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Ghali même sort que Pinochet ?

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  • Ghali même sort que Pinochet ?

    Aura t il le même sort ?

    Arrestation à Londres


    Le 16 octobre 1998, alors qu'il est à Londres pour des examens médicaux, le général Pinochet est placé en état d'arrestation puis assigné en résidence surveillée, à la suite d'un mandat d'arrêt international émis par le juge espagnol Baltasar Garzón. En Espagne, deux procédures sont en cours : le juge Manuel García Castellón enquête sur l'assassinat ou la disparition de ressortissants espagnols au Chili entre septembre 1973 et décembre 1983, tandis que Baltasar Garzón enquête sur « l'opération Condor ». Les deux juges accusent l'ancien président de « génocide, de tortures, de terrorisme international et d'enlèvements »

    Contexte chilien


    L'arrestation d'Augusto Pinochet place les gouvernements chilien et britannique dans l'embarras : le premier, parce qu'au nom de la souveraineté nationale et pour satisfaire l'armée, il réclame sa remise en liberté86 ; le second, parce qu'il s'interroge sur sa compétence juridique87 et parce que, comme le rappelle Pinochet dans une déclaration, le ministère des Affaires étrangères britannique était au courant de sa visite au Royaume-Uni88.

    En signe de protestation, le gouvernement chilien d'Eduardo Frei envoie son ministre des Affaires étrangères à Londres, suspend les échanges interministériels88 et oblige les députés socialistes Isabel Allende Bussi et Juan Pablo Letelier, partis à Londres pour dénoncer les crimes du régime militaire, à faire amende honorable le 3 décembre alors que Ricardo Lagos, le candidat de la Concertation, demande à son tour le retour de Pinochet au Chili89.

    Augusto Pinochet en 1998.

    Tandis qu'à Londres, les exilés de la dictature manifestent pour réclamer le jugement de Pinochet, au Chili, l'arrestation du vieux général fait craindre le retour des tensions internes entre les partisans et opposants à Pinochet : le 2 décembre, un sondage de l'institut Mori, commenté par la sociologue Marta Lagos, selon lequel 45 % de Chiliens jugent négativement son arrestation contre 44 % qui la jugent positivement, est publié dans les journaux chiliens. Selon le même sondage, 63 % des Chiliens pensent que le général Pinochet était responsable des faits qui lui étaient reprochés mais 57 % estiment que c'est aux tribunaux chiliens de se prononcer et non une juridiction étrangère

    Le Chili est alors en période d'élection présidentielle dont la campagne illustre la divergence des opinions : Joaquín Lavín, candidat de l'Union démocrate indépendante, partisan de Pinochet, axe sa campagne autour du retour au Chili du général Pinochet, tandis que Ricardo Lagos, membre de l'alliance Parti socialiste-Parti pour la démocratie « estime que la question doit être traitée comme une simple affaire judiciaire ou diplomatique ». Après le résultat du premier tour, Lagos est mis en ballottage, ce que la droite pinochetiste considère comme une victoire, dans la mesure où elle est parvenue à rallier un nombre important de suffrages démocrates-chrétiens. Lagos est néanmoins élu au second tour avec une courte avance, soit 48,69 % des voix contre 47,52 % à Lavin


    Procédure britannique


    Mettant en exergue son statut d'ancien chef d'État, la Haute Cour de justice d'Angleterre et du pays de Galles conclut que poursuivre Augusto Pinochet enfreint l'immunité dont il bénéficie. Les faits soulevant cependant une « question de droit d'une importance publique générale », l'affaire est renvoyée devant la Chambre des lords. Le 25 novembre 1998, par une majorité de trois voix sur cinq, celle-ci confirme la légalité de l'arrestation du sénateur Pinochet en se basant sur deux arguments : d'une part, l'immunité d'un chef d'État ne s'applique pas dans les cas de torture et de prise d'otages ; d'autre part, en tant qu'ancien chef d'État, Augusto Pinochet ne bénéficie pas d'immunité personnelle. Le 17 décembre, après une demande des avocats de Pinochet la Chambre annule sa première décision, au motif de l'implication d'un juge de la majorité, Lord Hoffmann, dans l'organisation Amnesty International. Le deuxième jugement de la Chambre des lords, siégeant dans une formation de sept juges, est rendu le 24 mars 1999 : semblable au premier, il restreint cependant les actes de torture pouvant entraîner une condamnation de Pinochet à la période 1988-1990.

    Le 9 décembre, le ministre britannique de l'Intérieur, Jack Straw, donne le feu vert pour les audiences en vue d'une extradition, au cours desquelles le Premier ministre Tony Blair condamne le passé « épouvantable » de Pinochet. Cependant, selon Neil Tweedie, journaliste au Daily Telegraph, « face à la pression grandissante du gouvernement chilien qui avait suspendu les échanges interministériels en signe de protestation contre la détention de Pinochet, le Premier ministre cherchait à se débarrasser du problème ».

    La procédure dure un an, tandis que la détention domiciliaire du général Pinochet à Londres dure au total 503 jours. Après un troisième accident vasculaire cérébral et un examen médical mené en janvier 2000 concluant que le général avait subi de graves lésions cérébrales, Jack Straw déclare que la condition de Pinochet ne lui permettait pas de se présenter à un procès. Le 2 mars 2000, Augusto Pinochet est alors secrètement emmené à la base aérienne de Waddington, d'où il s'envole vers le Chili
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