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Frêche trouble le voyage de Royal aux Antilles
Craignant des manifestations dans les DOM, la candidate du PS durcit le ton. Mais, sur place, les anti- Frêche ne désarment pas.
POUR ne pas être rattrapée par l'actualité, Ségolène Royal s'est résolue à prendre les devants. Avant de s'envoler jeudi pour les Antilles, la candidate socialiste à la présidentielle a finalement mis les choses au point : elle a souhaité, dimanche, que Georges Frêche, le président de la région Languedoc-Roussillon, soit « exclu » du PS pour ses propos sur les joueurs noirs en équipe de France. Face à l'électorat antillais, particulièrement sensible à la question du racisme et très important pour la gauche, Royal n'a pas voulu donner le sentiment d'avoir hésité à prendre position.
C'est pourtant le cas. La semaine dernière, sur RTL, elle avait estimé qu'on pouvait « en rester là » alors que Frêche s'était mis lui-même en congé du PS. « Elle allait se faire aligner à cause de cette tiédeur », commente un membre du PS, qui constate le « changement de jambes » de Royal. « Elle paraît instable », regrette un autre militant investi dans la lutte pour obtenir l'exclusion de Frêche..
La commission des conflits du PS doit, samedi, se prononcer sur son éventuelle exclusion. Jeudi, le tribunal correctionnel de Montpellier aura auparavant rendu son verdict sur ses propos contre les harkis.
Malgré les précisions de Royal, certains ne désarment pas de l'autre côté de l'Atlantique. On dénonce un « affront à l'outremer » de sa part en se rendant aux Antilles juste avant la décision du PS. Le « collectifdom », une association ultramarine qui revendique 10 000 membres, doit appeler demain lors d'une conférence de presse à la « mobilisation générale contre le voyage de Ségolène Royal aux Antilles ».
Manoeuvre, rétorque-t-on au Parti socialiste. Le président d'honneur du « collectifdom », Patrick Karam, qui s'est déjà affiché avec le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, est accusé de parti pris politique. Le président de l'association, Claude Ribbe, est lui étiqueté UDF. Bref, la querelle ne serait entretenue que par la droite.
« Ségolène Royal sera bien ac*cueillie », assure Axel Urgin, spécialiste de l'outremer au PS et partisan de Laurent Fabius. Les socialistes font valoir que la candidate a été sans ambiguïté sur la « diversité » ou l'intégration avant de s'emmêler les pinceaux sur l'avenir de Frêche. En Martinique, Royal voudrait être reçue par Aimé Césaire, symbole de la lutte contre la colonisation.
Pétitions sur Internet
Georges Frêche, aux commandes d'une importante fédération, demeure un allié indispensable pour la candidate. L'intéressé a rappelé, hier, qu'on ne fera pas sans lui. Le président de Languedoc-Roussillon continue de « soutenir sans faille » la candidate et reste le président de son comité de soutien régional, a-t-il fait savoir hier par son entourage.
Ce rappel, Ségolène Royal s'en serait bien passée. Pendant ce temps, les pétitions demandant l'exclusion de Frêche continuent d'être diffusées sur Internet. Quelques militants continuent aussi de manifester régulièrement devant le siège du PS. Ils se sont donné rendez-vous samedi matin.
NICOLAS BAROTTE.
Publié le 23 janvier 2007Actualisé le 23 janvier 2007 : 07h27
Craignant des manifestations dans les DOM, la candidate du PS durcit le ton. Mais, sur place, les anti- Frêche ne désarment pas.
POUR ne pas être rattrapée par l'actualité, Ségolène Royal s'est résolue à prendre les devants. Avant de s'envoler jeudi pour les Antilles, la candidate socialiste à la présidentielle a finalement mis les choses au point : elle a souhaité, dimanche, que Georges Frêche, le président de la région Languedoc-Roussillon, soit « exclu » du PS pour ses propos sur les joueurs noirs en équipe de France. Face à l'électorat antillais, particulièrement sensible à la question du racisme et très important pour la gauche, Royal n'a pas voulu donner le sentiment d'avoir hésité à prendre position.
C'est pourtant le cas. La semaine dernière, sur RTL, elle avait estimé qu'on pouvait « en rester là » alors que Frêche s'était mis lui-même en congé du PS. « Elle allait se faire aligner à cause de cette tiédeur », commente un membre du PS, qui constate le « changement de jambes » de Royal. « Elle paraît instable », regrette un autre militant investi dans la lutte pour obtenir l'exclusion de Frêche..
La commission des conflits du PS doit, samedi, se prononcer sur son éventuelle exclusion. Jeudi, le tribunal correctionnel de Montpellier aura auparavant rendu son verdict sur ses propos contre les harkis.
Malgré les précisions de Royal, certains ne désarment pas de l'autre côté de l'Atlantique. On dénonce un « affront à l'outremer » de sa part en se rendant aux Antilles juste avant la décision du PS. Le « collectifdom », une association ultramarine qui revendique 10 000 membres, doit appeler demain lors d'une conférence de presse à la « mobilisation générale contre le voyage de Ségolène Royal aux Antilles ».
Manoeuvre, rétorque-t-on au Parti socialiste. Le président d'honneur du « collectifdom », Patrick Karam, qui s'est déjà affiché avec le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, est accusé de parti pris politique. Le président de l'association, Claude Ribbe, est lui étiqueté UDF. Bref, la querelle ne serait entretenue que par la droite.
« Ségolène Royal sera bien ac*cueillie », assure Axel Urgin, spécialiste de l'outremer au PS et partisan de Laurent Fabius. Les socialistes font valoir que la candidate a été sans ambiguïté sur la « diversité » ou l'intégration avant de s'emmêler les pinceaux sur l'avenir de Frêche. En Martinique, Royal voudrait être reçue par Aimé Césaire, symbole de la lutte contre la colonisation.
Pétitions sur Internet
Georges Frêche, aux commandes d'une importante fédération, demeure un allié indispensable pour la candidate. L'intéressé a rappelé, hier, qu'on ne fera pas sans lui. Le président de Languedoc-Roussillon continue de « soutenir sans faille » la candidate et reste le président de son comité de soutien régional, a-t-il fait savoir hier par son entourage.
Ce rappel, Ségolène Royal s'en serait bien passée. Pendant ce temps, les pétitions demandant l'exclusion de Frêche continuent d'être diffusées sur Internet. Quelques militants continuent aussi de manifester régulièrement devant le siège du PS. Ils se sont donné rendez-vous samedi matin.
NICOLAS BAROTTE.
Publié le 23 janvier 2007Actualisé le 23 janvier 2007 : 07h27