Quelques heures après l’annonce ce mercredi de la mort de l’un des plus hauts commandants militaires du Hezbollah, Taleb Abdallah, responsable de la partie centrale du front, la formation libanaise pro-iranienne tout comme l’armée israélienne se sont déchaînés tout au long du front qui s’étend sur 120 km, allant de la Méditerranée aux contreforts du Golan syrien occupé et annexé par Israël.

Un pompier israélien marche près de la fumée et du feu à la suite de roquettes frontalières lancées vers Israël depuis le Liban, dans le contexte des hostilités transfrontalières
en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, dans le nord d'Israël le 12 juin 2024. REUTERS - Gil Eliyahu
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le Hezbollah a procédé dès ce mercredi matin à des tirs de barrages de roquettes Katioucha avec 160 projectiles lancés en un court laps de temps vers la Galilée, y compris Tibériade et Safad. L’escalade s’est poursuivie toute la journée avec près de 18 attaques revendiquées par le Hezbollah, dont des tirs de missiles guidés vers la base de contrôle aérien de Méron.
Cette activité est nettement supérieure à la moyenne quotidienne de 10 attaques notées ces six dernières semaines.
La réplique de l’armée israélienne était non moins intense et étendue. Au moins 25 régions et localités libanaises ont été visées tout au long de la journée, 15 ont été bombardées par des obus d’artillerie de gros calibre et 10 ont été frappées par des raids aériens menés par des drones ou des avions de combats.
Escalade contrôlée
Malgré la puissance de tir déployée de part et d’autre, ce déchaînement de violence sans précédent ne signifie pas forcément que les belligérants sont désormais entrés dans une phase de guerre totale.
La riposte du Hezbollah et la réplique israélienne étaient limitées aux zones de conflits habituelles. Les deux parties ont évité d’attaquer en profondeur leurs territoires respectifs lors de cette poussée de fièvre certes inédite mais tout de même contrôlée.
L'analyste Amal Saad, experte du Hezbollah, estime que le mouvement islamiste libanais ne va pas « changer ses calculs » après la mort de ce commandant. « C'est une escalade contrôlée et le Hezbollah devient de plus en plus audacieux dans ses ripostes (...) mais cela ne veut en aucun cas dire que le Hezbollah veut la guerre », a-t-elle affirmé à l'AFP.
À Doha, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a estimé mercredi qu'un accord de cessez-le-feu à Gaza aurait un effet majeur sur la réduction des tensions à la frontière israélo-libanaise. « Il ne fait aucun doute dans mon esprit que le meilleur moyen de parvenir à une solution diplomatique dans le nord (d'Israël) - au Liban - est de résoudre le conflit à Gaza et d'obtenir un cessez-le-feu. Cela éliminerait une énorme pression », a-t-il déclaré aux journalistes. Le Hezbollah répète qu'il arrêtera le combat lorsqu'un cessez-le-feu sera proclamé à Gaza entre Israël et le Hamas.
rfi.fr/fr
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