Vladimir Poutine a ordonné ce mercredi 19 octobre l’instauration de la loi martiale dans les quatre territoires ukrainiens de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia annexés en septembre par Moscou. Le président russe a annoncé cette mesure lors d’une réunion de son Conseil de sécurité diffusée à la télévision. Le Kremlin a ensuite publié un décret annonçant l’entrée en vigueur de la loi martiale dans ces territoires à partir de jeudi minuit.
Ces territoires « avaient instauré la loi martiale avant leur rattachement à la Fédération de Russie, mais il est nécessaire de formaliser ce régime en suivant la législation russe », a déclaré Vladimir Poutine. Le président russe a justifié cette mesure en affirmant que Kiev refusait de négocier avec Moscou et continuait selon lui à « bombarder » la population civile dans ces régions. « Les néonazis [ukrainiens] utilisent ouvertement des méthodes terroristes […]. Ils envoient des groupes de saboteurs sur notre territoire », a-t-il ajouté, en dénonçant notamment l’attaque contre le pont de Crimée et « des infrastructures nucléaires », sans préciser lesquelles.
Selon le décret, le gouvernement russe devra d’ici trois jours proposer des mesures concrètes à appliquer dans ces territoires.
« Régime de réaction de niveau moyen »
La législation russe prévoit une série de mesures en cas d’instauration de la loi martiale : renforcement des mesures de sécurité, couvre-feu, interdiction des rassemblements publics, évacuation d’entreprises stratégiques, interdiction de quitter les territoires concernés, internement de population, mise en place d’une censure militaire dans les télécommunications, etc.
Le décret instaure aussi un régime de sécurité renforcé, qualifié de « régime de réaction de niveau moyen », dans la péninsule de Crimée annexée en 2014, ainsi que dans les régions russes de Krasnodar, Rostov, Belgorod, Briansk, Voronej et Koursk, situées à proximité de l’Ukraine. Dans le district fédéral central, où se trouve la capitale Moscou, un régime d’alerte renforcé est par ailleurs instauré, selon ce décret.
Mardi, l’armée russe a reconnu que, sur le terrain, la situation était « tendue » pour ses troupes confrontées à la contre-offensive ukrainienne dans le Sud et l’Est. « La situation dans la zone de l’“opération militaire spéciale” peut être qualifiée de tendue. L’ennemi n’abandonne pas ses tentatives d’attaques sur les positions des troupes russes », avait déclaré le général Sergueï Sourovikine, en charge des opérations en Ukraine depuis dix jours.
L'Obs
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