'il reste là-bas, poursuit-elle. Peu importe qu'il aille en tôle en France. Il ne peut pas rester dans ce pays en guerre». Son fils cadet a finalement décidé de revenir en France pour prendre part aux attentats les plus meurtriers jamais perpétrés sur le territoire."
"Le père du troisième kamikaze du Bataclan : «Si j'avais su, je l'aurais tué avant»
Il est sous le choc, «dans les vapes», depuis qu'il a appris ce mercredi matin «par les médias» que son fils cadet, Foued, avait été identifié comme le troisième terroriste ayant pris part à l'attaque du Bataclan à Paris au soir du 13 novembre.
Certes, Saïd Mohamed-Abbag savait son fils radicalisé, et prêt à tout. «Il nous avait menti, faisant croire qu'il partait en vacances, pour se rendre en fait en Syrie il y a deux ans, se souvient Saïd. Depuis 2013, je n'en dormais plus.» Dans ses pires cauchemars, Saïd Mohamed-Abbag pensait que Foued «mourrait en Syrie ou en Irak, pas qu'il reviendrait pour faire ça...»
La dernière fois qu'il a eu de ses nouvelles, c'était «il y a quatre ou cinq mois, via Skype. Comme d'habitude, il ne disait rien de son quotidien, d'où il était ou de ce qu'il faisait. Il répondait juste ça va, ça va, parlait souvent du djihad...» Au fil du temps, les liens père-fils s'étaient estompés, pour quasiment disparaître. «Que voulez-vous faire ? Ce n'était plus lui, c'était une autre personne avec qui je parlais. Quelqu'un à qui on avait lavé le cerveau. ça ne servait plus à rien de communiquer...»
«Franchement, on n'a rien vu venir»
Pourtant, rien dans son enfance ne laissait penser que le jeune Foued pourrait un jour connaître un tel destin. «C'était un enfant calme, se souvient son père. Il est né ici, a grandi en France, a été scolarisé en France.» En 2013, comme son frère Karim, parti en même temps en Syrie, et aujourd'hui incarcéré à Strasbourg depuis son retour au printemps 2014, Foued avait commencé à se laisser pousser la barbe. «Il s'était mis aussi à faire sa prière, évoque son père, mais de là à imaginer ce qui se passerait ensuite... Franchement, on a rien compris à tout ça, rien vu venir.»
Comme d'autres familles de ce groupe de dix jeunes strasbourgeois partis en Syrie, Saïd Mohamed-Abbag n'a pu que constater les dégats, impuissant. «Il vivait avec sa maman, je ne l'avais pas sous mon toit. Je ne pouvais rien faire.» Au fil du temps, alors que Foued était le seul du groupe à être resté sur place, son père s'était résolu à l'inéluctable. «Chaque fois, je m'attendais à ce que l'on m'annonce sa mort, dans un bombardement, ou pour une autre raison. J'aurais préféré qu'il meurt là-bas, plutôt qu'ici.» Sa voix tremble, Saïd réprime un sanglot. «Quel être humain peut faire ce qu'il a fait ?, s'interroge-t-il à haute voix. Si j'avais su qu'il commettrait un jour une chose comme ça, je l'aurais tué avant.»"
Source: Le Parisien
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