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Maroc : Le système des palais

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  • Maroc : Le système des palais


    À palais, palais et demi

    Pour bien saisir l'importance de la “carte” des palais et des budgets qui leurs sont alloués, il est nécessaire de retourner, donc, à l'époque hassanienne. “Hassan II n'a hérité de Mohammed V que de quatre palais véritablement habitables : celui de Casablanca, qui sera agrandi et restauré par la suite, le palais de Rabat, qui sera lui aussi étendu et enrichi de nouvelles ailes, le palais d'Ifrane qui a été légué par les Français puis modernisé et agrandi par les Marocains. Et enfin, l'actuelle résidence royale de Dar Essalam au quartier Souissi, qui s'appelait dans le temps Ksar Essalam”, énumère un historien. à Skhirat, Hassan II se dote d'une résidence aux allures de palais mais qui, officiellement, porte le nom plus discret de Moustaf Malaki (estivage royal). Une vingtaine de kilomètres plus au sud, à Bouznika, il fait construire une autre bâtisse prestigieuse qu'il nomme officiellement Mazraâ Malakia (ferme royale). La première demeure construite pour et par le roi défunt, et portant le titre de palais royal, est érigée sur les hauteurs de Tanger, précisément au Jbel Lkbir (la grande montagne). Suivra le palais d'Agadir, tandis que les palais de Marrakech, Fès, Meknès, Tétouan, Casablanca, Rabat et Ifrane sont relookés par l'architecte français André Paccard. Le gros-œuvre est, quant à lui, confié à un autre proche du Palais, l'entrepreneur Mohamed El Mernissi. Cette frénésie dure jusqu'au milieu des années 90, avec l'inauguration d'un deuxième palais à Agadir et d'un autre à Erfoud, construit sur les ruines d'un ancien hôtel. Ceci sans oublier la flopée de résidences qui essaiment comme des champignons de part et d'autre du Maroc… à l'exception notable des provinces du Sud.

    Pour gérer cet empire immobilier, Hassan II crée au début des années 80 un nouveau ministère complètement indépendant du gouvernement : le ministère de la Maison Royale, du Protocole et de la Chancellerie, qu'il confie au général Moulay Hafid El Alaoui, proche parmi les proches. C'est un faux ministère et un vrai tour de passe-passe : “En mettant son parc de palais et de résidences sous la houlette de ce ministère, Hassan II se déchargeait judicieusement du fardeau financier lié à leur gestion. Et en vertu d'un étonnant statut hybride, ni public, ni privé, ces palais, dont le fonctionnement était désormais financé par les deniers publics, restaient malgré tout sous la totale emprise royale”, se souvient un ancien ministre. Pour soulager davantage les finances de Hassan II, Moulay Hafid El Alaoui, qui s'avère d'une efficacité redoutable, sort de son chapeau une deuxième astuce : il recrute l'essentiel du personnel des palais en puisant dans les ressources humaines des offices et départements ministériels, ces derniers assumant de facto le paiement des salaires versés aux employés de Sa Majesté. En plus des médecins employés dans les nombreux dispensaires royaux, des cadres financiers issus du ministère des Finances et des techniciens de divers ministères, le Palais “se sert” ainsi dans les effectifs des employés de la promotion nationale. A un niveau supérieur, les conservateurs des palais et les intendants sont eux aussi recrutés le plus souvent parmi les officiers supérieurs de l'armée… qui continue à leur verser leurs soldes. Et pour boucler la boucle, le Palais commence à se ravitailler chez des entreprises appartenant au… roi ! Qu’il paie, on imagine, rubis sur l’ongle. Une nouvelle astuce que l'on doit, cette fois, à Brahim Frej, fidèle chambellan de Hassan II.

    Autarcie, quand tu nous tiens
    Chargé de fructifier la fortune de son roi, Frej fait donc en sorte qu'une bonne partie du ravitaillement des palais soit assurée par des filiales de Siger (anagramme de Regis, roi en latin), le holding royal qu'il dirigeait. Parmi ces filiales, Primarios fournit l'essentiel de l'immobilier et des objets de décoration présents dans les palais et résidences royales. Cette société fabrique, entre autres, les kitchissimes fauteuils capitonnés et les fameuses tentures dorées du palais qui meublent les photos officielles du Matin du Sahara.

    Au registre denrées alimentaires, le Palais se ravitaille en produits laitiers, viandes, fruits et légumes auprès des Domaines Agricoles. Anciennement appelée Domaines Royaux, cette société privée est également une filiale de Siger. Elle dispose de plusieurs exploitations dont la plus célèbre, celle de Douiet dans la région de Fès, fournit le fameux Chergui, l'unique marque de produits laitiers qui a droit de cité dans les cuisines royales depuis des décennies. Abritant un pavillon royal (évidemment meublé par Primarios), le domaine de Douiet s'étend sur plusieurs milliers d'hectares et compte en son sein un lac de cent hectares. Autre fournisseur du Palais, le domaine de la résidence du lac à Salé fournit essentiellement des fruits et végétaux.

    C'est donc ce système dont a hérité, aujourd'hui, Mohammed VI. Un système qu'il a su, avec l'aide notamment de son secrétaire particulier, moderniser, développer, auditer… et fructifier. Mais pas seulement. Un familier de la Cour explique : “Emporté par son élan réformateur, Mohammed VI a songé au début des années 2000 à ouvrir certains de ses palais au public et aux touristes”. Carrément. A Casablanca, on a même évoqué l'inauguration d'un musée au palais des Habous. “Du temps de Mohammed V, les gens pouvaient accéder à certains palais tels que Ksar Essalam à Rabat, au mausolée de Moulay El Hassan dans le palais de Rabat et au palais des Habous à Casablanca. Ces visites ont perduré jusqu'aux premières années du règne de Hassan II, avant d'être brutalement interdites”, poursuit notre source.

    Après les attentats de mai 2003, Mohammed VI a pourtant fini par abandonner ce projet qui aurait pu permettre aux Marocains de percer, ne serait-ce que partiellement, le secret de la Cour et de ses fastes. Les palais se sont donc refermés comme des huîtres. Durant l'année 2005, plusieurs immeubles privés sont même détruits, notamment à Marrakech et à Agadir, à cause de leur trop grande proximité avec un palais royal. à Rabat, sécurité oblige, le quartier Touarga, qui abrite le palais royal du Méchouar, le palais Riad et le palais Diafa, est désormais fermé aux passants et aux automobilistes. Les palais sont retournés au silence. “Mais il reste les procès publics faits au petit personnel pour permettre à l'opinion publique de suivre, même de loin, le déroulement (d'une partie) de la vie à l'intérieur des palais”, rappelle, un brin ironique, notre interlocuteur. C’est toujours ça de gagné.
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    Petit personnel. Au service de Sa Majesté

    Dans son ouvrage de référence, Le protocole et les usages au Maroc, des origines à nos jours publié en 1971, Mohamed El Alami, membre du cabinet de l'ancien Premier ministre Abdellah Ibrahim, énumère une dizaine de corporations de serviteurs et de métiers qui évoluent depuis toujours au sein des palais : la corporation des porteurs des fusils royaux, la corporation des gens de thé, la corporation des gens de lit, la corporation des gens de tapis de prière, la corporation des gens de l'eau, la corporation des bouchers, la corporation des gens de bains, la corporation des gens de l'écurie dirigée par Caïd Er-Rua. En plus des servantes de la cour, dirigées par une “Arifa Dar” (gouvernante). Si la plupart de ces corporations ont disparu avec le temps, certaines ont survécu. C'est notamment le cas des Mchaouriya, agents chargés de communiquer les instructions royales et d'assurer la sécurité du souverain. Reconnaissables grâce à leurs chéchias et leurs caftans ouverts, ce sont eux qui prononcent la fameuse invocation “Allah Ybarek Fi Aamer Sidi”. Accessoirement, ils s'occupent également d'exécuter certains châtiments prononcés par le roi. Mais dans un passé récent, ce rôle était surtout rempli par Abid Al Afia (littéralement “les esclaves du feu”). L'autre survivance du passé est la corporation des Mzarek, Mkhaznia porteurs de lances lors des processions royales. Toujours selon Mohamed El Alami, jusqu'aux dernières années du règne de Hassan II, certains palais du royaume continuaient toujours à abriter parmi leurs murs de vieux eunuques appelés “Al Makhssiyine” en arabe classique et “At-Tauwachya” dans le jargon du Palais.






    tel quel n°310


    === MODERATION ===
    Indiquez des titres explicites pour vos sujets de discussions. Lisez la FAQ, SVP : http://www.algerie-dz.com/forums/faq...edaction_topic

  • #2
    Le magazine ne nous révèle rien de secret.

    Sauf qu'il omet de dire concernant les "corporations", qu'elles sont toutes chapeautés par un Caid.

    Une "corporation" omise et qui a "survécu",celle des "Blaghi" (Babouches).

    Les repas (de véritables festins Royaux)sont servis quotidiennement et dans chaque palais ou résidences et ce à travers le Royaume mais aussi les résidences Royales à l'étranger.
    Cela coute pour les palais 15000Euros/par palais!!.
    Pour les résidences 10000Euros/ résidence!!
    Que "Sa Majesté" vienne ou pas !
    Les frais de logistique des déplacements du Roi sont énormes....etc.
    La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
    De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
    .
    Merci.
    " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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    • #3
      arayzon expert en palais royaux.jolie boulot lol
      tt ca est bien mais l'important pour moi que tous ca a ete publier dans un journal marocaion (tel quel)..................a mediter

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      • #4
        Hbibna axapac bonjour.

        arayzon expert en palais royaux...

        Tu ne vas pas me dire que tu sais rien sur les palais

        Sinon que "le magazine marocain" ne nous révèle pas le secret de l'origine du cosmos .
        La pire chose pour l'Homme, serait qu'il meurt idiot.
        De grâce épargnez-moi la prolixe, la syntaxe et la chiffrerie à tout va
        .
        Merci.
        " TOUCHE PAS A MA NAPPE ALBIENNE "

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        • #5
          C'est scandaleux tout cet argent gaspillé inutilement et meme si cela fait travailler des gens.
          C'est un scandale ! comme disait Marchais.

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