Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Russie - Etats-Unis : froid sibérien entre les deux pays

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Russie - Etats-Unis : froid sibérien entre les deux pays

    La tension est montée de plusieurs crans entre la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis à la suite de la confirmation de la livraison de combustibles russes pour la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, dans le sud du pays. La crise couve en fait depuis quelque temps entre Washington et Moscou.

    L'objet de cette tension est d'abord le site de l'installation du bouclier antimissiles américain en Pologne et en République Tchèque, face à la Russie, ensuite l'accompagnement de Moscou du projet de centrale nycléaire iranienne de Bouchehr. Les Russes, qui avaient déjà violemment critiqué et protesté contre le projet américain de déploiement de missiles balistiques tout près de zones sensibles et stratégiques de Russie, ont répliqué lundi par l'annonce d'un tir de missile intercontinental à partir d'un sous-marin nucléaire à partir de la mer de Barents.

    Moscou a ainsi officiellement annoncé avoir procédé à un tir de missile intercontinental, au beau milieu d'une crise latente entre les deux pays. Car si Moscou a sorti ses griffes, et averti qu'elle ferait usage de ses missiles dans le cas de l'activation du bouclier antimissiles américain, c'est que les relations entre les deux pays se sont nettement détériorées ces dernières semaines.

    A l'intransigeance des Américains de déployer leur système de défense tout près du territoire russe, Moscou aura repliqué doublement : soutien officiel à la construction d'une centrale nucléaire iranienne, ensuite déploiement de la force de frappe en cas d'attaque. Et les Russes, «rouges» de colère, répliquent par le commandant en chef des forces stratégiques qui a déclaré que «les éléments du bouclier antimissiles américain pourraient devenir la cible des missiles stratégiques intercontinentaux russes. A l'évidence, Vladimir Poutine aura été clair, plus clair que son vis-à-vis américain : Moscou frappera en cas de menaces occidentales.

    La menace militaire contre l'expansionnisme occidental dans les «anciennes républiques soviétiques» est réelle, palpable, selon des analystes. La Russie, inquiète des menaces de frappes américaines contre l'Iran et les répercussions que cela engendrerait sur la stabilité politique dans toute l'Asie mineure, sur son flanc sud, a décidé de mettre un «bémol» à cette provocation des Occidentaux, dont l'Union européenne qui n'aurait pas trouvé d'objections au déploiement prévu du bouclier antimissiles américain en Pologne et en République Tchèque.

    Car si moscou multiplie les mises en gardes, c'est que, en fait, ce fameux bouclier antimissiles US n'a pas été encore déployé. Pour le moment, Washington observe et analyse les réactions de la Russie qui aura montré que, pour le moment, elle reste inflexible sur la vacuité de ce projet, d'autant que l'Iran pourrait devenir un enjeu stratégique pour ce duel entre les deux superpuissances nucléaires mondiales. Et, dans ce bras de fer de puissances nucléaires qui continuent depuis l'époque révolue du téléphone rouge, Moscou aura tiré un autre Joker de sa manche : la question de l'autonomie pour le Kosovo. Et, à ce jeu du chat et de la souris entre Moscou, Bruxelles et Washington, que des intérêts stratégiques liés à la maîtrise et la distribution des dividendes de l'énergie divisent, il y a fort à parier que la Russie a bien des arguments, et pas seulement militaires, pour ramener à la raison le président Bush et les concepteurs du projet de bouclier antimissiles américain en Europe de l'Est. Quant aux Européens de l'UE, ils assisteront, comme d'habitude, à l'empoignade médiatique sur fond de menaces militaires à peine voilées entre les deux puissances qui se disputent toujours le partage du monde.

    Et, demain au Conseil de sécurité de l'ONU, les délégués des deux pays se serreront les mains et la crise aura fait long feu entre les deux pays. Mais, dans l'intervalle, on s'habituera à leurs sautes d'humeur.

    Daouadi Miloud (Le Quotidien d'Oran)
Chargement...
X