Source Le Monde aujourd'ui
Recrutés directement par Evgueni Prigojine, patron des mercenaires du Groupe Wagner, les détenus sont placés en première ligne des combats. Très peu en réchappent.
Recrutés directement par Evgueni Prigojine, patron des mercenaires du Groupe Wagner, les détenus sont placés en première ligne des combats. Très peu en réchappent.
Sans aucune fonction officielle dans l’appareil d’Etat russe, l’homme d’affaires Evgueni Prigojine possède le pouvoir de commuer en peine capitale les condamnations à la prison. Par dizaines de milliers, il sort les détenus russes de leurs cellules pour les recaser dans des sections d’assaut sur le front ukrainien, avec peu de chance d’en réchapper. Sa société militaire privée (SMP) nommée Wagner rend ainsi un grand service au chef d’Etat russe, Vladimir Poutine, qui peine à regarnir les rangs de son armée d’invasion déjà en partie décimée.
Les pertes sont effroyables. « Quatre-vingt-dix-neuf pour-cent périssent », assure au Monde Olga Romanova, fondatrice de Rus Sidiachaïa ( « la Russie à l’ombre »), une ONG défendant les droits des prisonniers depuis 2008. « Sur la première fournée de détenus envoyés au front en juin, soit 500 prisonniers, seuls deux sont encore en vie », poursuit la militante qui vit à Berlin depuis 2017 pour échapper à des poursuites judiciaires à caractère politique. Les deux rescapés, Andreï Yastrebov et Semion Paltchevsky, souffrent tous deux de blessures graves. La mère du premier a reçu 151 000 roubles (2 400 euros) en liquide dans une enveloppe remise par des employés du Groupe Wagner, selon Vladimir Osetchkine, fondateur de l’ONG Gulagu.net. Le second, dont la main gauche est paralysée, serait sorti de l’hôpital et se trouverait toujours sur le front.
Chair à canon
Les premiers prisonniers combattants de la SMP Wagner sont apparus sur le champ de bataille le 14 juillet, à Vouhlehirsk, dans la région de Donetsk. Menant des assauts frontaux extraordinairement risqués, ils ont tout de suite été identifiés par les militaires ukrainiens pour leur capacité à répéter des attaques en dépit de pertes très lourdes. Cet emploi primitif de la chair à canon a permis aux forces russes de gagner du terrain au début de l’été, avant de buter sur la ville de Bakhmout, où se concentrent une partie des unités Wagner. « Ils sont exclusivement déployés en première ligne. Derrière eux se trouvent les “troupes barrières” [chargées de tirer sur les soldats de première ligne au cas où ils reculeraient], puis les mobilisés et enfin les soldats professionnels », résume Olga Romanova.
Les pertes sont effroyables. « Quatre-vingt-dix-neuf pour-cent périssent », assure au Monde Olga Romanova, fondatrice de Rus Sidiachaïa ( « la Russie à l’ombre »), une ONG défendant les droits des prisonniers depuis 2008. « Sur la première fournée de détenus envoyés au front en juin, soit 500 prisonniers, seuls deux sont encore en vie », poursuit la militante qui vit à Berlin depuis 2017 pour échapper à des poursuites judiciaires à caractère politique. Les deux rescapés, Andreï Yastrebov et Semion Paltchevsky, souffrent tous deux de blessures graves. La mère du premier a reçu 151 000 roubles (2 400 euros) en liquide dans une enveloppe remise par des employés du Groupe Wagner, selon Vladimir Osetchkine, fondateur de l’ONG Gulagu.net. Le second, dont la main gauche est paralysée, serait sorti de l’hôpital et se trouverait toujours sur le front.
Chair à canon
Les premiers prisonniers combattants de la SMP Wagner sont apparus sur le champ de bataille le 14 juillet, à Vouhlehirsk, dans la région de Donetsk. Menant des assauts frontaux extraordinairement risqués, ils ont tout de suite été identifiés par les militaires ukrainiens pour leur capacité à répéter des attaques en dépit de pertes très lourdes. Cet emploi primitif de la chair à canon a permis aux forces russes de gagner du terrain au début de l’été, avant de buter sur la ville de Bakhmout, où se concentrent une partie des unités Wagner. « Ils sont exclusivement déployés en première ligne. Derrière eux se trouvent les “troupes barrières” [chargées de tirer sur les soldats de première ligne au cas où ils reculeraient], puis les mobilisés et enfin les soldats professionnels », résume Olga Romanova.
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