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Racisme anti-noir : l’autre visage de l’Algérie

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    Racisme anti-noir : l’autre visage de l’Algérie

    TSA - 05 Juin 2021

    Depuis quelques jours, le sujet du racisme anti-noir est sur la table en Algérie. La semaine dernière, Boubacar Hainikoye Soumana, footballeur nigérien au NC Magra (Ligue 1), a été victime de propos racistes venant de supporteurs algériens, lors de la rencontre de son équipe avec JS Saoura en Ligue 1.

    Les réactions ne se sont pas fait attendre : Charaf-Eddine Amara, président de la FAF, des clubs comme la JSK et le joueur lui-même ont dénoncé cet acte qui n’avait pas lieu d’être.

    Cet acte, d’apparence isolée, a éveillé beaucoup de questions sur le sujet. Les Algériens détestent-ils réellement leurs confrères à la peau foncée ? Sont-ils racistes ? Sur les réseaux sociaux, la polémique faisait rage. À peine éteinte, un autre évènement est venu la relancer.

    Une compétition inclusive


    À l’occasion de la Journée internationale de l’enfance, la ville de Tigzirt dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a organisé jeudi 3 juin un « marathon pour enfants ».

    Les enfants de cette petite ville située au bord de la Méditerranée, sans distinction aucune, ont parcouru le circuit dans la joie et la bonne humeur, encouragés par les adultes qui les ont suivis pas à pas tout au long de leur parcours.

    Cette compétition sportive a pour principal but de mettre la lumière sur cette catégorie de la société, qui représente son futur et qui doit être protégée. Ismael, un enfant réfugié subsaharien, a fini premier de la course. C’est dans un maillot de la Jeunesse Sportive de la Kabylie (JSK), parraine de l’événement, qu’il franchit la ligne d’arrivée avant tous ses camarades.

    Le jeune malien est arrivé à Tigzirt d’une immigration clandestine. Depuis, il vit dans cette ville et beaucoup témoignent leur adoration pour le petit garçon. Ismael a même appris la langue kabyle et la parle couramment.


    Alors, c’est avec joie qu’ils l’ont félicité de sa victoire. Sur des photos publiées sur Facebook, on voit le garçon, tout sourire, recevoir un cadeau de la part des dirigeants de la JSK pour son exploit. Autour de lui, les habitants de la région l’applaudissent et l’encouragent.

    Largement relayé sur les réseaux sociaux, cet événement a été très commenté. Les internautes, eux aussi, n’ont pas manqué à partager la joie d’Ismaël, multipliant les « Bravo ! » dans les publications et les commentaires

    Des réactions partagées


    Fidèles à eux-mêmes, les Algériens n’ont pas été tous d’accord sur ce point non plus. Alors que la majorité trouve que cette compétition inclusive est une bonne chose, certains trouvent que la participation d’un étranger fait tâche.

    Une autre vague de racisme a été observée à l’encontre du jeune garçon. Certains commentaires sur les réseaux sociaux, allant dans l’extrême, en recourant aux insultes.

    Un bel acte d’antiracisme


    Plusieurs personnalités publiques ont également applaudi l’initiative de permettre à cet enfant de participer à ce marathon. Nombreux sont ceux qui se sont empressés de saluer les organisateurs et les citoyens de la région en général.

    Pour eux, c’est bien la preuve que le racisme anti-noir n’est pas généralisé à l’ensemble du territoire. « Bravo aux kabyles qui ne connaissent pas le sens du mot « racisme ». Vive l’Algérie unie ! », s’exclame Chafaa Bouaiche, porte-parole du FFS.

    Il est rejoint par l’écrivain Salim Chait, qui réaffirme que les « migrants subsahariens trouvent leur place de mérite en Kabylie » et déplore le fait que l’État ne leur accorde pas le statut de réfugiés.

    Une situation délicate


    Victimes de guerres et de famine dans leurs pays, ces réfugiés viennent en Algérie dans l’espoir de construire une vie meilleure. Inévitablement, ce sont à de nouveaux obstacles qu’ils se heurtent.

    Au-delà du racisme qu’ils subissent quotidiennement, ils rencontrent des difficultés à trouver du travail, d’accéder à l’éducation et aux soins. Des appels sont parfois lancés aux autorités afin de leur garantir ces droits basiques, en leur offrant le statut de réfugiés.
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