Bachir Ben Barka, fils de l’opposant marocain assassiné, Mehdi Ben Barka, à El Khabar
« La coopération entre les services de renseignement marocains et le Mossad est une réalité depuis les années 60 »
« Personne ne nie l’implication de Hassan II dans l’enlèvement et l’assassinat de mon père »
Bachir Ben Barka, le fils de l’opposant marocain assassiné, Mehdi Ben Barka, n’a pas caché son indignation devant le film diffusé récemment sur la chaîne de télévision France 2, autour de l’enlèvement de son père, et il a dénoncé, dans un entretien accordé à El Khabar, une tentative visant à disculper le Roi Hassan II à travers ce film. Il a également révélé les causes qui ont poussé le Mossad à participer au crime.
El Khabar : Le film diffusé récemment sur France 2 autour de la liquidation de votre père relate des faits totalement différents de votre point de vue, comment expliquez-vous l’attitude de France 2 même si la Justice n’a pas encore tranchée sur cette affaire ?
Bachir Ben Barka : Nous ne pouvons juridiquement interdire à aucune chaîne, publique ou privée, de diffuser un film comme celui-là, mais la décision de France 2 reste sujette à polémique, d’autant plus que les scénaristes ne se sont appuyés que sur la version des services de renseignement marocains. Sincèrement, je pense que le réalisateur de ce film a manqué de courage lorsqu’il a tenté de disculper Hassan II de ce crime, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun responsable sur terre qui nie l’implication du défunt Roi dans l’enlèvement et l’assassinat de mon père.
El khabar : Ne sentez-vous pas que les autorités françaises veulent, à travers ce film, diffuser une version contraire de la réalité ?
Bachir Ben Barka : Je ne pense pas car à mon avis les autorités françaises n’ont rien à voir dans le contenu du film puisque la responsabilité incombe à la chaîne qui l’a diffusé, aux scénaristes et aux producteurs, mais les autorités françaises ont d’autres responsabilités dans l’affaire de la liquidation de mon père, étant donné qu’elles refusent de coopérer avec la justice, et tardent à lui permettre d’utiliser les archives françaises. Je pense que les réserves des gouvernements français successifs sont responsables des entraves au bon déroulement des enquêtes depuis 42 ans. Rappelons-nous que le général De Gaulle avait qualifié l’affaire de secondaire et sans importance. C’est lui qui nous a obligés, durant des années, à mener un combat pour mettre la lumière sur cette affaire qui a été inscrite comme secret d’Etat.
El Khabar : Dans le livre d’un journaliste israélien, il a été mentionné que le Mossad (services secrets israéliens) a joué un rôle important dans la liquidation de Mehdi Ben Barka. Quelles informations sont en votre possession à ce sujet ?
Bachir Ben Barka : Il y a quarante ans, une revue israélienne a évoqué l’implication du Mossad dans le meurtre de mon père, et le journaliste qui avait écrit le rapport avait été emprisonné. En ce qui concerne le nouveau livre, nous ne pouvons pas nous aventurer à faire des commentaires, car nous ignorons les sources de ce journaliste et leur degré de crédibilité. Pour ce qui nous concerne, ce livre est une version comme celles qui l’ont précédée, et nous attendons sa traduction vers le français, l’anglais ou l’arabe, afin de pouvoir examiner son contenu, pour ensuite émettre un jugement.
El Khabar : Pour quelles raisons êtes-vous sûr que c’est le Mossad qui est impliqué dans cette affaire ?
Bachir Ben Barka : Mon père représentait un réel danger pour ces gens-là, car il a été l’un des premiers en 1965 à dénoncer les relations entre Israël et les communautés portugaises en Afrique, et c’est ce qui a entravé les plans sionistes sur le continent. Mehdi Ben Barka a été l’un des premiers hommes politiques arabes à évoquer la question palestinienne lorsqu’il l’a qualifiée de « libération de la nation », lui niant le caractère de guerre de religion entre juifs et musulmans. La deuxième raison réside dans le fait qu’une relation de coopération a lié le Mossad aux services de renseignement marocains, même avant l’affaire Ben Barka, car la présence du Mossad au Maroc et sa coopération avec les services de renseignements marocains sont une réalité. Tout a commencé au début des années 60 avec la première campagne d’immigration de juifs marocains vers Israël.
El Khabar : Allez-vous porter plainte contre le Mossad ?
Bachir Ben Barka : Non, car actuellement, nous demandons au juge français de poursuivre l’enquête et de se rapprocher des autorités israéliennes pour nous fournir des documents qui permettent de révéler les dessous de cette affaire.
- El Khabar
« La coopération entre les services de renseignement marocains et le Mossad est une réalité depuis les années 60 »
« Personne ne nie l’implication de Hassan II dans l’enlèvement et l’assassinat de mon père »
Bachir Ben Barka, le fils de l’opposant marocain assassiné, Mehdi Ben Barka, n’a pas caché son indignation devant le film diffusé récemment sur la chaîne de télévision France 2, autour de l’enlèvement de son père, et il a dénoncé, dans un entretien accordé à El Khabar, une tentative visant à disculper le Roi Hassan II à travers ce film. Il a également révélé les causes qui ont poussé le Mossad à participer au crime.
El Khabar : Le film diffusé récemment sur France 2 autour de la liquidation de votre père relate des faits totalement différents de votre point de vue, comment expliquez-vous l’attitude de France 2 même si la Justice n’a pas encore tranchée sur cette affaire ?
Bachir Ben Barka : Nous ne pouvons juridiquement interdire à aucune chaîne, publique ou privée, de diffuser un film comme celui-là, mais la décision de France 2 reste sujette à polémique, d’autant plus que les scénaristes ne se sont appuyés que sur la version des services de renseignement marocains. Sincèrement, je pense que le réalisateur de ce film a manqué de courage lorsqu’il a tenté de disculper Hassan II de ce crime, alors qu’il n’y a aujourd’hui aucun responsable sur terre qui nie l’implication du défunt Roi dans l’enlèvement et l’assassinat de mon père.
El khabar : Ne sentez-vous pas que les autorités françaises veulent, à travers ce film, diffuser une version contraire de la réalité ?
Bachir Ben Barka : Je ne pense pas car à mon avis les autorités françaises n’ont rien à voir dans le contenu du film puisque la responsabilité incombe à la chaîne qui l’a diffusé, aux scénaristes et aux producteurs, mais les autorités françaises ont d’autres responsabilités dans l’affaire de la liquidation de mon père, étant donné qu’elles refusent de coopérer avec la justice, et tardent à lui permettre d’utiliser les archives françaises. Je pense que les réserves des gouvernements français successifs sont responsables des entraves au bon déroulement des enquêtes depuis 42 ans. Rappelons-nous que le général De Gaulle avait qualifié l’affaire de secondaire et sans importance. C’est lui qui nous a obligés, durant des années, à mener un combat pour mettre la lumière sur cette affaire qui a été inscrite comme secret d’Etat.
El Khabar : Dans le livre d’un journaliste israélien, il a été mentionné que le Mossad (services secrets israéliens) a joué un rôle important dans la liquidation de Mehdi Ben Barka. Quelles informations sont en votre possession à ce sujet ?
Bachir Ben Barka : Il y a quarante ans, une revue israélienne a évoqué l’implication du Mossad dans le meurtre de mon père, et le journaliste qui avait écrit le rapport avait été emprisonné. En ce qui concerne le nouveau livre, nous ne pouvons pas nous aventurer à faire des commentaires, car nous ignorons les sources de ce journaliste et leur degré de crédibilité. Pour ce qui nous concerne, ce livre est une version comme celles qui l’ont précédée, et nous attendons sa traduction vers le français, l’anglais ou l’arabe, afin de pouvoir examiner son contenu, pour ensuite émettre un jugement.
El Khabar : Pour quelles raisons êtes-vous sûr que c’est le Mossad qui est impliqué dans cette affaire ?
Bachir Ben Barka : Mon père représentait un réel danger pour ces gens-là, car il a été l’un des premiers en 1965 à dénoncer les relations entre Israël et les communautés portugaises en Afrique, et c’est ce qui a entravé les plans sionistes sur le continent. Mehdi Ben Barka a été l’un des premiers hommes politiques arabes à évoquer la question palestinienne lorsqu’il l’a qualifiée de « libération de la nation », lui niant le caractère de guerre de religion entre juifs et musulmans. La deuxième raison réside dans le fait qu’une relation de coopération a lié le Mossad aux services de renseignement marocains, même avant l’affaire Ben Barka, car la présence du Mossad au Maroc et sa coopération avec les services de renseignements marocains sont une réalité. Tout a commencé au début des années 60 avec la première campagne d’immigration de juifs marocains vers Israël.
El Khabar : Allez-vous porter plainte contre le Mossad ?
Bachir Ben Barka : Non, car actuellement, nous demandons au juge français de poursuivre l’enquête et de se rapprocher des autorités israéliennes pour nous fournir des documents qui permettent de révéler les dessous de cette affaire.
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