Le dossier du Sahara a été naturellement un des sujets évoqués lors de la conférence de presse de Colonna et Bourita. La ministre française a défendu la position de la France en insistant sur le soutien au Maroc. De son côté, le ministre marocain a reconnu la position positive de la France tout en appelant à son adaptation aux récentes évolutions régionales et géopolitiques.
La ministre française des Affaires étrangères s'est exprimée sur la position de la France concernant le dossier du Sahara, lors de la conférence de presse qui a suivi ses entretiens avec son homologue marocain Nasser Bourita.
"La position de la France est bien connue de tous. C’est la position qui a le double mérite d’être claire et constante. Nous soutenons les efforts de l’envoyé personnel du Secrétaire Général des Nations Unies. Nous souhaitons la reprise des négociations entre les parties en vue d’une solution juste et réaliste", a-t-elle déclaré en réponse à une question posée par une journaliste.
Mais la ministre française ne s'est pas arrêté à ce niveau et a poursuivi défendant la position française sur ce dossier et exprimant le soutien de la France au Maroc.
"Dans ce cadre, la position de la France aux Nations Unies pour le renouvellement du mandat de la Minurso a été appréciée par le Maroc et nous l’avons mesuré lors des années passées avec constance", poursuit-elle.
"Si votre question porte en complément sur le plan d’autonomie proposé par le Maroc, notre position est déjà connue de notre partenaire et ami marocain, c’est une position favorable au Maroc".
"Nous l’avons démontré à l'ONU et même lorsque nous étions un peu seuls à vouloir faire progresser quelques idées. Donc nous ne changeons pas. Et le Maroc sait qu’il peut compter sur l’appui de la France en particulier dans un moment où les tensions étant revenues et quelques entorses au cessez-le-feu ayant été constatées, il faut donner clairement cette direction, nous le faisons et nous le répétons".
"Le Maroc n’a jamais considéré que la position de la France est négative"
En réponse à la même question, Nasser Bourita a livré la vision marocaine.
"C’est une question (Sahara marocain, ndlr) que nous discutons, mais ce n’est pas une question qui domine nos discussions", avance le ministre marocain qui précise que le Maroc n’a jamais considéré que la position de la France est négative, au contraire.
"La France, je pense, est consciente de l’importance de la question du Sahara pour le Maroc, le peuple marocain et pour les forces vives de la nation marocaine".
"La France a été depuis le début, pionnière dans l’appréciation et le soutien du plan d’autonomie. Madame la ministre a parlé, pour les relations bilatérales, d’un besoin d’adaptation et de rénovation".
"Le dossier du Sahara a connu récemment des évolutions importantes. L’environnement régional et géopolitique a lui même connu des évolutions, sans remettre en cause des fondamentaux auxquels le Maroc est attaché".
"Le Maroc n’est pas pour une solution en dehors de l’ONU. Le Maroc n’est pas pour une solution imposée. Mais le Maroc considère qu’il est temps de définir des positions par rapport à l’objectif des processus onusiens, pas par rapport aux processus eux-même. Les processus ne sont pas un objectif en soi. Ils doivent nous amener à une solution."
"Il est fondamental que des pays qui sont proches de cette région, qui ont une très bonne connaissance de ce dossier puissent contribuer à la définition de cette zone d’atterrissage ou perspective de solution.
"Bien sûr, les trois dernières années grâce à l’action menée par le Roi Mohammed VI, il y a eu des évolutions fondamentales dans les positions de pays proches de la France soit géographiquement ou politiquement, mais comme je l’ai dit, la France a toujours été pionnière et le besoin d’adaptation est peut-être là aussi sur la table et peut être examiné".
medias24
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