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TUNISIE:L’union nationale n’est pas qu’une simple photo de famille

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  • TUNISIE:L’union nationale n’est pas qu’une simple photo de famille

    L’annonce de la composition du huitième gouvernement tunisien depuis la révolution a été accueillie avec une certaine sympathie mais sans grand enthousiasme. Le scepticisme, devenu hélas un trait de caractère national, continue en effet de peser sur les esprits même si tous s’accordent à dire que le gouvernement présente bien a priori, avec la présence de beaucoup de jeunes, une présence conséquente de femmes et une participation élargie des composantes politiques et sociales. Seulement, un gouvernement d’union nationale n’est pas une simple photo de famille qu’on met en bonne place dans notre album-souvenir. C’est surtout, et avant toute autre chose, une volonté de tirer ensemble dans le même sens.

    En optant pour un gouvernement d’union nationale, le président de la République s’est imposé deux contraintes : l’élargissement de l’adhésion politique à ce gouvernement et l’implication des organisations nationales. Youssef Chahed devait faire avec ces contraintes pour composer son gouvernement, ce qui n’était pas une tâche aisée surtout après la défection du Front populaire et la tiédeur, aussi bien de l’UGTT que de l’UTICA. La solution trouvée en dernière minute était de faire appel à des personnalités et des figures apparentées à l’opposition sans y faire partie ou sans jouer un rôle déterminant dans ses rangs, ainsi que d’associer les organisations à ses desseins à travers la nomination de personnalités qu’elles ne peuvent contester. La présence de Samir Taieb, de Iyed Dahmani, de Mabrouk Korchid ou encore de Mehdi Ben Gharbia au sein du nouveau gouvernement est plus symbolique qu’autre chose. Ils ne représentent pas l’opposition qui reste concentrée, plus que jamais, aux mains du Front populaire mais donnent une impression, une impression seulement, de diversité.

    D’un autre côté, attribuer la nomination de Mohamed Trabelsi et de Abid Briki à l’UGTT est exagéré, même si la centrale syndicale ne peut en aucun cas s’opposer publiquement à leur nomination. En effet, la nomination de Mohamed Trabelsi doit s’expliquer par ses relations politiques et son expertise nationale et internationale dans le domaine du travail, même si cette nomination fait l’affaire d’une frange syndicale qui voit d’un bon œil la mise hors compétition de Mohamed Trabelsi en prévision du prochain congrès de l’UGTT en début de l’année prochaine. Quant à Abid Briki, il ne doit sa nomination qu’à la détermination du président de la République d’associer un représentant de la gauche radicale et à la défection de dernière minute de Mongi Rahoui.

    Seulement, cet effort d’équilibrisme, ou d’orfèvrerie selon les goûts, entrepris par Youssef Chahed a un prix. On se retrouve en effet avec un gouvernement pléthorique de plus de quarante membres où les partis dominants sont très présents. L’ULP de Slim Riahi constitue une exception, puisqu’il a été écarté de la coalition par excès de gourmandise. Le bras de fer qui lui a tant réussi avec Habib Essid lui a été fatal avec Youssef Chahed, et l’UPL de Slim Riahi risque sous peu de connaitre le même sort qu’Al Aridha de Hechemi Hamdi. Par contre, Ennahdha avec de meilleurs négociateurs a réussi à améliorer sa présence au sein du gouvernement et même à imposer son secrétaire général, Zied Laâdheri, à la tête d’un ministère de taille. Il aura fallu une grande dose d’intelligence au nouveau chef du gouvernement pour que ce partage de la tarte entre les gros partis politiques ne soit pas perçu comme tel. Pour cela, il a flanqué pour chaque ministre « politique», un secrétaire d’Etat ou plus, pour atténuer sa mainmise sur son département et permettre au chef du gouvernement de contrôler l’ensemble de son équipe, chose peu probable sans le soutien total du président de la République.

    Busi********
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