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Guerre Israël-Hamas : l'Etat hébreu veut produire davantage ses propres armes

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  • Guerre Israël-Hamas : l'Etat hébreu veut produire davantage ses propres armes

    Le ministère israélien de la Défense a décidé de lancer la production d'une partie des armes et des munitions fournies jusqu'à présent par les Etats-Unis.

    Israël veut battre totalement de ses propres ailes en matière d'armement. Confronté à une pénurie de matériels militaires à cause de la guerre en Ukraine, et impliqué dans un conflit armé dans la bande de Gaza, dont on ne voit pas la fin, l'Etat hébreu aspire à ne plus être totalement à la merci du bon vouloir du grand allié américain.

    Jusqu'à présent, les Etats-Unis n'ont pas ménagé leur aide. Mais ils pourraient un jour utiliser les fournitures d'armement comme un moyen de pression politique efficace.

    Cette volonté d'indépendance israélienne va se traduire par la production future de bombes utilisées massivement par l'aviation israélienne. Actuellement, ces engins sont tous fournis par les Etats-Unis.

    Le ministère de la Défense pousse Israel Military Industries (IMI Systems), un groupe public privatisé en 2015, à se lancer dans la production de composants chimiques nécessaires pour la fabrication de bombes.

    Exportations record

    Cette initiative est en partie liée aux critiques des dirigeants américains qui pressent de plus en plus Israël à cesser de se livrer à des bombardements « indiscriminés », qui ont provoqué la mort de près de 20.000 Palestiniens selon les chiffres du Hamas, dont une majorité de civils, depuis le début de la guerre le 7 octobre à la suite d'une attaque sanglante du Hamas qui a fait près de 1.200 morts, tandis que 240 Israéliens et étrangers étaient pris en otage.

    Pour d'autres types d'armement, Israël est quasiment autosuffisant pour ce qui est de l'artillerie, des obus de char notamment grâce à une industrie militaire florissante, dont les exportations ont atteint 12,5 milliards de dollars en 2022, un record qui devrait être battu cette année. Toutes les entreprises de ce secteur tournent à plein régime depuis le 7 octobre.

    Leurs chaînes de production fonctionnent 24 heures sur 24 pour satisfaire la demande de Tsahal, ainsi que les commandes étrangères. Des centaines d'employés de ces sociétés ont été exemptés de périodes de réserve pour mener à bien cette mission.

    Pont aérien

    Les professionnels de l'armement parient également sur l'avenir en tirant les leçons des guerres à Gaza et en Ukraine. Comme le souligne un responsable du ministère de la Défense : « Ces deux conflits nous apprennent que l'on ne peut pas se fier uniquement à des armées compactes équipées du dernier cri de la technologie.

    Sur le champ de bataille réel, pour gagner, il faut aussi des armements conventionnels, des chars, des canons, des bombes, des fusils comme le prouve l'énorme demande actuelle pour ces équipements. »

    Débordés par les commandes, les Etats-Unis ont ainsi dû détourner une partie des armements initialement destinés à l'Ukraine pour venir à l'aide de l'Etat hébreu.

    Grâce à un pont aérien de plus de 200 avions-cargos, quelque 10.000 tonnes d'armes et de munitions ont été acheminées vers Israël, dont des véhicules blindés, des munitions, des armements divers, des équipements de protection personnelle, du matériel médical…

    Plus étonnant : les Etats-Unis ont aussi acheminé plusieurs batteries de type « Iron Dome » utilisées avec succès par Tsahal pour intercepter des roquettes et des missiles tirés à partir de la bande de Gaza et du Liban par le Hamas et le Hezbollah.

    Or ces batteries ont été conçues et produites en Israël, avec un important financement américain, avant d'être expédiées aux Etats-Unis.

    Les Américains ont fourni des bombes anti-bunkers de près d'une tonne utilisées pour détruire l'immense réseau de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza. Ils accordent en outre une aide militaire annuelle à Israël de 3,8 milliards de dollars, auxquels devrait s'ajouter une rallonge de 14 milliards promise par Joe Biden, mais qui doit encore obtenir le feu vert du Congrès.

    A noter que ces subsides ne se font pas à fonds perdu pour les Etats-Unis, puisqu'ils servent à régler uniquement les achats d'armement made in USA.


    Pascal Brunel
    Les Echos
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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