Par Catherine Dupeyron
Publié le 12 mars 2023 à 13:27
L'Arabie saoudite a choisi l'Iran aux dépens d'Israël. Un coup dur pour L'Etat hébreu qui rêvait de voir le royaume saoudien rejoindre les Accords d'Abraham signés en septembre 2020 avec les Emirats Arabes Unis et le Bahrein, deux Etats très proches de Riyad. Mais, les Saoudiens qui, de toute façon, y avaient posé une condition à savoir un règlement du conflit israélo-palestinien, en ont décidé autrement.
Les responsables Palestiniens de l'Autorité palestinienne du Hamas et du Parti islamique se sont tous félicités de cet accord. En revanche, côté israélien, la nouvelle, tombée vendredi, n'a pour le moment suscité aucune réaction officielle du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères refusait de « commenter ce développement. »
Une victoire politique pour l'Iran
Il est vrai que celui-ci remet en cause la stratégie du Premier ministre israélien qui, dès sa prise de fonction fin décembre, avait énoncé deux priorités de sa politique étrangère : « bloquer l'Iran » et « élargir considérablement le cercle de la paix », ce qui se voulait une main tendue à l'Arabie saoudite.
La veille de l'annonce de cet accord, le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, terminait en Israël une tournée de cinq jours au Proche-Orient, qui l'avait mené en Jordanie, Irak et Egypte. Point commun de ces différentes rencontres : la sécurité régionale et donc la menace iranienne.
« Une période critique »
Lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue israélien, Yoav Gallant, Lloyd Austin a rappelé plusieurs fois « l'engagement à toute épreuve » de son pays à l'égard d'Israël qui « est un partenaire stratégique majeur des Etats-Unis ». Il a aussi indiqué que les Accords d'Abraham facilitaient la coopération militaire entre Israël et ses voisins. De même, pour l'intégration d'Israël en 2021 au CENTCOM ; le Central Command américain qui opère au Moyen-Orient et en Asie centrale est né il y a 40 ans dans le cadre d'une guerre maritime de faible intensité avec l'Iran.
L'Iran courtise la Chine
Yoav Gallant, quant à lui, a déclaré : « Nous sommes dans une période critique ; nous devrons bientôt prendre des décisions importantes, significatives et fatidiques pour l'Etat d'Israël. La menace iranienne nous oblige à nous préparer et à être prêts à toute action ».
De son côté, Benjamin Netanyahou , dans une interview parue le jour même dans le quotidien italien, La Repubblica, confiait : « L'Histoire est impartiale et impitoyable. Elle ne favorise pas les vertueux, ni ceux qui sont moralement supérieurs. Elle favorise les forts. » Benjamin Netanyahou, fils d'historien, a sans doute choisi sa voie.
Catherine Dupeyron (Correspondante à Jérusalem
lesechos.fr
Publié le 12 mars 2023 à 13:27
L'Arabie saoudite a choisi l'Iran aux dépens d'Israël. Un coup dur pour L'Etat hébreu qui rêvait de voir le royaume saoudien rejoindre les Accords d'Abraham signés en septembre 2020 avec les Emirats Arabes Unis et le Bahrein, deux Etats très proches de Riyad. Mais, les Saoudiens qui, de toute façon, y avaient posé une condition à savoir un règlement du conflit israélo-palestinien, en ont décidé autrement.
Les responsables Palestiniens de l'Autorité palestinienne du Hamas et du Parti islamique se sont tous félicités de cet accord. En revanche, côté israélien, la nouvelle, tombée vendredi, n'a pour le moment suscité aucune réaction officielle du gouvernement de Benjamin Netanyahou. Ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères refusait de « commenter ce développement. »
Une victoire politique pour l'Iran
Il est vrai que celui-ci remet en cause la stratégie du Premier ministre israélien qui, dès sa prise de fonction fin décembre, avait énoncé deux priorités de sa politique étrangère : « bloquer l'Iran » et « élargir considérablement le cercle de la paix », ce qui se voulait une main tendue à l'Arabie saoudite.
" Ce rapprochement est dangereux pour Israël " Naftali Bennett Ancien Premier ministre d'Israël
Dans l'entourage de Netanyahou, la réaction officieuse consiste à dire que cet accord n'aura guère d'importance si l'Occident est plus fort et plus déterminé dans sa lutte contre l'Iran. Mais, l'ancien Premier ministre, Naftali Bennett, qui n'est même plus député, a déclaré que ce rapprochement est « dangereux pour Israël », constitue une « victoire politique pour l'Iran (et) porte un coup fatal aux efforts visant à construire une coalition régionale contre l'Iran. »La veille de l'annonce de cet accord, le Secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, terminait en Israël une tournée de cinq jours au Proche-Orient, qui l'avait mené en Jordanie, Irak et Egypte. Point commun de ces différentes rencontres : la sécurité régionale et donc la menace iranienne.
« Une période critique »
Lors d'une conférence de presse tenue avec son homologue israélien, Yoav Gallant, Lloyd Austin a rappelé plusieurs fois « l'engagement à toute épreuve » de son pays à l'égard d'Israël qui « est un partenaire stratégique majeur des Etats-Unis ». Il a aussi indiqué que les Accords d'Abraham facilitaient la coopération militaire entre Israël et ses voisins. De même, pour l'intégration d'Israël en 2021 au CENTCOM ; le Central Command américain qui opère au Moyen-Orient et en Asie centrale est né il y a 40 ans dans le cadre d'une guerre maritime de faible intensité avec l'Iran.
L'Iran courtise la Chine
Yoav Gallant, quant à lui, a déclaré : « Nous sommes dans une période critique ; nous devrons bientôt prendre des décisions importantes, significatives et fatidiques pour l'Etat d'Israël. La menace iranienne nous oblige à nous préparer et à être prêts à toute action ».
De son côté, Benjamin Netanyahou , dans une interview parue le jour même dans le quotidien italien, La Repubblica, confiait : « L'Histoire est impartiale et impitoyable. Elle ne favorise pas les vertueux, ni ceux qui sont moralement supérieurs. Elle favorise les forts. » Benjamin Netanyahou, fils d'historien, a sans doute choisi sa voie.
Catherine Dupeyron (Correspondante à Jérusalem
lesechos.fr
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