Le ministère algérien de la Défense vient de biffer, de son communiqué de dimanche dernier, la qualification de terroriste accolée au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), et la remplacer par celle de séparatiste. Un rétropédalage symptomatique d’un délitement à tous les niveaux.
Le régime algérien donne de plus en plus de signes d’un pouvoir en fin de vie. Si l’armée a toujours été considérée, avec Sonatrach, comme les deux piliers qui empêchent le pays de s’effondrer, aujourd’hui la première agit de façon compulsive et la seconde ne peut plus renflouer les caisses de l’Etat.
Dimanche dernier, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), connu pour son militantisme pacifique, a été qualifié de «terroriste» par le ministère algérien de la Défense, et accusé de projeter des attentats à la bombe contre les manifestants du Hirak. Cette accusation farfelue a finalement été très fort de café et soulevé un tollé sur les réseaux sociaux, fustigeant cette tendance maladive du régime algérien à qualifier toute opposition à son égard de terroriste, au moment où il est lui-même accusé de pratiquer la terreur contre les Algériens. C’est d’ailleurs ce que lui rappellent chaque semaine les manifestants à travers le slogan «Moukhabarat irhabia» (services de renseignements terroristes), en référence aux nombreuses arrestations, tortures, agressions sexuelles… contre les militants du Hirak.
Face à la réprobation générale et à la précipitation à attribuer le qualificatif de «terroriste» à un organisme pacifique avant même que la Justice ne se prononce sur le sujet, l’armée algérienne a battu en retraite. Le ministère algérien de la Défense a en effet fait machine arrière en biffant, quelque 20 heures après la diffusion de son communiqué du 25 avril courant, le mot terroriste pour le remplacer par celui de séparatiste. Une mesure immédiatement suivie par l’APS, qui a également rafistolé, le lendemain, sa dépêche relatant ledit communiqué du MDN sur le MAK.
Le rétropédalage de l’institution militaire est un acte inhabituel, très grave en soi et emblématique du désarroi, de la confusion, de l’improvisation et de la déliquescence de l’institution militaire en Algérie. Quelle autre armée au monde peut commettre une pareille précipitation en tenant des propos, dignes du café du commerce, alors qu’elle est supposée être pondérée, précise, factuelle et responsable des mots qu’elle utilise et disposer des preuves des accusations qu’elle prononce?
Voilà à quoi s’expose une armée quand elle ne reste pas dans le périmètre fondamental de sa mission –la défense des frontières–, et s’occupe de la chose publique et politique. En donnant un ordre, suivi immédiatement d’un contre-ordre, l’armée algérienne étale sur la place publique l’agitation qui règne au sein de ses rangs et la multiplicité des centres de commandements. Qui sont les auteurs du premier communiqué? Les services de renseignements de plus en plus sous l’emprise des repris de justice Toufiq/ Nezzar? Qui a rectifié le second communiqué? Le chef d’état-major Chengriha? Quoi qu’il en soit, la frénésie de l’armée algérienne est emblématique d’un pouvoir qui navigue à vue. La gouvernance compulsive est devenue la règle en Algérie.
L’on se rappelle que le mardi 20 avril 2021, la Direction générale de la sûreté nationale algérienne a également sorti un communiqué dans lequel elle accuse l’ambassade d’une «grande puissance étrangère» de soutenir le Hirak. «Les services de la Sûreté de la wilaya d'Alger… ont arrêté une bande criminelle qui a réussi, à travers le financement d'une représentation diplomatique d'une grande puissance étrangère à Alger, à acquérir des équipements et du matériel technologique moderne utilisés dans la production de films et de documentaires provocateurs et la réalisation de pancartes et d'affiches pour les utiliser à des fins subversives lors des marches populaires (Hirak)», dit ce communiqué de la DGSN, parlant ainsi d’une association culturelle dont les membres sont en majorité des hirakistes.
C’était l’effet d’annonce. Qui est cette «grande puissance étrangère»? Pourquoi le pouvoir algérien ne la nomme pas? Pourquoi la laisse-t-elle sévir en toute impunité? Au vrai, il n’y en pas. Le régime sort chaque semaine la menace d’une main extérieure dans l’espoir de faire peur aux Algériens. Le régime a échoué à mobiliser, croyant pouvoir le faire en brandissant la menace extérieure. Aujourd’hui, cette menace sert à terroriser le peuple.
Le président Abdelmadjid Tebboune est également un inconditionnel de la gouvernance compulsive.
Mardi dernier encore, rapporte l’APS, «le Président Tebboune a ordonné d’accélérer la cadence de vaccination au niveau national et de procéder immédiatement et sans délai à la mise en œuvre du projet de fabrication du vaccin "Spoutnik V"». Immédiatement! Oui, il faut immédiatement produire le vaccin anti-Covid! Le président Tebboune l’a ordonné. Ses commandements irréalistes ne vont pas se convertir en miracles. Ils ont juste le mérite de nous enseigner sur un régime incapable de faire face… A tous les niveaux.
Le régime algérien donne de plus en plus de signes d’un pouvoir en fin de vie. Si l’armée a toujours été considérée, avec Sonatrach, comme les deux piliers qui empêchent le pays de s’effondrer, aujourd’hui la première agit de façon compulsive et la seconde ne peut plus renflouer les caisses de l’Etat.
Dimanche dernier, le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), connu pour son militantisme pacifique, a été qualifié de «terroriste» par le ministère algérien de la Défense, et accusé de projeter des attentats à la bombe contre les manifestants du Hirak. Cette accusation farfelue a finalement été très fort de café et soulevé un tollé sur les réseaux sociaux, fustigeant cette tendance maladive du régime algérien à qualifier toute opposition à son égard de terroriste, au moment où il est lui-même accusé de pratiquer la terreur contre les Algériens. C’est d’ailleurs ce que lui rappellent chaque semaine les manifestants à travers le slogan «Moukhabarat irhabia» (services de renseignements terroristes), en référence aux nombreuses arrestations, tortures, agressions sexuelles… contre les militants du Hirak.
Face à la réprobation générale et à la précipitation à attribuer le qualificatif de «terroriste» à un organisme pacifique avant même que la Justice ne se prononce sur le sujet, l’armée algérienne a battu en retraite. Le ministère algérien de la Défense a en effet fait machine arrière en biffant, quelque 20 heures après la diffusion de son communiqué du 25 avril courant, le mot terroriste pour le remplacer par celui de séparatiste. Une mesure immédiatement suivie par l’APS, qui a également rafistolé, le lendemain, sa dépêche relatant ledit communiqué du MDN sur le MAK.
Le rétropédalage de l’institution militaire est un acte inhabituel, très grave en soi et emblématique du désarroi, de la confusion, de l’improvisation et de la déliquescence de l’institution militaire en Algérie. Quelle autre armée au monde peut commettre une pareille précipitation en tenant des propos, dignes du café du commerce, alors qu’elle est supposée être pondérée, précise, factuelle et responsable des mots qu’elle utilise et disposer des preuves des accusations qu’elle prononce?
Voilà à quoi s’expose une armée quand elle ne reste pas dans le périmètre fondamental de sa mission –la défense des frontières–, et s’occupe de la chose publique et politique. En donnant un ordre, suivi immédiatement d’un contre-ordre, l’armée algérienne étale sur la place publique l’agitation qui règne au sein de ses rangs et la multiplicité des centres de commandements. Qui sont les auteurs du premier communiqué? Les services de renseignements de plus en plus sous l’emprise des repris de justice Toufiq/ Nezzar? Qui a rectifié le second communiqué? Le chef d’état-major Chengriha? Quoi qu’il en soit, la frénésie de l’armée algérienne est emblématique d’un pouvoir qui navigue à vue. La gouvernance compulsive est devenue la règle en Algérie.
L’on se rappelle que le mardi 20 avril 2021, la Direction générale de la sûreté nationale algérienne a également sorti un communiqué dans lequel elle accuse l’ambassade d’une «grande puissance étrangère» de soutenir le Hirak. «Les services de la Sûreté de la wilaya d'Alger… ont arrêté une bande criminelle qui a réussi, à travers le financement d'une représentation diplomatique d'une grande puissance étrangère à Alger, à acquérir des équipements et du matériel technologique moderne utilisés dans la production de films et de documentaires provocateurs et la réalisation de pancartes et d'affiches pour les utiliser à des fins subversives lors des marches populaires (Hirak)», dit ce communiqué de la DGSN, parlant ainsi d’une association culturelle dont les membres sont en majorité des hirakistes.
C’était l’effet d’annonce. Qui est cette «grande puissance étrangère»? Pourquoi le pouvoir algérien ne la nomme pas? Pourquoi la laisse-t-elle sévir en toute impunité? Au vrai, il n’y en pas. Le régime sort chaque semaine la menace d’une main extérieure dans l’espoir de faire peur aux Algériens. Le régime a échoué à mobiliser, croyant pouvoir le faire en brandissant la menace extérieure. Aujourd’hui, cette menace sert à terroriser le peuple.
Le président Abdelmadjid Tebboune est également un inconditionnel de la gouvernance compulsive.
Mardi dernier encore, rapporte l’APS, «le Président Tebboune a ordonné d’accélérer la cadence de vaccination au niveau national et de procéder immédiatement et sans délai à la mise en œuvre du projet de fabrication du vaccin "Spoutnik V"». Immédiatement! Oui, il faut immédiatement produire le vaccin anti-Covid! Le président Tebboune l’a ordonné. Ses commandements irréalistes ne vont pas se convertir en miracles. Ils ont juste le mérite de nous enseigner sur un régime incapable de faire face… A tous les niveaux.
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