Dans cet enregistrement, le ministre des Affaires étrangères iranien évoque l'influence de l'armée dans la diplomatie iranienne.
Pour le président iranien Hassan Rohani, l'affaire vise à créer la "discorde" à Téhéran, en pleines discussions internationales pour relancer un accord sur le nucléaire iranien. Si c'est le cas, il faut dire que l'opération semble plutôt réussie. La fuite d'un enregistrement audio du ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sème le trouble dans le pays.
Des médias à l'étranger, parmi lesquels le New York Times, ont diffusé dimanche ce qu'ils ont présenté comme des extraits d'une conversation enregistrée du chef de la diplomatie, sans préciser comment ils les avaient obtenus. D'après un extrait publié par le quotidien américain, le ministre a déclaré : "Dans la République islamique, le champ militaire règne. J'ai sacrifié la diplomatie au (profit) du champ militaire" alors que le "champ militaire" doit être "au service de la diplomatie", en référence au rôle du feu général Qassem Soleimani dans la politique étrangère de l'Iran.
Surnommé "l'homme des champs de bataille", Qassem Soleimani a été tué dans une frappe américaine de drone à Bagdad en janvier 2020. Il était le chef de la Force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.

Une manoeuvre politique ?
Les propos divulgués ont provoqué de vives critiques en Iran de la part de médias et d'hommes politiques conservateurs, le cas du général Soleimani étant particulièrement sensible. Le journal ultraconservateur Vatan-e Emrooz a publié une grande photo en noir et blanc de Mohammad Javad Zarif avec le titre "Méprisable" écrit en rouge. "La diplomatie doit oeuvrer pour accroître la puissance du système", écrit le quotidien critique des commentaires de Zarif concernant l'armée. Pour le quotidien ultraconservateur Kayhan, le ministre a enfreint les règles de "confidentialité" qui incombent à sa fonction et fourni aux ennemis de l'Iran "des renseignements et des munitions" pour leur guerre psychologique contre le pays.
De leur côté, les journaux réformateurs cherchent à savoir quelle faction a bénéficié de cette fuite. Le quotidien Shargh interroge en première page : "Qui l'a divulgué, qui en a profité?" pour conclure que cette fuite aurait pu être orchestrée par Téhéran et "(viserait) à éliminer Zarif" de la course à la présidentielle. Le chef de la diplomatie a été cité comme un candidat possible à la présidentielle du 18 juin, même s'il a déclaré ne pas avoir l'intention de se présenter. Pour l'analyste Abbas Abdi, cité par le journal Etemad, l'incident "n'aura pas d'impact sur la politique intérieure, mais son résultat minimal, c'est que Mohammad Javad Zarif ne sera certainement pas présent aux élections".
"J'ai été très désolé de la façon dont une discussion théoriquement secrète concernant la nécessité de synergie entre la diplomatie et le domaine (militaire) se transforme en querelles intestines", a réagi ce mercredi Mohammad Javad Zarif, dans un message sur son compte Instagram.
Il s'y dit favorable à un "ajustement intelligent" entre les sphères militaire et diplomatique. Il affirme que le "point principal" des observations faites dans cet enregistrement est de souligner "la nécessité d'un ajustement intelligent de la relation entre ces deux ailes" du pouvoir iranien. Et ajoute qu'il est nécessaire de "fixer des priorités par le biais de structures juridiques et sous la haute surveillance du guide suprême" iranien.
Enquête ouverte pour "complot"
Le président Rohani a, lui, dénoncé le contexte dans lequel cet enregistrement a été diffusé. "Voler un document, une cassette, c'est quelque chose qui doit faire l'objet d'une enquête. Pourquoi à ce moment-là ? À mon avis, cet enregistrement (...) aurait pu être publié il y a une semaine également", a-t-il déclaré lors d'une réunion de son cabinet, selon des déclarations retransmises à la télévision. Mais la divulgation de l'enregistrement intervient "juste au moment où les (pourparlers) de Vienne étaient à l'apogée de leur succès, de manière à créer la discorde à l'intérieur" de l'Iran, a-t-il souligné. "Nous ne pouvons lever les sanctions que par l'unité", a prôné Hassan Rohani.
Et d'ordonner l'ouverture d'une enquête pour "complot", afin d'identifier le ou les auteurs du "vol" de l'enregistrement de trois heures. "Nous pensons que ce vol de données est un complot contre le gouvernement, le système, l'intégrité des institutions nationales et aussi contre nos intérêts nationaux", a indiqué le porte-parole du gouvernement à des journalistes.
lexpress.fr
Pour le président iranien Hassan Rohani, l'affaire vise à créer la "discorde" à Téhéran, en pleines discussions internationales pour relancer un accord sur le nucléaire iranien. Si c'est le cas, il faut dire que l'opération semble plutôt réussie. La fuite d'un enregistrement audio du ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sème le trouble dans le pays.
Des médias à l'étranger, parmi lesquels le New York Times, ont diffusé dimanche ce qu'ils ont présenté comme des extraits d'une conversation enregistrée du chef de la diplomatie, sans préciser comment ils les avaient obtenus. D'après un extrait publié par le quotidien américain, le ministre a déclaré : "Dans la République islamique, le champ militaire règne. J'ai sacrifié la diplomatie au (profit) du champ militaire" alors que le "champ militaire" doit être "au service de la diplomatie", en référence au rôle du feu général Qassem Soleimani dans la politique étrangère de l'Iran.
Surnommé "l'homme des champs de bataille", Qassem Soleimani a été tué dans une frappe américaine de drone à Bagdad en janvier 2020. Il était le chef de la Force Qods, chargée des opérations extérieures des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.

Une manoeuvre politique ?
Les propos divulgués ont provoqué de vives critiques en Iran de la part de médias et d'hommes politiques conservateurs, le cas du général Soleimani étant particulièrement sensible. Le journal ultraconservateur Vatan-e Emrooz a publié une grande photo en noir et blanc de Mohammad Javad Zarif avec le titre "Méprisable" écrit en rouge. "La diplomatie doit oeuvrer pour accroître la puissance du système", écrit le quotidien critique des commentaires de Zarif concernant l'armée. Pour le quotidien ultraconservateur Kayhan, le ministre a enfreint les règles de "confidentialité" qui incombent à sa fonction et fourni aux ennemis de l'Iran "des renseignements et des munitions" pour leur guerre psychologique contre le pays.
De leur côté, les journaux réformateurs cherchent à savoir quelle faction a bénéficié de cette fuite. Le quotidien Shargh interroge en première page : "Qui l'a divulgué, qui en a profité?" pour conclure que cette fuite aurait pu être orchestrée par Téhéran et "(viserait) à éliminer Zarif" de la course à la présidentielle. Le chef de la diplomatie a été cité comme un candidat possible à la présidentielle du 18 juin, même s'il a déclaré ne pas avoir l'intention de se présenter. Pour l'analyste Abbas Abdi, cité par le journal Etemad, l'incident "n'aura pas d'impact sur la politique intérieure, mais son résultat minimal, c'est que Mohammad Javad Zarif ne sera certainement pas présent aux élections".
"J'ai été très désolé de la façon dont une discussion théoriquement secrète concernant la nécessité de synergie entre la diplomatie et le domaine (militaire) se transforme en querelles intestines", a réagi ce mercredi Mohammad Javad Zarif, dans un message sur son compte Instagram.
Il s'y dit favorable à un "ajustement intelligent" entre les sphères militaire et diplomatique. Il affirme que le "point principal" des observations faites dans cet enregistrement est de souligner "la nécessité d'un ajustement intelligent de la relation entre ces deux ailes" du pouvoir iranien. Et ajoute qu'il est nécessaire de "fixer des priorités par le biais de structures juridiques et sous la haute surveillance du guide suprême" iranien.
Enquête ouverte pour "complot"
Le président Rohani a, lui, dénoncé le contexte dans lequel cet enregistrement a été diffusé. "Voler un document, une cassette, c'est quelque chose qui doit faire l'objet d'une enquête. Pourquoi à ce moment-là ? À mon avis, cet enregistrement (...) aurait pu être publié il y a une semaine également", a-t-il déclaré lors d'une réunion de son cabinet, selon des déclarations retransmises à la télévision. Mais la divulgation de l'enregistrement intervient "juste au moment où les (pourparlers) de Vienne étaient à l'apogée de leur succès, de manière à créer la discorde à l'intérieur" de l'Iran, a-t-il souligné. "Nous ne pouvons lever les sanctions que par l'unité", a prôné Hassan Rohani.
Et d'ordonner l'ouverture d'une enquête pour "complot", afin d'identifier le ou les auteurs du "vol" de l'enregistrement de trois heures. "Nous pensons que ce vol de données est un complot contre le gouvernement, le système, l'intégrité des institutions nationales et aussi contre nos intérêts nationaux", a indiqué le porte-parole du gouvernement à des journalistes.
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