Les Etats-Unis et les pays qui leur apportent un soutien militaire en Afghanistan et en Irak devraient porter plus d'attention à l'aspect psychologique de ces conflits, estime l'Institut international pour les études stratégiques (IISS).
Dans son rapport annuel, cet influent cercle de réflexion juge que, dans ces deux pays, "insurgés et djihadistes se sont montrés habiles à mener des campagnes d'information réussies qui touchent un large public à travers le monde et déclenchent des violences dans d'autres pays".
"En revanche, les armées occidentales ont fait preuve d'une insuffisante capacité dans leurs efforts pour mettre en oeuvre des opérations psychologiques et d'information", note l'IISS dans son document annuel, intitulé "The Military Balance".
Les armées occidentales ne doivent pas se contenter de distribuer aux populations locales des tracts leur assurant "nous sommes là pour vous aider" ou de diffuser le message que "la vie s'améliore", poursuit l'IISS.
"En réalité, il est possible que la vie ne s'améliore pas et qu'aux yeux du public visé la présence militaire (occidentale) pourrait bien faire partie du problème."
En Afghanistan, plus précisément, les bilans réguliers des forces de l'Otan annonçant des pertes dans les rangs adverses pourraient se révéler contraires aux effets recherchés car, pour les taliban, "la mort est une forme de victoire".
L'IISS relève que "le décompte des cadavres" a des effets différents selon qu'il est annoncé sur le théâtre des opérations ou à son opinion intérieure.
"HIVER CRUCIAL POUR L'ALLIANCE"
"L'effet psychologique à l'intérieur est celui d'un succès militaire susceptible d'engendrer un soutien politique. Sur le théâtre des opérations, l'effet peut être inverse, chaque mort pouvant susciter de nouvelles recrues volontaires pour la cause."
Les militaires occidentaux doivent davantage s'interroger sur les véritables attentes de la population locale et faire preuve de compréhension psychologique et culturelle pour saper le soutien dont jouissent les mouvements insurrectionnels."
"Les unités déployées en Irak et en Afghanistan n'ont pas reçu une formation leur permettant d'avoir un véritable impact psychologique positif dans leurs zones d'opérations", estime l'IISS, qui critique notamment l'"absence de cohérence" sur ce plan des pays de l'Otan opérant en Afghanistan.
L'Otan, souligne-t-il, fait face dans ce pays à son défi le plus sérieux car la résistance inattendue des taliban met en évidence l'insuffisance de ses troupes sur le terrain et l'inadéquation de l'équipement de certains contingents.
"Du succès ou de l'échec de ses opérations en Afghanistan dépendra l'avenir de l'Otan", estime l'Institut.
L'Alliance atlantique compte sur une pause de la guérilla islamiste à la faveur de l'hiver pour améliorer la sécurité dans le Sud, principal fief des taliban, où sont déployés militaires américains, britanniques, canadiens et néerlandais.
Mais, estime l'IISS, "il est probable que les taliban, eux aussi, y voient un tournant" dans le conflit. "La majorité des pays membres de l'Otan étant réticents à fournir plus de troupes pour renforcer celles qui sont sur le terrain, cet hiver sera crucial pour l'Alliance."
Par Reuters
Dans son rapport annuel, cet influent cercle de réflexion juge que, dans ces deux pays, "insurgés et djihadistes se sont montrés habiles à mener des campagnes d'information réussies qui touchent un large public à travers le monde et déclenchent des violences dans d'autres pays".
"En revanche, les armées occidentales ont fait preuve d'une insuffisante capacité dans leurs efforts pour mettre en oeuvre des opérations psychologiques et d'information", note l'IISS dans son document annuel, intitulé "The Military Balance".
Les armées occidentales ne doivent pas se contenter de distribuer aux populations locales des tracts leur assurant "nous sommes là pour vous aider" ou de diffuser le message que "la vie s'améliore", poursuit l'IISS.
"En réalité, il est possible que la vie ne s'améliore pas et qu'aux yeux du public visé la présence militaire (occidentale) pourrait bien faire partie du problème."
En Afghanistan, plus précisément, les bilans réguliers des forces de l'Otan annonçant des pertes dans les rangs adverses pourraient se révéler contraires aux effets recherchés car, pour les taliban, "la mort est une forme de victoire".
L'IISS relève que "le décompte des cadavres" a des effets différents selon qu'il est annoncé sur le théâtre des opérations ou à son opinion intérieure.
"HIVER CRUCIAL POUR L'ALLIANCE"
"L'effet psychologique à l'intérieur est celui d'un succès militaire susceptible d'engendrer un soutien politique. Sur le théâtre des opérations, l'effet peut être inverse, chaque mort pouvant susciter de nouvelles recrues volontaires pour la cause."
Les militaires occidentaux doivent davantage s'interroger sur les véritables attentes de la population locale et faire preuve de compréhension psychologique et culturelle pour saper le soutien dont jouissent les mouvements insurrectionnels."
"Les unités déployées en Irak et en Afghanistan n'ont pas reçu une formation leur permettant d'avoir un véritable impact psychologique positif dans leurs zones d'opérations", estime l'IISS, qui critique notamment l'"absence de cohérence" sur ce plan des pays de l'Otan opérant en Afghanistan.
L'Otan, souligne-t-il, fait face dans ce pays à son défi le plus sérieux car la résistance inattendue des taliban met en évidence l'insuffisance de ses troupes sur le terrain et l'inadéquation de l'équipement de certains contingents.
"Du succès ou de l'échec de ses opérations en Afghanistan dépendra l'avenir de l'Otan", estime l'Institut.
L'Alliance atlantique compte sur une pause de la guérilla islamiste à la faveur de l'hiver pour améliorer la sécurité dans le Sud, principal fief des taliban, où sont déployés militaires américains, britanniques, canadiens et néerlandais.
Mais, estime l'IISS, "il est probable que les taliban, eux aussi, y voient un tournant" dans le conflit. "La majorité des pays membres de l'Otan étant réticents à fournir plus de troupes pour renforcer celles qui sont sur le terrain, cet hiver sera crucial pour l'Alliance."
Par Reuters