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Villepin veut que Sarkozy n'oublie pas son bilan

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  • Villepin veut que Sarkozy n'oublie pas son bilan

    Le premier ministre a présidé hier à Matignon un séminaire sur l'action du gouvernement.

    ARRIVÉ le dernier et reparti le premier de Matignon, Nicolas Sarkozy n'a fait aucun commentaire à la sortie du séminaire gouvernemental. Comme si l'ordre du jour - le programme de travail des trois prochains mois fixé par Dominique de Villepin - ne le concernait plus. Le ministre de l'Intérieur a déjà laissé entendre qu'il ne serait plus au gouvernement au moment du démarrage de la campagne officielle, le 9 avril. « Villepin fait ce qu'il veut des trois mois qui lui restent », constate, indifférent, le numéro deux du gouvernement, désormais lancé à fond dans sa campagne. Il a ainsi passé la nuit dernière aux urgences dans un hôpital de Pontoise.

    Villepin, qui a abandonné ses ambitions, s'attelle à ce qui lui reste : montrer que son gouvernement est « au travail ». Fidèle à son discours, il a réuni tous ses ministres (moins Catherine Colonna, en déplacement à Bruxelles, et Dominique Perben au Portugal) pour procéder à un « balayage de l'ensemble des grands chantiers en cours ». L'occasion pour le premier ministre de se féliciter des « bons résultats économiques » de son gouvernement. Il devrait le répéter aujourd'hui lors d'une visite à Rambouillet, fief électoral de son ministre du Travail Gérard Larcher. Un déplacement qui coïncide avec la publication des chiffres du chômage, qui s'annoncent « très bons », selon une source gouvernementale.

    Le premier ministre a également fait le point sur l'avancement des travaux parlementaires. Jean-François Copé a admis qu'il serait « difficile » de faire adopter tous les textes avant la fin de la session. Le projet de loi sur la consommation, cher à Thierry Breton, devrait faire les frais d'une session parlementaire trop chargée.

    « Il est un peu chiffon »

    Si le séminaire s'est déroulé dans « la bonne humeur », selon Matignon, Villepin n'a pas du tout apprécié la volte-face du candidat UMP sur le contrat nouvelles embauches (CNE), formulée par Xavier Bertrand, son porte-parole. Devant un Sarkozy silencieux, Villepin a défendu les « bienfaits » du CNE (lire ci-dessous). Il a aussi profité de ce séminaire pour rappeler le « devoir de réserve » des ministres. Le chef du gouvernement a appellé solennellement à « la mise en oeuvre du principe d'impartialité de l'État et de la neutralité des services publiques ».

    Quelle sera la place de Villepin durant la campagne ? Le premier ministre, qui a longtemps misé sur un effondrement de son rival, s'est désormais fait une raison. Il attend le choix du chef de l'État pour exprimer le sien. Au final, dans la majorité, Dominique de Villepin devrait donc être le dernier à soutenir Nicolas Sarkozy. Car, même si cela ne l'emballe guère, il veut « avant tout la victoire de son camp ».

    « C'est vrai qu'il accuse le coup depuis le congrès de la Porte de Versailles. Il est un peu chiffon », note le député villepiniste Georges Tron. « Si Sarkozy réussit son début de campagne, c'est aussi parce que les résultats économiques du gouvernement sont bons. Et ça, on le doit à Villepin », se rassure l'élu de l'Essonne, qui en veut pour preuve le fait que Sarkozy « n'emploie plus le mot rupture ». Le villepiniste Hervé Mariton estime, lui, que le candidat UMP sera « bien content de s'appuyer sur la crédibilité du gouvernement quand le combat se fera promesse contre promesse ».

    Mais Villepin veut-il vraiment une place dans le dispositif Sarkozy ? « Au fond, ce n'est pas sûr. Aujourd'hui, il veut que la majorité reconnaisse que, sans son travail, l'UMP aurait peu de chance de gagner », soupire un proche. Dominique de Villepin, qui a refusé toutes les propositions de circonscriptions, ne fait pas de projet. Et dément toutes les rumeurs. Pour l'instant, une seule chose est certaine. Il écrit beaucoup sur son expérience à Matignon. Et avertit : « Je ne sortirai pas de Matignon laminé comme mes prédécesseurs. »
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