20 juin 2022
Alors que les distributeurs de carburant débrayent ce lundi : Le Maroc paralysé par une grève générale
Rien ne va plus au royaume chérifien. Toutes les grandes villes marocaines y sont en effet paralysées par une grève générale déclenchée ce matin par plusieurs syndicats aux fins de protester contre la cherté de la vie, mais aussi, cerise sur le gâteau, contre la normalisation de Rabat avec l’entité sioniste.
Touché de plein fouet par le conflit ukrainien, Le Maroc fait face depuis déjà plusieurs mois à des hausses continues des prix, en particulier des hydrocarbure. Cette inflation généralisée est largement aggravée par l’injustice sociale et la prédation, érigées en mode de gouvernance par le Makhzen au royaume chérifien.
Les prix des carburants à la pompe y ont atteint des nouveaux records, suscitant la colère des syndicats et des appels au gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat. L’essence sans-plomb atteint désormais les 18 dirhams (1,70 euro) le litre et le gazole près de 16 dirhams (1,50 euro), des niveaux jamais égalés, dans un contexte de hausse de l’inflation et de faible croissance.
Dans une lettre diffusée mercredi 15 juin, la Confédération démocratique du travail (CDT), un des principaux syndicats, a exhorté le chef du gouvernement Aziz Akhannouch à « intervenir d’urgence pour protéger le pouvoir d’achat de la classe ouvrière et de la population en général, et se rendre compte de l’ampleur des souffrances qu’ils subissent ».
Le hic c’est que l’oligarque et ami du roi Mohamed VI est lui-même le prince de la distribution de carburant au Maroc. Il a d’ailleurs mis à profit cette position de monopole pour amasser des sommes folles sur le dos des sujets marocains. Trois autres syndicats de moindre représentativité ont dès lors appelé à une grève nationale ce lundi dans la fonction publique, les collectivités locales et les transports pour protester contre la cherté de la vie.
Le Premier ministre, lui-même magnat du pétrole, est la cible de critiques en raison de sa double casquette de dirigeant politique et d’actionnaire principal d’Afriquia, leader sur le marché local des hydrocarbures (avec Total et Shell). Le gouvernement s’est refusé jusqu’à présent à subventionner les carburants comme ce fut le cas avant 2015. Ce gravissime conflit d’intérêt promet d’être derrière une implosion sociale généralisée au Maroc.
Cela, au moment où l’on nous dit que Mohamed VI est atteint de coronavirus, et donc incapable de gérer personnellement les affaires du royaume. A moins qu’il ne délègue ses pouvoirs exorbitants à son « ami » Abu Azaitar. Nous reviendrons incessamment sur cet anecdotique couple. En attendant, les distributeurs de carburant comptent eux aussi entamer une grève ce mercredi.
Kamel Zaidi
APS
Alors que les distributeurs de carburant débrayent ce lundi : Le Maroc paralysé par une grève générale
Rien ne va plus au royaume chérifien. Toutes les grandes villes marocaines y sont en effet paralysées par une grève générale déclenchée ce matin par plusieurs syndicats aux fins de protester contre la cherté de la vie, mais aussi, cerise sur le gâteau, contre la normalisation de Rabat avec l’entité sioniste.
Touché de plein fouet par le conflit ukrainien, Le Maroc fait face depuis déjà plusieurs mois à des hausses continues des prix, en particulier des hydrocarbure. Cette inflation généralisée est largement aggravée par l’injustice sociale et la prédation, érigées en mode de gouvernance par le Makhzen au royaume chérifien.
Les prix des carburants à la pompe y ont atteint des nouveaux records, suscitant la colère des syndicats et des appels au gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat. L’essence sans-plomb atteint désormais les 18 dirhams (1,70 euro) le litre et le gazole près de 16 dirhams (1,50 euro), des niveaux jamais égalés, dans un contexte de hausse de l’inflation et de faible croissance.
Dans une lettre diffusée mercredi 15 juin, la Confédération démocratique du travail (CDT), un des principaux syndicats, a exhorté le chef du gouvernement Aziz Akhannouch à « intervenir d’urgence pour protéger le pouvoir d’achat de la classe ouvrière et de la population en général, et se rendre compte de l’ampleur des souffrances qu’ils subissent ».
Le hic c’est que l’oligarque et ami du roi Mohamed VI est lui-même le prince de la distribution de carburant au Maroc. Il a d’ailleurs mis à profit cette position de monopole pour amasser des sommes folles sur le dos des sujets marocains. Trois autres syndicats de moindre représentativité ont dès lors appelé à une grève nationale ce lundi dans la fonction publique, les collectivités locales et les transports pour protester contre la cherté de la vie.
Le Premier ministre, lui-même magnat du pétrole, est la cible de critiques en raison de sa double casquette de dirigeant politique et d’actionnaire principal d’Afriquia, leader sur le marché local des hydrocarbures (avec Total et Shell). Le gouvernement s’est refusé jusqu’à présent à subventionner les carburants comme ce fut le cas avant 2015. Ce gravissime conflit d’intérêt promet d’être derrière une implosion sociale généralisée au Maroc.
Cela, au moment où l’on nous dit que Mohamed VI est atteint de coronavirus, et donc incapable de gérer personnellement les affaires du royaume. A moins qu’il ne délègue ses pouvoirs exorbitants à son « ami » Abu Azaitar. Nous reviendrons incessamment sur cet anecdotique couple. En attendant, les distributeurs de carburant comptent eux aussi entamer une grève ce mercredi.
Kamel Zaidi
APS
Commentaire