La course au nucléair peut elle réduire les conflits dans la région et apporter une stabilité pour le développement économique, je le crois.
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Plusieurs signes indiquent le début d'une course au nucléaire dans les pays du Moyen-Orient. Des ambitions auxquelles l'Iran n'est pas étranger et qui inquiètent la presse arabe.
"L'histoire du Moyen-Orient retiendra-t-elle le président iranien Mahmoud Ahmadinejad comme celui qui a réussi à changer l'équilibre nucléaire dans la région ? L'Iran poursuit son programme nucléaire civil, défie les Etats-Unis et l'Europe et fait peur à ses voisins", relève l'éditorialiste du quotidien panarabe Al-Hayat.
En décembre 2006, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Oman) ont annoncé, à l'issue de leur sommet annuel tenu en Arabie Saoudite, qu'ils envisageaient un programme nucléaire civil commun, rappelle le journal. Un mois plus tard, en janvier 2007, c'était au tour du roi Abdallah II de Jordanie de déclarer dans une interview accordée au quotidien israélien Ha'Aretz que son pays se préparait à l'élaboration d'un programme nucléaire civil, poursuit le quotidien.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a pour sa part fortement appuyé la décision du CCG et souligné le souhait de son pays de se doter aussi de l'énergie nucléaire à des fins civiles, signale Al-Hayat. Des projets analogues sont également conçus par l'Egypte et ont été confirmés en novembre 2006 lors de la dernière visite du président égyptien Hosni Moubarak en Russie, signale encore le journal.
Ces ambitions nucléaires arabes se développent alors qu'Israël, qui possède l'arme atomique – quoiqu'il ne le reconnaisse pas officiellement –, refuse de signer le Traité de non-prolifération nucléaire, souligne l'éditorialiste. "Tant que l'Etat hébreu sera doté de l'arme nucléaire et que l'Iran s'orientera dans cette direction, les pays arabes de la région seront forcément attirés par cette technologie."
Le quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida partage cet avis et écrit dans son éditorial : "Il est difficile de ne pas envier l'Iran dont le programme nucléaire et l'insistance de son président Ahmadinejad à poursuivre son développement indiquent que ce pays a au moins réussi à accomplir une réalisation d'envergure." Le quotidien poursuit en se lançant dans une comparaison avec le monde arabe, qui "depuis des décennies vit au rythme des festivités et des célébrations qui encensent ses dirigeants. Des rassemblements organisés alors que dans ces mêmes pays les morts se multiplient et que les actes de violences sont banalisés."
L'éditorialiste exprime sa "honte" face à ces régimes qui n'ont pas su profiter de leurs ressources et de leurs énormes capacités financières pour améliorer un tant soit peu le sort de leurs peuples et encore moins libérer un pouce de la terre palestinienne. Le journal s'arrête notamment sur les meurtres commis en Irak et visant des scientifiques. "Selon des sources britanniques, avant la chute du régime irakien de Saddam Hussein, il y avait quelque 20 000 chercheurs de haut niveau en Irak. Ceux qui ont survécu sont peut-être actuellement réfugiés en Iran et participent à l'élaboration du projet nucléaire de ce pays." Et d'affirmer : "L'Iran peut être fier d'avoir rejoint le club des pays développés dotés de la technologie nucléaire."
Toutefois, Al-Hayat Al-Jadida reconnaît les dangers de la prolifération du nucléaire au Moyen-Orient tout comme le quotidien panarabe Al-Hayat. Ce dernier souligne que "la course au nucléaire, même civil, dans une région aussi instable que le Moyen-Orient peut être à l'origine d'une tragédie, voire de catastrophes sans précédent. Au lieu de s'orienter vers une dénucléarisation, notamment en ce qui concerne Israël, la région nourrit des ambitions inverses alors que les guerres et les conflits n'y manquent pas."
Hoda Saliby
5 févr. 2007
Source Al Hayat traduit par (Courrier International)
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Plusieurs signes indiquent le début d'une course au nucléaire dans les pays du Moyen-Orient. Des ambitions auxquelles l'Iran n'est pas étranger et qui inquiètent la presse arabe.
"L'histoire du Moyen-Orient retiendra-t-elle le président iranien Mahmoud Ahmadinejad comme celui qui a réussi à changer l'équilibre nucléaire dans la région ? L'Iran poursuit son programme nucléaire civil, défie les Etats-Unis et l'Europe et fait peur à ses voisins", relève l'éditorialiste du quotidien panarabe Al-Hayat.
En décembre 2006, les pays membres du Conseil de coopération du Golfe (CCG : Arabie Saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Oman) ont annoncé, à l'issue de leur sommet annuel tenu en Arabie Saoudite, qu'ils envisageaient un programme nucléaire civil commun, rappelle le journal. Un mois plus tard, en janvier 2007, c'était au tour du roi Abdallah II de Jordanie de déclarer dans une interview accordée au quotidien israélien Ha'Aretz que son pays se préparait à l'élaboration d'un programme nucléaire civil, poursuit le quotidien.
Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a pour sa part fortement appuyé la décision du CCG et souligné le souhait de son pays de se doter aussi de l'énergie nucléaire à des fins civiles, signale Al-Hayat. Des projets analogues sont également conçus par l'Egypte et ont été confirmés en novembre 2006 lors de la dernière visite du président égyptien Hosni Moubarak en Russie, signale encore le journal.
Ces ambitions nucléaires arabes se développent alors qu'Israël, qui possède l'arme atomique – quoiqu'il ne le reconnaisse pas officiellement –, refuse de signer le Traité de non-prolifération nucléaire, souligne l'éditorialiste. "Tant que l'Etat hébreu sera doté de l'arme nucléaire et que l'Iran s'orientera dans cette direction, les pays arabes de la région seront forcément attirés par cette technologie."
Le quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida partage cet avis et écrit dans son éditorial : "Il est difficile de ne pas envier l'Iran dont le programme nucléaire et l'insistance de son président Ahmadinejad à poursuivre son développement indiquent que ce pays a au moins réussi à accomplir une réalisation d'envergure." Le quotidien poursuit en se lançant dans une comparaison avec le monde arabe, qui "depuis des décennies vit au rythme des festivités et des célébrations qui encensent ses dirigeants. Des rassemblements organisés alors que dans ces mêmes pays les morts se multiplient et que les actes de violences sont banalisés."
L'éditorialiste exprime sa "honte" face à ces régimes qui n'ont pas su profiter de leurs ressources et de leurs énormes capacités financières pour améliorer un tant soit peu le sort de leurs peuples et encore moins libérer un pouce de la terre palestinienne. Le journal s'arrête notamment sur les meurtres commis en Irak et visant des scientifiques. "Selon des sources britanniques, avant la chute du régime irakien de Saddam Hussein, il y avait quelque 20 000 chercheurs de haut niveau en Irak. Ceux qui ont survécu sont peut-être actuellement réfugiés en Iran et participent à l'élaboration du projet nucléaire de ce pays." Et d'affirmer : "L'Iran peut être fier d'avoir rejoint le club des pays développés dotés de la technologie nucléaire."
Toutefois, Al-Hayat Al-Jadida reconnaît les dangers de la prolifération du nucléaire au Moyen-Orient tout comme le quotidien panarabe Al-Hayat. Ce dernier souligne que "la course au nucléaire, même civil, dans une région aussi instable que le Moyen-Orient peut être à l'origine d'une tragédie, voire de catastrophes sans précédent. Au lieu de s'orienter vers une dénucléarisation, notamment en ce qui concerne Israël, la région nourrit des ambitions inverses alors que les guerres et les conflits n'y manquent pas."
Hoda Saliby
5 févr. 2007
Source Al Hayat traduit par (Courrier International)