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Quand l’État malien offre son peuple aux intérêts impérialistes

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  • Quand l’État malien offre son peuple aux intérêts impérialistes

    Un article paru sur le site maliactu.net le 6 janvier 2017 va me permettre de poser la question du sens profond de la politique actuellement menée par les dirigeants du Mali, un pays qui a terriblement souffert de la guerre lancée en 2011 contre la Libye par la France de Nicolas Sarkozy avec, comme objectif central, la disparition du guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi.

    En voici l’information principale :

    « Notre pays s’apprête à organiser un événement majeur phare pour attirer les investisseurs. »

    Le temps des partenariats avec la Libye est donc terminé : voici que l’on s’efforce d’attirer sur nous autres, Maliennes et Maliens, l’attention des vautours du capitalisme mondial…

    Le maître d’œuvre de la manifestation prévue est Moussa Ismaïla Touré, directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements (API-Mali).

    Selon lui, en quelque sorte, plus il y aura de vautours, mieux ce sera. Le forum Investir, qui se tiendra à Bamako les 25 et 26 septembre 2017, doit aider à faire connaître et apprécier les plus gros morceaux de ce qu’il reste de richesses au peuple malien, l’un des plus pauvres de la terre :

    « Il permettra tout au long des préparatifs de véhiculer une image positive du pays et faire passer des messages positifs. Et dire à la communauté économique nationale et internationale qu’il fait bon d’investir au Mali, que les opportunités sont toujours là. »

    Encore ne faudra-t-il pas hésiter à se précipiter :

    « Elles sont encore plus intéressantes. Il vaut mieux être parmi les premiers pour en profiter plus. »

    « En profiter plus » !… C’est-à-dire : faire un maximum de profit… Ce qui est évidemment le rôle de la mise en œuvre des capitaux… Le peuple malien n’a qu’à bien se tenir !

    Et cependant, en l’occurrence, il va y avoir Maliens et Maliens. Ils ne seront en effet pas tous placés du même côté de la frontière des rapports de classe. Le pays doit se mettre en ordre de bataille : c’est ce que les Occidentaux attendent du Mali. En régime capitaliste, il faut disposer d’une main- d’œuvre judicieusement formée techniquement et idéologiquement.

    Mais il faut surtout avoir une bourgeoisie nationale qui soit au fait des responsabilités qui sont les siennes et qui puisse se joindre à la grande bourgeoisie… Ainsi Moussa Ismaïla Touré sait-il qui vont être ses principaux interlocuteurs dans le camp capitaliste :

    « Ce sont des maliens, des entreprises maliennes et des groupes internationaux qui opèrent déjà au Mali. Nous tenons à ce que ces acteurs qui sont déjà installés, soient mis en avant. »

    Il s’agit donc d’un noyau dur, de gens dont l’État malien paraît s’être engagé à respecter les droits acquis. Ensuite vient une autre cohorte :

    « La deuxième cible, c’est la diaspora malienne. Elle représente un pouvoir économique très important et qui est très active dans leurs pays d’accueil.

    Si vous prenez par exemple le Congo, les Maliens sont parmi les plus grands opérateurs dans ce pays. »

    Intermédiaire entre le capital national malien et le capital international, il y a donc un capital régional africain… qui dessine une autre face des projets occidentaux : celle qui cherche à remédier à l’exiguïté des diverses économies africaines issues de l’ancienne colonisation… Il faudrait les réunir à travers différentes synergies capitalistiques…

    Troisième catégorie, ainsi que le déclare Moussa Ismaïla Touré :

    « Enfin, ce sont tous les investisseurs, étrangers notamment, qui ont des capitaux et qui cherchent des opportunités dans le monde. Nous allons leur faire comprendre que le Mali est une terre d’opportunités et qu’ils ont leurs places parmi nous. »

    Il s’agit là d’atteindre, en quelque sorte, les détenteurs de capitaux qui n’auraient jamais entendu parler du Mali… Et dans cette direction, la mondialisation ne peut vraiment pas être un vain mot :

    « Nous allons mener plusieurs activités identiques en Europe, en Asie, dans les pays du Moyen Orient, en Amérique du Nord… pour susciter l’intérêt autour de ce forum et des opportunités qu’offre le Mali. »

    Arrivé à cet endroit de ma lecture de l’article, je me suis tourné une nouvelle fois vers Michel J. Cuny pour qu’il m’apporte l’éclairage que Vladimir Ilitch Lénine peut nous fournir…

    Feuilletons L’impérialisme, stade suprême du capitalisme, que ce dernier a rédigé entre janvier et juin 1916, c’est-à-dire au beau milieu de la Première Guerre Mondiale…

    « Ce qui caractérisait l’ancien capitalisme, où régnait la libre concurrence, c’était l’exportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, c’est l’exportation des capitaux. »

    La différence est ici celle qui va du capitalisme à l’impérialisme. Moussa I. Touré est donc un excellent serviteur de celui-ci. Mais pourquoi exporter les capitaux dans les pays sous-développés ? Réponse de Lénine :

    « Les profits y sont habituellement élevés, car les capitaux y sont peu nombreux, le prix de la terre relativement bas, les salaires de même, les matières premières à bon marché. »

    Dernier point à considérer. Lénine écrit :

    « Le capital financier est un facteur si puissant, si décisif, pourrait-on dire, dans toutes les relations économiques et internationales, qu’il est capable de se subordonner et se subordonne effectivement même des États jouissant d’une complète indépendance politique. » (page 280)

    Mais que dire d’États qui offrent, à cor et à cris, leur propres pays aux appétits impérialistes ? Revenons une dernière fois à Moussa Ismaïla Touré :

    « L’appel à lancer c’est dire que le Mali est riche, plein de potentiels. Les Maliens se battent pour la paix. Cette paix doit être consolidée par des victoires économiques. » Victoires économiques de qui ?… Du peuple malien ?…

    Issa Diakaridia Koné

    envoyé par Michel J. Cuny

    reseau international 26 juillet 2017

  • #2
    Nos pays africains sont colonisés par le capitalisme financier impérialiste atlantiste, ses agents sont nos gouvernants. Nos peuples courbent l'échine ?
    Basta !

    Commentaire

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