MAROC. Elections législatives de l'automne 2007.
Il n'est plus possible de nier la popularité des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Au cours d'une réunion secrète, début décembre, organisée par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, et son bras droit, Fouhad Ali el-Himma (considéré comme le plus proche collaborateur du roi Mohammed VI), des dirigeants des cinq partis de la majorité gouvernementale marocaine ont confirmé l'influence grandissante des islamistes dans le royaume.
Au cours de la rencontre, révélée il y a quelques jours par l'hebdomadaire Le Journal et non démentie, Fouhad Ali el-Himma - surnommé «le vice-roi» alors qu'il est officiellement ministre délégué à l'Intérieur - a indiqué que les islamistes pourraient rafler au minimum 120 sièges sur 350 lors des élections législatives de l'automne 2007.
Dans la Chambre actuelle, avec 42 sièges, le PJD constitue la troisième force politique et la première de l'opposition. Pourtant, lors des élections en 2002, le PJD avait accepté de ne présenter de candidats que dans la moitié des circonscriptions.
En 2005, un sondage réalisé au Maroc pour le compte de l'International Republican Institute (IRI), un organisme américain proche des républicains, et attribuant au PJD 47% des voix en cas d'élections dans le royaume, avait été contesté par Rabat après des fuites dans la presse. Aujourd'hui, les simulations faites par le Ministère de l'intérieur confirment la validité des chiffres avancés par l'IRI.
Redécoupage électoral
Pour limiter l'impact des islamistes aux élections législatives, le Palais a fait adopter il y a quelques jours par la Chambre des représentants un scrutin de liste proportionnel. Le texte doit maintenant être voté par la deuxième Chambre, ce qui ne devrait pas poser de difficultés. Un redécoupage électoral viendra compléter le dispositif.
Jusqu'à présent, la stratégie officielle des islamistes a consisté à banaliser l'image du PJD et à apparaître comme un parti réformateur, opposé à une remise en cause de la monarchie et à l'ancrage pro-occidental du royaume. L'accent est davantage mis sur les questions de société. Mais à l'intérieur même du parti, des voix discordantes contestent la ligne officielle et prônent une opposition plus ferme. Le Palais redoute que la ligne dure au sein du PJD ne gagne en influence.
Une autre inquiétude concerne la base électorale du PJD. Dans ses discussions avec les dirigeants des cinq partis de la majorité gouvernementale (où socialistes et nationalistes cohabitent), Fouhad Ali el-Himma n'a pas écarté l'idée que le PJD reçoive le renfort d'électeurs venus de l'association islamique Justice et bienfaisance du cheikh Yassine, très implantée dans le tissu urbain. Selon Rabat, plus de 600 associations gravitent dans la mouvance de Justice et bienfaisance.
Le ministre délégué à l'Intérieur n'a pas caché à ses interlocuteurs que, vis-à-vis des Occidentaux, il fallait faire obstacle à une percée des islamistes et que le Palais royal souhaitait une reconduction de l'actuelle majorité. Les dirigeants du PJD n'ont pas encore réagi aux révélations de la presse marocaine.
Souce : journal le Temps.ch
Il n'est plus possible de nier la popularité des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). Au cours d'une réunion secrète, début décembre, organisée par le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, et son bras droit, Fouhad Ali el-Himma (considéré comme le plus proche collaborateur du roi Mohammed VI), des dirigeants des cinq partis de la majorité gouvernementale marocaine ont confirmé l'influence grandissante des islamistes dans le royaume.
Au cours de la rencontre, révélée il y a quelques jours par l'hebdomadaire Le Journal et non démentie, Fouhad Ali el-Himma - surnommé «le vice-roi» alors qu'il est officiellement ministre délégué à l'Intérieur - a indiqué que les islamistes pourraient rafler au minimum 120 sièges sur 350 lors des élections législatives de l'automne 2007.
Dans la Chambre actuelle, avec 42 sièges, le PJD constitue la troisième force politique et la première de l'opposition. Pourtant, lors des élections en 2002, le PJD avait accepté de ne présenter de candidats que dans la moitié des circonscriptions.
En 2005, un sondage réalisé au Maroc pour le compte de l'International Republican Institute (IRI), un organisme américain proche des républicains, et attribuant au PJD 47% des voix en cas d'élections dans le royaume, avait été contesté par Rabat après des fuites dans la presse. Aujourd'hui, les simulations faites par le Ministère de l'intérieur confirment la validité des chiffres avancés par l'IRI.
Redécoupage électoral
Pour limiter l'impact des islamistes aux élections législatives, le Palais a fait adopter il y a quelques jours par la Chambre des représentants un scrutin de liste proportionnel. Le texte doit maintenant être voté par la deuxième Chambre, ce qui ne devrait pas poser de difficultés. Un redécoupage électoral viendra compléter le dispositif.
Jusqu'à présent, la stratégie officielle des islamistes a consisté à banaliser l'image du PJD et à apparaître comme un parti réformateur, opposé à une remise en cause de la monarchie et à l'ancrage pro-occidental du royaume. L'accent est davantage mis sur les questions de société. Mais à l'intérieur même du parti, des voix discordantes contestent la ligne officielle et prônent une opposition plus ferme. Le Palais redoute que la ligne dure au sein du PJD ne gagne en influence.
Une autre inquiétude concerne la base électorale du PJD. Dans ses discussions avec les dirigeants des cinq partis de la majorité gouvernementale (où socialistes et nationalistes cohabitent), Fouhad Ali el-Himma n'a pas écarté l'idée que le PJD reçoive le renfort d'électeurs venus de l'association islamique Justice et bienfaisance du cheikh Yassine, très implantée dans le tissu urbain. Selon Rabat, plus de 600 associations gravitent dans la mouvance de Justice et bienfaisance.
Le ministre délégué à l'Intérieur n'a pas caché à ses interlocuteurs que, vis-à-vis des Occidentaux, il fallait faire obstacle à une percée des islamistes et que le Palais royal souhaitait une reconduction de l'actuelle majorité. Les dirigeants du PJD n'ont pas encore réagi aux révélations de la presse marocaine.
Souce : journal le Temps.ch
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