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Au Maroc, l’oued victime des « voleurs d’eau » et de la sécheresse

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    Au Maroc, l’oued victime des « voleurs d’eau » et de la sécheresse


    A Lehri, des villageois dénoncent les installations illégales de pompes sur leurs cours d’eau, qui prélèvent la ressource pour irriguer des cultures intensives.

    Par Aurélie Collas(Lehri, Maroc, envoyée spéciale)
    Publié aujourd’hui à 10h23

    L’eau de la rivière est revenue, mais son débit est faible, sa couleur brunâtre. Les roseaux prolifèrent. L’eucalyptus n’a plus les pieds dans l’eau, et le rocher qui surplombe la berge ne sert plus de plongeoir aux jeunes des environs. Au Maroc, dans le Moyen Atlas, l’oued Chbouka se dessèche, faisant craindre aux habitants du village de Lehri, près de Khénifra, de perdre leur principal moyen de subsistance. Leur « source de vie », comme ils l’appellent.

    Ces villageois racontent qu’en mai la rivière a même été à sec pendant plusieurs jours. « Complètement sèche, pour la première fois. Il n’y avait que des galets et des poissons morts, il fallait voir ça ! », se désole Abdellah Mohetti, un cultivateur du village qui, depuis, vient quotidiennement vérifier le niveau d’eau. Un « désastre écologique », dit-il,lourd de conséquences pour les habitants de Lehri, qui vivent principalement de l’élevage de moutons mais aussi de petites cultures maraîchères au bord de l’oued, destinées à l’autoconsommation ou à la vente dans les souks des alentours.

    « A cause du manque d’eau, nous n’avons pas pu irriguer nos potagers, ni les vergers de figuiers et d’oliviers », témoigne Abdelaziz Borezza, un paysan à dos d’âne rencontré sur le chemin de terre longeant la rivière. Les éleveurs, eux, n’ont eu d’autres choix que d’utiliser l’eau potable des habitations pour abreuver leurs troupeaux. Les enfants ont été privés de leur piscine naturelle.

    Quant aux pêcheurs, ils ne pêchent plus. « L’assèchement de la rivière a décimé sa faune : les poissons, dont la truite, mais aussi les tortues ou les crapauds, déplore M. Mohetti. Il a aussi assoiffé tous les animaux sauvages de la forêt limitrophe, sangliers, lièvres, renards… C’est tout un écosystème millénaire qui est fragilisé ! »

    Des pompes installées le long de la rivière


    L’oued Chbouka ne s’est pas desséché du jour au lendemain. Voilà plusieurs années que les habitants de Lehri voient son débit se tarir. Mais sans vraiment distinguer, parmi les causes, ce qui relève du changement climatique, des sécheresses à répétition que subit ce pays du Maghreb en situation de « stress hydrique », et ce qui incombe à l’activité humaine. En l’occurrence, à la surexploitation de l’eau pour l’irrigation de cultures intensives qui, autour du village, s’étendent à perte de vue.

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